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mardi, 16 janvier 2007

De Méjean à Castanier

Courant 1956, Jean Méjean devient directeur du cabaret Chez Plumeau, 7, place du Tertre à Montmartre. Il possèdera plusieurs autres cabarets, au point qu’on le surnommera « l’Empereur ». Président-directeur-général de la Société parisienne de spectacles, il est aussi responsable de la programmation au théâtre de l’ABC, 11, boulevard Poissonnière (Central 19-43). Régulièrement, il mettra Léo Ferré à l’affiche.

Selon Gilles Schlesser, historien des cabarets [1], Méjean était généreux en matière de cachets et aimait les artistes. Il avait par ailleurs des accointances avec le milieu et était joueur. Il finira par devoir vendre tous ses établissements et purgera une peine de prison à Fresnes avant de partir quelque temps au Canada. À son retour, il ouvrira de nouveaux lieux.

On s’attarde ici sur cet entrepreneur de spectacles car il a, au moins indirectement, joué un rôle dans la carrière de Léo Ferré. S’il ne l’avait pas engagé en 1957 Chez Plumeau, Ferré n’aurait pas rencontré là celui qui allait devenir un compagnon durable de son aventure artistique.

medium_Untitled-1.4.jpgEn novembre 1957, en effet, il chante durant quinze jours dans ce cabaret. Il y rencontre le pianiste Paul Castanier, dit Popaul, né à Alger le vendredi 5 juillet 1935, rendu aveugle à cause de l’emploi d’un mauvais collyre dans sa toute-petite enfance. On connaît la fameuse réaction de Ferré – il l’a souvent racontée lui-même – quand il aperçoit Popaul pour la première fois : « Oh là là, ce type, même de dos, il a l’air intelligent ». Il faudra, quelque jour, reconstituer l’histoire de Castanier afin de comprendre dans quelles circonstances il quitte Alger et se retrouve pianiste accompagnateur, à vingt-deux ans, à Montmartre. C’est lui qui ouvre le bal à 22 h, avec Fred Orbeck.

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[1]. Gilles Schlesser, Le Cabaret « rive gauche », 1946-1974, L’Archipel, 2006.

(photo Geneviève Vanhaecke)

Commentaires

Chez Plumeau est au 7 place du Calvaire 18e. Cette enseigne existe toujours. C'est un restaurant avec terrasse...
Jean Lapierre (voir livre La Chanson de Paris)

Écrit par : Jean Lapierre | mercredi, 17 janvier 2007

Oui, je sais bien, quand même ! Je suis un vieux "piéton de Paris" et j'aime bien la chanson, vous savez...

Schlesser, lui, indique 7, place du Tertre. Si bien que je me demande si, à l'époque du cabaret proprement dit, l'actuelle place du Calvaire n'était pas assimilée à celle du Tertre ou si l'entrée de l'établissement ne se trouvait pas ailleurs.

Même problème pour l'adresse de l'Arlequin, qui est à l’angle du 131 bis, boulevard Saint-Germain et du 1, rue du Four. Schlesser dit : 1, rue du Four. Les annonces de presse de l'époque disent : 131 bis, boulevard Saint-Germain. Or, aujourd'hui, l'endroit s'appelle place d'Acadie.

Même problème pour Le Trou, rue Champollion, dont l'emplacement est actuellement occupé par un cinéma d'art et d'essai et dont l'entrée a été déplacée. Entre-temps, il y a eu au même endroit le théâtre Les Noctambules où Gérard Philipe et Maria Casarès ont joué Pichette ; l'entrée était commune si j'ai bien recoupé mes informations.

On ne peut absolument pas se fier à la topographie actuelle pour déterminer avec certitude celle d'il y a un demi-siècle. Trop de changements.

C'est comme si on essayait de se figurer aujourd'hui l'emplacement exact de Bobino et son aspect général à partir du grand trou qu'a laissé sa démolition, des immeubles construits en retrait et de la salle de spectacle en sous-sol qui a hérité du nom célèbre.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 17 janvier 2007

D'après les responsables de l'établissement aujourd'hui, la scène se trouvait là où aujourd'hui trônent les cuisines; je ne pense pas que la terrasse existait!

Écrit par : Meessen | lundi, 09 mars 2009

C'est donc bien ce que je disais. Jean Lapierre fait erreur et l'entrée se trouvait place du Tertre, non place du Calvaire. On ne peut pas tenir compte de la topographie d'aujourd'hui pour reconstituer les lieux.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 mars 2009

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