mercredi, 17 décembre 2008
De la nature de ce lieu
« René Baer », « Avec le temps Léo Ferré partition », « Léo Ferré Avec le temps partition gratuit », « Léo Ferré Ina », « Armand Lunel », « Baudelaire et la mélancolie », « Chansons sur la banlieue », « Commission spoliations avocat », « Ferré Laforgue », « Figure d’espace by Jean Hélion », « Grooteclaes », « Jaquette Léo Ferré », « La Lune Léo Ferré », « La Tzigane Apollinaire étude », « Le Cabaret rive gauche éditions L’Archipel », « Le Canard enchaîné et Léo Ferré », « Le Piano du pauvre Ferré », « Léo Ferré traduction paroles anglaises », « Lucienne Ferré », « Léo Ferré ».
Ceci n’est pas un poème surréaliste ni une litanie thématique, mais le relevé du mois de décembre (arrêté à la date d’hier, le 16), des requêtes ayant abouti à ce blog, tel que me le livre Haut et Fort. Requêtes anonymes, bien entendu : j’ai uniquement rétabli l’orthographe et les capitales. Ces intitulés sont suivis de pourcentages, naturellement. Il est amusant de voir ce que peuvent bien chercher les internautes, que les moteurs renvoient vers ce lieu. Comment comprendre le cheminement qui fait aboutir à Léo Ferré, études et propos la question « Commission spoliations avocat » ? Chacun de ces trois mots a certainement été employé ici, depuis deux ans. Mais alors ? S’il ne s’agit que de mots-clefs, ceux-là peuvent se retrouver partout et dans toutes les acceptions…
C’est la première fois, depuis que j’utilise Haut et Fort pour l’un ou l’autre de mes blogs, que j’obtiens une liste aussi longue. Habituellement, on trouve, sans surprise, « Léo Ferré » avec ou sans majuscules, avec ou sans accents, « Avec le temps » ou « Perdrigal ». Apparemment, Haut et Fort présente désormais des capacités plus grandes. Ces résultats ne sont pas liés à l’introduction de la recherche, intégrée à la colonne de gauche ; ils portent uniquement sur les requêtes extérieures.
Ce qui est amusant, c’est que les pages lues, elles, sont toujours très variées ; leur liste montre par ailleurs que les lecteurs remontent volontiers dans le temps. Les statistiques chiffrées, elles, viennent corroborer cela car, si le nombre de visiteurs est ridiculement bas (je veux dire : par rapport aux possibilités d’ouverture qu’offre internet), le nombre de pages lues est la plupart du temps bien supérieur.
Sur deux années de parution, on lit encore tous les sujets. Cela pourrait indiquer que ce blog reste un lieu de référence, mais je n’en suis pas certain. D’abord par humilité, mais surtout parce qu’on sait bien qu’internet a toujours un côté ludique : il est fréquent qu’on aille voir des choses qui ne nous intéressent pas réellement ; on s’y rend par simple curiosité. Tout cela fait que je n’ai aucune vision réelle de la nature de ce lieu : qu’est-il, comment est-il perçu, quelle est son importance réelle, s’il en a une ?
15:14 Publié dans Organisation du blog | Lien permanent | Commentaires (5)
mardi, 16 décembre 2008
Boîte à outils
Ne reculant devant aucun investissement pour rendre son cabaret toujours plus accueillant, le taulier a fait installer, sur les conseils de l’officine spécialisée Dalmasso, un moteur de recherche que son aimable clientèle pourra trouver au bas de la colonne de gauche. La recherche s’effectue par mots-clés, évidemment, mais ne porte que sur les notes initiales, pas sur les commentaires. En dépit des frais engagés, le prix des consommations n’a pas été augmenté.
09:14 Publié dans Organisation du blog | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 01 décembre 2008
À propos du Chemin d’enfer
Les auteurs de chansons ont coutume d’utiliser la forme du quatrain, qui vient assez couramment sous la plume et se prête à la mise en musique. Plus rare est l’utilisation du tercet. Chez Léo Ferré, on la trouve quelquefois. Deux exemples : À toi et Le Chemin d’enfer. À toi est constitué d’une série d’images, legs supposés, ordonnées en tercets à rimes plates : aaa, bbb, ccc… Au moment de l’écriture, la rime identique vient fréquemment avec une relative facilité et, surtout si l’on est musicien, presque naturellement. Du moins, je le suppose.
L’ordonnancement des tercets du Chemin d’enfer est autre. Le schéma des rimes est plus complexe : aba, la rime b se retrouvant aux premier et troisième vers du tercet suivant, qui devient donc bcb ; le troisième devient cdc ; le quatrième ded, et ainsi de suite. Cette forme n’a rien d’évident et suppose une réflexion pendant ou après l’écriture. Sauf à considérer qu’il s’agit en réalité de quatrains « éclatés » : on peut en effet lire comme abab les quatre premiers vers et constater qu’ensuite… ça ne fonctionne plus, car la nouvelle rime introduite systématiquement en milieu de tercet ne convient plus à la forme de quatrains supposés. Il s’agit donc bien de tercets, volontairement ordonnés selon un schéma de rimes difficile à observer spontanément, je veux dire : sans corrections ultérieures.
Le poème cesse sur un vers isolé : « Avec le jour au bout comme un suffixe », d’autant mieux venu qu’il contient « au bout » et « suffixe », tous deux porteurs d’une idée d’achèvement, de fin, de stade ultime. La clausule de cette poésie est ainsi intéressante par sa forme : un décasyllabe isolé rimant avec trois vers répartis dans les deux tercets précédents ; et par son fond : elle apporte avec elle l’idée même d’une conclusion.
J’ai pour ce texte un attachement particulier. Il contient en effet quelques uns des vers que je trouve les plus beaux parmi ceux de leur auteur : « Si pour le meilleur j’ai laissé le pire / Le pire m’a mis le meilleur au cœur », « Justice soit faite au bas de la carte / Où mon astrologue a vêtu ma peur », « Je sens dans le creux de vos oraisons / Le parfum lassé d’un brin de bruyère », « Et sur la treille aux grappes de velours / Je millésime un cru de couturière ». Ce dernier vers, d’ailleurs, n’est pas sans évoquer pour moi un autre, un alexandrin cette fois, tiré de Words… words… words… : « J’avais sur le futur des mains de cordonnier ». Est-ce, « couturière » et « cordonnier » se répondant, introduisant la présence de métiers dans chacun d’entre eux ? Est-ce la notion de date exprimée en début de vers soit par « millésime », soit par « le futur » ? Ou bien les deux ?
11:11 Publié dans Jalons | Lien permanent | Commentaires (41)