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vendredi, 09 mars 2007

Récital Place des Arts à Montréal, mars 1974, par Jacques Miquel

En complément des deux notes que j’ai consacrées à des récitals de l’année 1974, Jacques Miquel m’a adressé des précisions : le même spectacle (ou sans doute, très proche) a été donné au Québec. Voici le programme détaillé, qui a de plus l’avantage de répondre à une question précédemment posée par The Owl. C’est bien dans cet esprit de partage et d’apports mutuels que je comprends ce lieu. Merci à Jacques Miquel. 

 

Après avoir réalisé ses ultimes enregistrements dans les studios Barclay à Paris les 7 et 8 janvier 1974, Léo Ferré part en tournée dans le sud-est de la France (notamment Lyon, Nice, Marseille…) Du 8 février au 1er mars, il donne sa série de récitals à l’Opéra-Comique à Paris, puis retourne en Italie où il se marie le 5 mars avec Marie-Christine Diaz, et enfin part donner une série de récitals au Québec. Les 22, 23 et 24 mars, il se produit à la salle de la Place des Arts à Montréal. Les 30 et 31, à Québec. Comme c’est désormais le cas le plus courant, il est seul en scène, et chante soit sur des bandes orchestrales, soit en s’accompagnant lui-même au piano. Au programme de ce récital québécois, vingt-sept titres qu’il enchaîne dans l’ordre suivant :

 

Pauvre Rutebeuf version incomplète a cappella

La Vie d’artiste (F. Claude et L. Ferré) accompagnement au piano

Préface bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Green (Verlaine) – bande orchestrale – dir. Jean-Michel Defaye

Les Oiseaux du malheur bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Flamenco de Paris accompagnement au piano

Marie (Apollinaire) bande orchestrale – dir. Léo Ferré

La Damnation bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Petite – bande orchestrale – dir. Jean-Michel Defaye

On s’aimera – bande orchestrale – dir. Jean-Michel Defaye

La Mort des amants (Baudelaire) accompagnement au piano

Madame la Misère – bande orchestrale – dir. Jean-Michel Defaye

Il est six heures ici… et midi à New York – accompagnement au piano

Night and day bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Les Étrangers – bande orchestrale – dir. Léo Ferré

L’Oppression bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Avec le temps – accompagnement au piano

Le Chien a cappella

Les Amants tristes bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Ne chantez pas la mort bande orchestrale – dir. Léo Ferré

La Mémoire et la mer accompagnement au piano

La Solitude – bande orchestrale Zoo + cordes dir. Léo Ferré

Richard accompagnement au piano

Je t’aimais bien tu sais bande orchestrale – dir. Léo Ferré

La Folie accompagnement au piano

Il n’y a plus rien – début accompagné au piano puis le reste a cappella

L’Espoir bande orchestrale – dir. Léo Ferré

Commentaires

Question : pourquoi Il n'y a plus rien n'est pas repris avec sa bande orchestrale selon vous ?

Intuition : la nouvelle orchestration de Pauvre Rutebeuf est certainement dûe à cette remise en contexte, qui a dû donner envie à Ferré de se pencher de nouveau dessus.

Conclusion : le live Champs-Elysées 84 est une "anomalie" dans la pratique habituelle de la scène chez Ferré.
Seulement, est-il unique ou est-ce une déclinaison du sursaut spectaculaire de Ferré dans la première moitié des années 80 ?
(sursaut visant essentiellement à dire : "j'existe !")

Écrit par : The Owl | vendredi, 09 mars 2007

Au début des années 80,je ne me souviens plus exactement de la date,j'ai assisté à un concert de Léo Ferré au théatre municipal de Calais(un très joli théatre à l'italienne).
Il me semble que Léo Ferré avait chanté une partie de "Il n'y a plus rien"accompagné au piano,ce qui était déroutant par rapport à la version studio puis il avait fini cette chanson accompagné de la bande orchestre mais "en répondant",par moment,avec le piano.Cependant,je ne suis plus certain à cent pour cent de cela.

Écrit par : Frédéric morino | vendredi, 09 mars 2007

Il y a eu de nombreuses versions scéniques d'Il n'y a plus rien : avec Popaul au piano ; sans musique aucune ; avec début au piano par Ferré puis sans musique jusqu'à la fin ; avec début de bande enregistrée puis sans musique... Je pense que si la bande enregistrée intégrale n'a pas été utilisée, c'était pour une question de rythme du spectacle, du moins je l'imagine : en scène, on accélère le mouvement, souvent.

En revanche, je ne connais pas du tout la version dont parle Frédéric Morino. Mais c'est très possible, en effet.

Comment faut-il comprendre – je le dis tout de suite, je n’ai pas la réponse – les différentes interprétations du poème d’Apollinaire Marizibill (Bobino 1969 et ensuite), ou du Printemps des poètes (là encore, Bobino 1969 et ensuite) ? Le ton grave, noir, sombre, a fait place à quelque chose de plus amusant, de presque parodique. Pourquoi ?

Au même moment, a lieu la métamorphose du texte Il n’y a plus rien. Où l’on entendait : « Un jour, dans dix mille ans », on entend maintenant : « Un jour, bientôt peut-être ». Où l’on entendait : « Nous aurons tout dans dix mille ans », on entend désormais : « Nous aurons tout demain matin », puis « Nous aurons tout demain matin, si tu veux » (version entendue en scène à l’Olympia en octobre 1984, mais qui n’a pas été conservée au disque).

Le tournant, celui conservé par l’enregistrement en tout cas, est justement le récital au théâtre des Champs-Élysées, en avril 1984.

Mais attention : l'Olympia qui a suivi (octobre 1984, donc) était moins "fou", moins débridé. Il faut donc -- pardon de me répéter -- se garder de tirer des conclusions trop certaines : on pourrait le faire si tous les spectacles avaient fait l'objet d'un disque, ce qui n'est évidemment pas le cas.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 mars 2007

Juste une impression en guise de réponse : Peut-être tout simplement Léo Ferré n'avait-il pas eu le temps de se recaler sur la longue partition enregistrée de Il n'y a plus rien, n'ayant jusqu'alors interprêté le texte qu'avec l'accompagnement au piano de Paul Castanier.
Concernant Pauvre Rutebeuf dans ma notice sur Cecco ici-même, j'ai signalé en note de bas de page que Léo Ferré avait enregistré une version symphonique de cette pièce le 8 octobre 1973. Effectivement, peut-être avait-il l'intention de l'utiliser sur scène puis au dernier moment a-t-il préféré une interprétation plus symbolique (décrite par Jacques Layani).
Quant au "live 84" je n'ai pas vraiment d'opinion à savoir si c'était une anomalie ou pas. Pour ma part je peux vous livrer les remarques suivantes sur les différents spectacles de Léo Ferré auxquels j'ai assisté entre 1965 et 1992 :
De 1965 à 1970, 5 récitals à Toulouse avec Paul Castanier au piano ne donnant lieu qu'à très peu commentaires entre les chansons (parfois une réflexion ou un titre de chanson...).
Années 70 : 5 récitals à Paris : Olympia avec Zoo 72 -Olympia 72 avec Paul Castanier au piano (2 fois)- Opéra Comique 74 - Palais des Congrès 75 - Toulouse 79. Pour les 4 premiers spectacles, tous très différents les uns des autres, avec des contraintes très fortes pour certains d'entre eux, peu ou pas de commentaires ou de textes à géométrie variable. Par contre en 1979 La solitude est interprétée avec L'invitation au voyage et l'on trouve déjà les longs monologues. Puis de 1980 à 1992 une douzaine de de récitals construits sur un même schéma avec peu de surprises quant à l'accompagnement (environ un tiers des chansons au piano et le reste sur bandes orchestre, avec une évolution vers 1981 avec la "récupération" des bandes Barclay sur lesquelles il chante désormais et à peu près à la même époque la même chose avec les enregistrements des orchestrations de Jean Cardon pour le répertoire Odéon.

Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 09 mars 2007

Ce qui me plaît avec Jacques Miquel ou avec Francis Delval, c'est qu'ils ont découvert Léo Ferré avant moi et qu'ainsi, je peux apprendre des choses.

Il se confirme donc que le Théâtre des Champs-Elysées 1984 ne paraît être un "pivot" que parce qu'il en existe un enregistrement (son et image) à l'histoire duquel j'ai consacré une note il y a quelque temps. Mais au vrai, Jacques Miquel nous le dit, La Solitude est croisée avec L'Invitation au voyage dès 1979. De fait, il me revient que c'était le cas lors d'un récital sous chapiteau à Sceaux en 1982. Les enregistrements publics sont importants (notamment pour les inédits en studio qu'ils contiennent parfois) mais peuvent être trompeurs en ce qu'ils figent le temps. D'ailleurs, à l'Olympia en octobre 1984, les monologues sur son enfance croisés avec La Solitude étaient encore plus longs qu'au Théâtre des Champs-Elysées six mois plus tôt.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 mars 2007

A propos de ceux qui ont découvert Léo Ferré avant moi, j'aimerais bien savoir, éventuellement en privé s'il préfère, si Guy A. est présent ici ?

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 mars 2007

A propos de l'adresse au public entre les chansons, chose rare autrefois :

Dans ce récital tel que je l'ai vu au Toursky, Léo Ferré annonce : "Verlaine" et chante Green. A la fin de la chanson, il déclare : "J'ai dit Verlaine, il s'agissait de Green, bien entendu. Vous le saviez sans doute. Ce que vous ne saviez peut-être pas, et ce qu'on ne sait pas non plus à l'université semble-t-il, c'est que Verlaine écrivit Green à l'intention d'un jeune adolescent nommé Arthur Rimbaud. Et voilà". Là dessus, il enchaîne immédiatement : "Et nous resterons quelques abstraits, j'imagine. Comme les oiseaux, de nuit de préférence. Comme les oiseaux du malheur". Suit la chanson Les Oiseaux du malheur, bien sûr.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 mars 2007

"avec une évolution vers 1981 avec la "récupération" des bandes Barclay sur lesquelles il chante désormais"

Euh, cela contredit votre propre note non ?
Je n'y comprends rien. Que récupère Ferré en 81 s'il chante déjà sur des bandes Barclay en 74 ?
...

En 79, les morceaux Barclay sont chantés sur bande ou pas ?

Ou plus simple : quelqu'un ici se souvient-il d'un récital de Ferré où les Barclay sont intégralement chantés sans leurs bandes ?

Sait-on comment Ferré est entré en possession des bandes de Cardon ?

Écrit par : The Owl | vendredi, 09 mars 2007

Les bandes de Cardon, je pense qu'il les a récupérées par Cardon lui-même, qui avait dû les récupérer à la disparition d'Odéon ou après.

Personnellement, je n'ai jamais connu les chansons de Barclay chantées sans les bandes. Enfin, certaines, en tout cas. Pas toutes : d'autres étaient faites au piano. Mais l'utilisation de bandes commence bien en 1969, avec les cinq morceaux accompagnés ainsi (double 33-tours de Bobino 1969).

Pour le reste, Jacques Miquel répondra sans doute lui-même. Il a dû mal se faire comprendre.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 mars 2007

Effectivement j'ai dû mal m'exprimer et vs prie de m'en excuser. Essayons de résumer : en 1974 Léo Ferré toujours sous contrat Barclay pouvait utiliser toutes les bandes orchestre qu'il voulait. Mais je crois que lorsqu'il quitte cette maison pour CBS il ne dispose que de certaines bandes, surtout celles de ses propres orchestrations, et pendant qelques années on ne va entendre que très peu les chansons avec orchestration sur bande de la période 1960-1970 (Je dis cela avec beaucoup d'approximation). Puis tout à coup dans les années 80 on assiste à un retour dans ses récitals de ces oeuvres des années 60 après que Richard Marsan lui ai fait passer justement les bandes qu'il n'avait pas. Je tâcherai d'être plus complet sur ce sujet si je trouve le temps un peu plus tard et si Jacques Layani veut bien.

Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 09 mars 2007

Bien entendu. C'est le genre de précisions qui a sa place ici, je pense.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 10 mars 2007

Jacques,
Tu écris : "Mais l'utilisation de bandes commence bien en 1969, avec les cinq morceaux accompagnés ainsi (double 33-tours de Bobino 1969).", j'ai dû raté un épisode car je ne comprends pas très bien. Il y a des récitals de Ferré antérieurs à 69 où l'usage des bandes à lieu. On peut remonter ainsi jusqu'en 61 avec L'Alhambra.
Bon dimanche.

Écrit par : thierry | dimanche, 11 mars 2007

Bah, tu as la fièvre, Thierry ? En 1961, ce ne sont pas des bandes, c'est un orchestre sur la scène, celui de Jean-Michel Defaye. Photos dans le livre de Sigaux, entre autres. En 1962-1963, à l'ABC, c'est aussi un orchestre, une formation réduite. Ce n'est qu'en 1969 que cinq bandes enregistrées sont utilisées. D'où, protestation du syndicat des artistes-musiciens et réponse de Léo Ferré rendues toutes deux publiques (voir Passage Léo Ferré, ligne "1969").

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 11 mars 2007

Thierry n'a peut-être pas une fièvre de cheval... En effet je me souviens d'un récital à Toulouse fin 67 ou début 68 dans lequel Léo Ferré débutait par Cette chanson (bande orchestre). puis dans le récital accompagné par Paul Castanier au moins à deux reprises il chantait sur des bandes orchestre (La Marseillaise & Spleen)... Peut-être y a-t-il des exemples antérieurs ?

Écrit par : Jacques Miquel | dimanche, 11 mars 2007

Ah, alors, c'est une colle. Je vous crois sur parole, mais aucun des programmes dont je dispose ne l'atteste. Cela dit, c'est possible. Mais je ne pense pas que Thierry faisait allusion à autre chose que des récitals enregistrés dans des disques. Et là, 1969 est bien la première fois. Ce que Thierry sait bien, d'ailleurs. C'est pour le taquiner que j'ai parlé de fièvre. Il s'est seulement trompé.

Mais vous m'intriguez beaucoup. Je pensais qu'après l'ABC (dernière grande rentrée parisienne avant son départ pour le Lot) et Bobino 1969, il n'avait plus tourné qu'avec Popaul. C'est pour des choses comme ça que, comme je le disais l'autre jour, j'aime bien rencontrer des gens ayant découvert Ferré avant moi. Y a-t-il cependant un document écrit qui atteste cela ?

Cela dit, en ce qui concerne le spectacle de Bobino 1967 dont l'enregistrement, officiellement, n'existe pas mais dont, depuis 40 ans, on se copie des exemplaires d'A une chanteuse morte, on entend cette chanson, justement, accompagnée au piano par Paul Castanier et, à la fin du morceau, on entend bien l'accordéon avant le "Arrêtez, arrêtez la musique". Ce serait donc une bande ? Je pensais que Jean Cardon, ou un autre accordéoniste, était là, au moins pour ce seul accompagnement.

Quand bien même ce serait une bande, peut-on considérer qu'il chantait alors sur des bandes enregistrées, dans la mesure où il ne s'agit que de quelques mesures, d'une illustration musicale, d'une citation ? A ce compte-là, il a bien dû chanter Mister Giorgina en tournée avec une bande pour la citation de Bach finale. Mais ce ne sont que des illustrations.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 11 mars 2007

Non évidemment je n'ai pas le moindre document sur ce que j'avance. Mais cette utilisation d'une bande orchestre dans un récital était suffisamment frappante pour que l'on s'en souvienne. A cette époque j'avais déjà assisté à 2 récitals Ferré, 5 Brel, Brassens etc. et jamais je n'avais entendu une utilisation de bande orchestre. D'ailleurs lorsque la musique de "Cette chanson" a été lancée on pouvait avoir le sentiment que l'on allait entendre l'enregistrement complet de ce morceau (Je veux dire paroles & musiques) mais Ferré entrait micro en main en chantant sur la bande comme il l'a refait régulièrement dans les années suivantes.

Écrit par : Jacques Miquel | dimanche, 11 mars 2007

Ah, voilà qui est complètement nouveau pour moi. Je suis vraiment heureux d'apprendre des choses. Mais justement, puisque c'était frappant, je suis certain que les journaux l'auront relevé. Il faudrait retrouver ça. Mes archives n'en gardent pas trace, et pourtant, j'ai plusieurs centaines (milliers ?) de coupures de presse classées.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 11 mars 2007

Mea-culpa effectivement, je pensais à "y'en a marre" quand je parlais Alhambra, musique qui je trouve n'a pas pris une ride, donc je me suis enduit d'erreur :(-
Puisque est évoqué Bobino 67 dont je n'osais parlé on y retrouve pour mémoire (et là j'ai réécouté avant de l'écrire on ne sait jamais...) deux titres au minimum* avec bande orchestre, "spleen" et comme mentionné par Jacques "cette chanson". On m'a signalé un jour des bandes dans le Bobino 65 mais je n'ai pu m'en assurer.

* s'il s'agit de la même copie qui circule depuis 40 ans...

Écrit par : thierry | dimanche, 11 mars 2007

Il se trouve que je n'ai pas ce Bobino 1967. Je ne connais qu'A une chanteuse morte, dont des copies de copies circulent sans cesse. Dans ces conditions, Thierry, tu en sais plus que moi.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 11 mars 2007

En ce qui concerne Bobino 1965, des extraits ont été donnés à Radio-Bleue en 1988 : il n'y avait que Paul Castanier au piano, c'est sûr -- en tout cas dans ces extraits.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 11 mars 2007

Très heureux que mes souvenirs d'il y a 40 ans soient confirmés par Thierry qui a la bande de Bobino 67. Donc c'étaient bien Spleen et Cette chanson... et aussi La Marseillaise (à Toulouse en tout cas).

Écrit par : Jacques Miquel | lundi, 12 mars 2007

Très heureux que mes souvenirs d'il y a 40 ans soient confirmés par Thierry qui a la bande de Bobino 67. Donc c'étaient bien Spleen et Cette chanson... et aussi La Marseillaise (à Toulouse en tout cas).

Écrit par : Jacques Miquel | lundi, 12 mars 2007

Je voudrais bien, toutefois, trouver une quelconque réaction écrite, dans la presse par exemple, histoire de voir comment cela a été reçu. Des bandes enregistrées dans un spectacle vivant, à l'époque, ce n'était pas évident.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 12 mars 2007

"... mais Ferré entrait micro en main en chantant sur la bande comme il l'a refait régulièrement dans les années suivantes."

Vous voulez dire que Ferré chante en se déplaçant le micro à la main en 67 ? Ne vous laissez-vous pas ici emporter par votre plume ?

C'est un petit peu invraisemblable que cet écart par rapport aux usages du music-hall n'ait pas trouvé d'écho chez les journalistes...

A partir de quand est-il d'usage de détacher les micros de leur pied (sur scène, je ne parle pas des prestations télé) ?

En tous cas, Ferré ne le fait pas dans Sur la scène...

Enfin là, soyons lucides : on malmène les chiroptères !

Écrit par : The Owl | mardi, 13 mars 2007

Je laisse répondre Jacques Miquel. Là, ça me dépasse, je n'ai pas vécu ces moments-là.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 13 mars 2007

Oui il est bien évident que certaines mouches vont hésiter à s'asseoir... Autrement je suis persuadé de cela : en 1967 au début du récital, (ou au début de la 2ème partie, puisque à cette époque Léo Ferré faisait un entracte), l'enregistrement de la musique de "Cette chanson" était lancé alors que le chanteur se trouvait encore en coulisse et il entrait sur scène avec le micro en main en chantant.
Le micro en main n'était pas chose courante chez les chanteurs d'expression (mai en 1966 j'ai vu Brel chanter "Parfaitement à jeun" avec le micro en main). En revanche c'était très courant chez les rockers et les yéyés mais aussi chez des chanteurs de variété de qualité comme Alain Barrière et d'autres...

Écrit par : Jacques Miquel | mardi, 13 mars 2007

On se demande vraiment pourquoi Ferré n'aurait pas profité d'une technique utilisée chez les chanteurs de rock, effectivement. Lui ne l'utilisait sans doute pas comme artifice de sensualité (comme c'était le cas chez les premiers), il n'en avait pas besoin, mais pour des raisons techniques, afin de rendre moins statique l'entrée en scène accompagné d'une bande.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 13 mars 2007

Fin du débat : la presse de l'époque a tranché. J'ai trouvé dans mes archives deux photos d'une même série, où Léo Ferré, en scène, a bien un micro à la main. Il porte même une perruque à longs cheveux : je suppose que c'était pour chanter Salut beatnick ou Le Palladium. Je ne sais pas qui avait eu l'idée de cette mise en scène. En tout cas, il a bien un micro à la main, et cette image a paru dans Candide du 2 au 8 mai 1966, soit un an avant, déjà. Une autre, très proche, a été reproduite longtemps plus tard dans Actuel, N° hors-série, "50 images, 50 chansons qui ont chanté le monde", 1988.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 13 mars 2007

Bon bref, pas de quoi fouetter un chat ! Pour le reste, rassemblons nos billes :

- suite à ce qui a été dit par tous, on peut donc affirmer qu’en l’état de nos connaissances le concert Champs-Elysées 84 est bel et bien une "anomalie", en ce qu’il est le seul, hors concerts spéciaux (avec orchestre live), où l’intégralité des Barclay sont "recréés", contrairement à l'habitude de Ferré.

Ce récital a donc une signification particulière pour Ferré et nous dit quelque chose de son rapport à la réception de son œuvre à cette période…

- sur l’évolution de l’interprétation de Marizibill/Le printemps des poètes, n’est-ce pas à relier à ce que nous disions sur les forces centripètes ?

- enfin, je reviens sur la version symphonique du 3 octobre 1973 dont vous parlez Jacques Miquel. C'est vraiment celle qui est utilisée pour Cecco, puis en live pour Pauvre Rutebeuf ?

Je pose la question parcequ'à l'oreille, ça sonne carrément plus Symphonique de Milan que Barclay, non ?
...

Écrit par : The Owl | mardi, 13 mars 2007

Juste sur le point Rutebeuf : J'ignore si cet enregistrement de 1973 est celui utilisé pour Cecco et la version live de 84. Simplement dans le catalogue des orchestrations établi par Léo Ferré pour les années 1971-1979 on trouve cet enregistrement inédit de la partition. (cf. Paroles & musique de toute une vie - vol. 7- LMLM)

Écrit par : Jacques Miquel | mardi, 13 mars 2007

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