mercredi, 12 septembre 2007
De la noirceur
Après avoir regardé, l’autre soir, le DVD d’un récital de Lény Escudero – il s’agissait de son spectacle de 1990, emmené en tournée en 1991 – je me suis fait quelques remarques.
Escudero est un chanteur au répertoire extrêmement noir, qu’il détaille d’une voix agréable mais très « sèche », sombre. Cette noirceur est soulignée par un visage émacié, une silhouette qui n’a que la peau sur les os – mais cela, c’est autre chose. Il reste que, sur vingt-et-une chansons, deux seulement étaient des sourires, des pauses, des radeaux sur une mer de désespoir. C’était très éprouvant.
Beaucoup de gens disent que Léo Ferré est trop sombre pour eux, que ses chansons les déstabilisent parce qu’il leur donne le sentiment d’un homme sans espoir aucun. C’est très exactement le contraire et chacun ici, je pense, sera d’accord avec moi : l’œuvre de Ferré est pleine d’un espoir immense, jamais contredit. Les spectacles de Ferré étaient réconfortants, on en sortait plein de force.
Pourtant, objectivement, le désespoir est le désespoir. C’est sa mise en mots qui diffère. Sa mise en voix aussi car celle de Léo Ferré, avec son grain, sa tessiture, peut évidemment beaucoup.
Alors ? Qu’est-ce qui sépare Escudero de Ferré, même en-dehors d’une différence, facilement constatée, de qualité des textes et de la musique ? Escudero n’est pas Ferré, mais ce qu’il écrit n’est vraiment pas mal non plus. Pourquoi son spectacle, pourtant « affadi » par le DVD qui, comme je le dis souvent, ne restitue pas la présence, m’a-t-il écrasé par sa noirceur quand ceux de Léo Ferré, même avec les réserves de la vidéographie, me portent en avant ?
00:00 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (29)
Commentaires
Ferre est un homme seul, qui regarde sa destinée. Il trouve un dérivatif dans la poésie, qui est finalement message d'espoir. La vie est horrible mais la beauté la rend supportable, surtout si on rêve à un monde meilleur (l'an dix mille)
Escudero (que je connais mal) semble plus axé sur les rapports entre les hommes eux-mêmes ou les rapports entre l'individu et la société. Il en résulte une sorte d'impuissance. Il n'y a pas de changement possible puisque les données ne dépendent pas de lui mais des autres. Ses chansons sont donc un constat de cette impuissance à faire changer le monde. Il est obligé d'être fataliste malgré lui.
Mon voisin est mort, je n'l'ai pas connu
Je n'l'ai jamais vu, mon voisin est mort
A part quelques bruits à l'étage en d'ssous
Et des riens du tout, je n'sais rien d'sa vie
C'est drôle l'émotion ! Je n'l'ai pas connu
Et j'ai l'impression de l'avoir perdu
T'es dans l'escalier, tu ne me vois pas
T'es sur le palier, je n'te salue pas
Écrit par : Feuilly | mercredi, 12 septembre 2007
J'ai aussi regardé un documentaire le concernant, joint au DVD du spectacle. C'est terrible. On dit habituellement que l'optimiste voit la bouteille à moitié pleine, le pessimiste à moitié vide. Mais pour Escudero, la bouteille est cassée et le liquide renversé à terre dans la poussière. Abominable, un tel désespoir !
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 12 septembre 2007
Il est issu de la guerre civile epsagnole aussi. Cela a dû marquer son enfance.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 12 septembre 2007
Il est issu de la guerre civile epsagnole aussi. Cela a dû marquer son enfance.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 12 septembre 2007
Oui, certainement. Il a même été séparé de ses parents, dans l'affolement de la fuite, et a dû survivre seul durant plusieurs jours, alors qu'il n'avait que quelques années.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 12 septembre 2007
je n'ai rien à dire d'escudero(je n'écoute plus beaucoup de chansons françaises,à part Ferré et quelques anciens..)..Mais je n'ai jamais ,écoutant Ferré, perçu de "désespoir",de côté sombre....Certes,il aborde beaucoup de thèmes (post)romantiques:la mort,la vieillesse,les copains perdus,les amours mortes,la fuite du temps,la misère,la vanité des politiques...etc...mais jamais de façon désespérée...Le lexique ferréen n'est pas un lexique mortifère,les métaphores induisent énormément d'affects...Il y a toujours l'espoir,une part d'utopie,une "croyance" dans la puissance de l'art,des mots,de la musique....On a souvent pris sa sensibilté à fleur de,peau, ses larmes fréquentes pour une forme de pessimisme....Je pense qu'il n'en est rien.
il a dit un jour:"si j'étais dépressif,je serais mort depuis longtemps"....C'est exagéré,mais significatif....Ferré a plus de confiance dans l'art que dans les hommes,certainement.Est-ce pour cela qu'on se sent mieux quand on écoute Ferré?
Escudero,n'est-ce pas le nihilisme ou le désespoir de certains anciens militants.......
Écrit par : Francis Delval | mercredi, 12 septembre 2007
C'est exactement ce que je me demande. Léo Ferré a utilisé plusieurs fois le mot "désespoir". De mémoire : "Le désespoir est une forme supérieure de la critique" (ce qui est d'ailleurs un mot plein d'espoir), ou bien "C'est un espoir perdu qui se cherche un préfixe / Le désespoir", ou encore "C'est un désespoir qu'a pas les moyens". Et tout, chez lui, est porteur d'espérance.
Je parlais ici d'Escudero parce que c'est lui qui m'a fait penser à tout cela, mais ce n'est pas lié à lui.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 12 septembre 2007
J'ajoute que c'est pourtant l'effet que fait Ferré à beaucoup de gens (qui, peut-être, le connaissent mal) : le désespoir. Ces personnes aiment ses chansons mais disent les supporter difficilement. Je n'ai absolument jamais ressenti ça, tout au contraire. Cependant, ce DVD de Lény Escudero m'a fait mieux comprendre ce que ces personnes pouvaient, je pense, ressentir, certes en se trompant, à mon avis.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 12 septembre 2007
"je n'ai jamais ,écoutant Ferré, perçu de "désespoir",de côté sombre...": relisez Poètes vos papiers.
"il a dit un jour:"si j'étais dépressif,je serais mort depuis longtemps"....": quel rapport? On peut être dépressif et écrire sur le bonheur et inversement, non?
Écrit par : gluglups | mercredi, 12 septembre 2007
poète..vos papiers n'est certes pas un livre très gai, de "l'opéra du ciel" à un prochain cadavre",il y a de l'amertume,une violence
certaine, mais "desespoir" me semble un peu fort....il y a aussi de l'autodérision,des comptes qui se règlent....certes.Mais l'écrit,surtout le poème,peut- il s'assimiler à l'auteur?Il y a tjs une distance entre la vie,le ressenti, et l'oeuvre mise en mot.Ce n'est pas transitif.Non,?
Je vous concède volontiers votre seconde phrase...oui,on peut,heureusement....
Écrit par : Francis Delval | mercredi, 12 septembre 2007
Il y a une autre citation du désespoir que j'aime bien chez Ferré : "L'Anarchie est la formulation politique du désespoir".
C'est une phrase qui me correspond assez bien, car je pense que je suis devenu anarchiste par désespoir de l'être humain. Mais peut-être que je m'exprime mal? Toujours est-il, qu'aujourd'hui à 56ans, à voir ce que je vois tous les jours, mon mal s'agrave.
J'aime beaucoup Escudéro, que j'ai vu plusieurs fois en spectacle. C'est vrai qu'il est beaucoup plus noir que Tachan, par exemple, que je vais voir aussi assez souvent.
Écrit par : Marc | mercredi, 12 septembre 2007
"Anarchiste par désespoir de l'être humain" ? Ah, mais l'anarchie est toutefois un espoir immense en l'avenir de l'humanité, puisqu'elle suppose l'être humain suffisamment responsable et autonome pour se passer de toute forme de pouvoir.
Moi aussi, notre aujourd'hui m'effraie beaucoup.
Je ne pensais pas à Tachan, que je n'ai plus vu en scène depuis une éternité malheureusement, mais vous avez raison de le citer. Lui, ne m'a jamais écrasé comme l'a fait Escudero, l'autre soir, dans ce récital. Il y a donc bien, semble-t-il, des différences de noirceur...
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 12 septembre 2007
Le 9 mai 1992 Lény Escudero a participé au dernier spectacle du Festival Alors Chante de Montauban consacré à Léo Ferré en présence de celui-ci dont c'était une des ultimes apparitions sur scène. Voici ce qu'écrit le journaliste Pierre Mathieu qui a signé dans La dépêche du midi le compte-rendu la soiré : "Chaloupant, souriant, tel qu'on ne l'avait jamais vu en tour de chant, Leny Escudero resta trop peu de temps sur scène, donnant une intense interprétation du Piano du pauvre." De plus le chanteur est reparu sur scène avec Léo Ferré et d'autres artistes (Moustaki, Jean Vasca, Bruno Ruiz, Sapho etc.) pour chanter en choeur le final Paris-canaille. Là aussi Leny Escudero était radieux ainsi que le restitue une photographie de cette soirée aux côtés de Léo Ferré reproduite dans le recueil de ses textes L'arbre de vie (éd. Ch. Pirot, 2 vol., 1996).
Il n'a sans doute échappé à personne qu'en 1997, il a aussi enregistré une version très sensible de L'affiche rouge sur le CD "Leny Escudero chante la liberté".
Pour ma part j'ai écouté les chansons de Leny Escudero, avant de découvrir Léo Ferré. A l'été 1963 j'avais assisté à un récital de ce chanteur-là et très rapidement j'ai acheté ses premiers disques. A l'époque on le rangeait dans les chanteurs à textes, mais certains lui reprochaient de se complaire dans un registre à l'eau de rose. A 15 ans, je pense que ce romantisme me plaisait, mais j'attachais aussi de l'importance au souci du sens et à celui de l'écriture qui tranchaient avec les chanteurs yéyé. En tout cas je n'ai jamais cessé d'écouter cet artiste tout au long de sa carrière dont l'essentiel de la création (plus de 150 titres originaux enregistrés) se situe entre le tout début des années 60 et 1984. A partir de là Leny Escudero va surtout réenregistrer nombre de ses anciens titres et ressortir plusieurs compilations.
L'évolution décelable à travers son oeuvre enregistrée, qui se traduit par le passage progressif d'inspirations principalement sentimentales vers des thèmes plus politiques semble remonter à 1965 avec Tant pis pour Verdun (titre alors plutôt iconoclaste dans son répertoire). Suivent deux ans plus tard Charonne, puis Y'a pas d''âge. Dans la même période le ton également se modifie et concerne désormais la quasi-totalité de ses chansons, et l'on peut effectivement considérer que le climat de ses différentes créations s'assombrit de plus en plus. Bien sûr des titres plus optimistes - rarement les meilleurs - comme Garde l'espoir ou Le temps de la communale, nuancent un peu la tendance mais sans risque d'inversion, et on peut dire qu'en quelques années Leny Escudero est incontestablement sorti de l'eau de rose pour aller vers la noirceur. Comme souvent, la vérité se tient peut-être à mi-distance de ces deux pôles, et ces toutes dernières années Leny Escudero semble en tenir compte dans sa participation à la Tournée des idoles. Le mini récital qu'il y présente est composé de 4 titres : Pour une amourette et Ballade à Sylvie (deux doigts d'eau de rose 1962) et Le vieux Jonathan et La grande farce (carte noire cuvée 79 !) Je me suis laissé dire que dans ces festivals yéyé son succès était considérable avec ces 4 chansons.
Il n'en demeure pas moins que la qualité a perduré à travers de nombreuses oeuvres des années 1973-1984 et que pour certains thèmes ont pourrait sans difficulté trouver des points de rencontre avec ceux développés par Léo Ferré. A cet égard j'ai particulièrement apprécié l'intervention de Feuilly mettant en perspective les positions de Léo Ferré (solitaire considérant son destin avec la poésie pour dérivatif ...) et celle de Leny Escudero (impuissance de l'individu confronté à la société).
Avant de terminer je me permets de signaler qu'il y a quelques mois j'ai animé une émission consacrée à Escudero Inconnu que l'on peut encore écouter sur atlam1@free.fr (radio Occitania - émission Les poètes - 7 et 14 décembre 2006)
Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 14 septembre 2007
Eh bien voilà, tout est dit par Jacques Miquel. J'avais oublié la présence d'Escudero aux côtés de Léo Ferré à Montauban. Effectivement, ça me revient, ainsi d'ailleurs que son enregistrement de L'Affiche rouge.
Le lien que vous donnez est une adresse mail, pas le site de la radio.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 septembre 2007
Au temps pour moi ! Bien sûr je vous prie de m'excuser. L'émission peut-être écoutée sur http://atlamd1.free.fr
Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 14 septembre 2007
Hello Jacques.
Oui, comme je le disais, je me suis sans doute mal exprimé. Enfin, pour faire court et surtout parce que ce blog n'est pas un forum ou je peux étaler mon mal de vivre, je dirais que je n'ai plus aucun espoir dans l'être humain.
Malgré tout, je reste profondément libertaire.
Ha j'oubliais ces vers qui me vont bien aussi :
"Ils ont un drapeau noir
en berne sur l'espoir".
Amicalement.
Écrit par : Marc | vendredi, 14 septembre 2007
Je ne sais pas comment je fais, mais je continue à croire en l'homme, même si c'est de plus en plus difficile. Courage.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 septembre 2007
J'attends le retour de Martine, absente pour quelques jours, avant d'écouter l'émission. Elle aime Lény Escudero. J'ai juste écouté quelques instants, histoire d'entendre enfin votre voix, Jacques.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 septembre 2007
Lény ESCUDERO ce n'est pas selon moi, le désespoir ou de la noirceur, c'est plutôt la nostalgie de l'exilé, de l'exilé de la guerre d'Espagne, putain de guerre... qui nous hante encore.
Écrit par : lmv | vendredi, 14 septembre 2007
Certes, mais quand Ferré chante l'Espagne, on ne souffre pas. Quand Utgé-Royo chante l'Espagne, on n'étouffe pas non plus. Je vous assure que ce DVD m'a paru étouffant (ce qui ne signifie pas que je ne l'ai pas aimé, bien sûr).
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 septembre 2007
mais l'anarchie n'est-elle fondée d'abord sur l'espoir et la con fiance sur la capacité de l'humain?..Quand je ne vais pas bien, ça m'arrive comme à tout le monde,j'écoute Ferré et je lis Armand Gatti...Cet anar,fils d'éboueur immigré italien, né en 24 dans le bidonville du tonkin à Beausoleil,traumatisé à 3 ans par la mort de sacco et vanzetti (toute sa famille est anarchiste...),perd à 15 ans son père massacré par les flics américains,au maquis à 16 ans, le camp de concentration, l'évasion,puis para dans la raf..Ensuite ,Gatti ne cèdera jamais sur rien...Devenu écrivain,poète,auteur de thêatre,metteur en scène,cinéaste,journaliste ami de Mao, de Guevara rencontré dans les maquis du guatemala,et toujours l'espoir,la joie anarchiste...Pour lui,l'anarchie,l'espoir c'est pareil...On le retrouvera souvent sur le terrain,en Allemagne,aidant Ulrike Meinhof,en Irlande, faisant la siège de la prison de Derry avec l'ira,montant une pièce autour de la prison où Tatcher laisse crever le poète Bobby Sands et ses copains,puis le theâtre toujours, des dizaines de pièces,joués avec des marginaux, des enfants perdus,des taulards, dont il fait des acteurs!Les "amateurs",il les vire...Quand on a demandé à un des minots de Marseille ce qu'il avait appris chez Gatti,il a répondu " je suis lus riche de trois cents mots"
gatti, 83 ans, toujours sur le brèche,l'écriture et le théâtre tous les jours,kung fu tous les matins pour les acteurs:c'est comme ça, ou il les vire....
Cette énergie lui a permis de bâtir ce qui est , je pense, une des plus grandes oeuvres de la littérature française..Outre le nombre considérable de pièces, il a publié notamment "la parole errante"un livre monstre de 1700 pages,qui est sans doute l'oeuvre française la plus importante depuis la guerre..A ranger à côté de Joyce,Broch on Musil....Il est à la recherche actuellement d'un langage poétique lié à la science,une écriture "quantique"....
Pour découvrir Gatti, lisez au moins les quatre merveilleux petits volumes intitulés "De l'anarchie comme battement d'ailes..."(ed syllepses)
Gatti ,ignoré de l'intelligengtsia de notre beau pays...Gatti définitivement irrécupérable, car il a trop confiance dans l'homme révolté,dans le pouvoir du langage, car il a puisé dans ses aléas et ses drames une force inébranlable,et jamais dévié de la pensée libertaire ....Les anars naissent à Monaco......?
Marc,et tous les autres, lisez Gatti, lisez Ferré....Ecoutez-lez chanter ou jouer.....le drapeau noir est pour Gatti le seul drapeau de l'espoir.....
c'est juste une suggestion,comme ça en passant,et ça m'emmerde qu'un tel artiste et écrivain soit connu partout sauf en france...Pour ce jour, voilà,ce blog est devenu blog gatti,Gatti ,sesjeans ,ses chiens et ses blousons de cuir...
Écrit par : Francis Delval | vendredi, 14 septembre 2007
ps: lire "plus riche de 300 mots"
Écrit par : Francis Delval | vendredi, 14 septembre 2007
"L'anarchie est la formulation politique de désespoir",belle formule, mais Ferré a aussi chanté magnifiquement l'espoir..! Il faut dire que les anars ont pris pas mal de coups au siècle dernier,et que pour beaucoup ce n'est plus qu'une position idéologique ,morale,plus que politique:quel avenir pour les anars militants?
C'est le sujet de nombreuses pièces de Gatti,comment garder l'espoir malgré les défaites et les massacres..?.Il met en scène Carlo cafiero,Sacco et Vanzetti, ses oncles anars pendus à Chicago,le massacre de le colonne Durutti,l'assasssinat de Rosa Luxemburg,les "résistants" des camps de concentration,les fusillés de 44,le mao de la longue marche..La résistance à mussolini..Mais le sujet réel est toujours: comment résister malgré tout ?Comment ne jamais désespérer vraiment?Quelle puissance peut venir de l'art?
(il se fit quelques temps dompteur de tigres dans un cirque,juste pour voir...)
Gatti ,autodidacte éveillé par la découverte de Rimbaud,répondit au capitaine qui ,à son arrivée dans le maquis à 16 ans (pseudo:Donqui (chotte..)) qui lui demandait ce qu'il venait faire là: "je suis venu faire descendre Dieu dans le temps"
Résister, quoiqu'il arrive par la lutte, par la langue, par l'art,
Gatti nous apprend que l'anarchie est aussi une forme d'espoir,même si sur le plan politique elle semble sans issue, larguée, reste le langage,la puissance des mots..La poésie, le Verbe...." le chant d'amour des alphabets d'Auschwitz..."Au camp de concentration,il avait pour tenir composé "dans sa tête un poème de 6000 vers qu'il se récitait régulièrement pour tenir.
C'est une position esthétique forte,je suis pas moi même "anar" ( j'ai une posture différente, mais pas très éloignée,mais je ne veux pas ici parler de moi)
Ferré, Gatti ,deux formes différentes de "résistance" par l'art,la seule qui nous reste? A méditer
Écrit par : Francis Delval | samedi, 15 septembre 2007
Je reste convaincu que nous ne pouvons dissocier la création poétique, la création littéraire de l'histoire personnelle, de la vie, de l'existence du poète ou de l'écrivain concernés.
La présence forte de la mort dans l'oeuvre de L. ESCUDERO, cette noirceur évoquée par Jacques LAYANI, s'explique sans doute par ce que le jeune Lény a vécu en Espagne, en pleine guerre civile, jusqu'à l'âge de 6 ans. Sur ce point Jacques MIQUEL, donne certains éclaircissements dans son émission de radio citée plus haut.
Léo FERRE a intégré, accepté l'idée de la mort (cela doit-il être? Cela est!) pour engager, pour s'engager dans une réflexion sur la vie. La démarche est totalement différente.
Écrit par : lmv | samedi, 15 septembre 2007
Armand Gatti, je prend note. Merci Francis de ce petit conseil. Je vais essayer de trouver, et bien sur de lire, quelque chose de lui.
Amicalement.
Écrit par : Marc | samedi, 15 septembre 2007
trois mots de gatti:
"ce sont bien les nécéssités qui déterminent l'écriture,et non des partis pris a priori.Elles obligent à inventer une esthétique,à trouver d'autres formes.Sinon tu es condamné à mourir"
"Un spectacle doit diviser.s'il ne divise pas,c'est qu'il y a quelque chose de faux quelque part"
"ce que je hais, c'est la réussite,je hais les gens qui réussissent,tout ce qu'ils investissent dans ce mot là.Je suis sûr d'une chose:je serai toujours,je suis du côté des vaincus"
bonne lecture....Gatti, c'est un continent peu exploré,et par beaucoup de côtés, pas si loin de Ferré...une même exigence face à la langue.....
Écrit par : francis delval | samedi, 15 septembre 2007
Puisque nous parlons d'Armand GATTI, citons-le : "Chacun est venu avec ses mots et avec ses morts.", à propos de son expérience théâtrale à l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard.
Écrit par : lmv | samedi, 15 septembre 2007
lmv
je découvre seulement votre citation.C'est bien la marque Gatti,lui qui porte en lui tant de morts qui vivent et revivent à travers ses mots et leur richesse infinie
Un autre mot de Gatti:"SOUS LES PAVES LA PLAGE"
ce slogan célèbre de Mai 68 est dans un texte de Gatti paru peu avant Mai
Écrit par : Francis Delval | dimanche, 23 septembre 2007
je veux que vous m'en parler comment realiser des effets speciaux comme STEEVEN SPIELBERG
Écrit par : DANIEL | vendredi, 30 janvier 2009
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