jeudi, 13 décembre 2007
Comme dirait Léo Ferré
J’ai toujours été amusé par les expressions qui, créées par un auteur, passaient un jour dans la langue courante jusqu’à devenir universelles, jusqu’à ce que l’on oublie parfois le nom de l’auteur. Il y a aussi le cas où le nom d’un personnage imaginaire devient un archétype (« un gavroche », par exemple).
Sans aller jusqu’à cet anonymat qui est la forme suprême de la célébrité, que peut-on observer qui soit issu de l’œuvre de Léo Ferré ou des poètes qu’il fit connaître ? Voici quelques documents amusants dont je garantis l’authenticité. Tous ont été en vente dans le commerce, distribués gratuitement ou ont paru dans des journaux.
Exposition photographique, Gentilly.
Roman de Francisco Casavella.
Roman d’Yves Navarre.
Carnets de Jean Daniel.
Concours de poésie.
Carte postale.
Carte postale.
Prospectus d’une compagnie théâtrale.
Carte postale.
Encart dans la presse.
Ouvrage de Normand Baillargeon.
Roman de Zoé Valdès.
Ce n’est pas tout. On peut ajouter à cette liste illustrée de nombreux titres scrupuleusement relevés au fil des ans, dont je ne possède pas les images. Ainsi, Comme un cheval fourbu, roman de Jean Contrucci ; À mes oiseaux piaillant debout…, poèmes par Ahmed Kalouaz ; Au détour d’un regard, photographies par Gérard Luthi ; Et il ventait devant ma porte, nouvelles par Christiane Baroche ; Thank you Satan, film d’André Farwaggi ; Avec le temps, va…, numéro de la revue Taille réelle ; Je connais gens de toute sorte, par Philippe Labro. Et la manifestation annuelle Le Printemps des poètes.
Certes, il peut s’agir, je le reconnais, de formes d’hommage, de dettes reconnues, et des expressions comme « la vie moderne » ne revêtent pas un caractère d’originalité suffisant pour prétendre que Ferré les a créées. « Comme un cheval fourbu » est déjà plus personnel, ainsi que « Du vent et des bijoux » ou « Dieu est nègre ». « L’ordre moins le pouvoir », s’agissant d’une publication consacrée aux anarchistes, constitue bien sûr une référence explicite. Je note, sans autre commentaire, que, très souvent, aucune allusion n’est faite à l’emprunt du titre dans le corps du livre, au verso de la carte ou dans le cadre de la manifestation.
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Commentaires
Compléments d'information :
Patrick Dalmasso me signale un jeu (de La Française des Jeux) qui s'appelle 7extra.
François André se pose une question : Ferré n'avait-il pas lu le vers de Victor Hugo dans le poème Les Oiseaux (in Les Contemplations) :
"C'était l'éternité que taquine l'instant".
Je trouve cette idée séduisante. Par ailleurs, en rapprochant les deux mots, il fait du Ferré de ce qui était peut-être un souvenir hugolien, conscient ou non.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
Je ne connaissais pas ce vers de Victor Hugo qui a sans doute influencé Léo Ferré, qui pour la même expression (éternité de l'instant) emprunte également à Bachelard (en le citant ou en le paraphrasant).
Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 14 décembre 2007
"les oiseaux" ne font pas partie des poèmes hugoliens les plus connus.Il fallait François pour les dénicher.
Mais on peut aussi penser à une auto-référence:
"Et qu'on vendrait l'éternité
Pour cette éternelle seconde"
(L'amour)
ou plus banalement une définition de la photographie,si nous nous référons au contenu du livre...
Écrit par : francis delval | vendredi, 14 décembre 2007
Francis : vous pensez au coffret L'éternité de l'instant de Grooteclaes et Ferré, je suppose. Mais l'expression est chez Ferré longtemps avant, à propos de tout autre chose que la photographie : l'extase. "Cette folie qui dure un temps / Comme le temps des immortelles / Dans l'éternité de l'instant / Qui te prolonge et qui m'appelle" (La Fleur de l'âge, chanté en scène à l'Olympia en 1972).
Jacques : Bachelard ? Je ne vois pas... Son livre L'intuition de l'instant, c'est cela ? Ou bien, j'ai oublié...
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
ah, oui, je n'avais plus ce passage de "la fleur de l'âge" en tête.
Chez Bachelard, oui , il y a le livre "l'intuition de l'instant", mais le rapport à l'expression de Ferré n'est pas évident.
Par ailleurs, on peut se référer à Rutebeuf ou à Apollinaire (comme Labro), sans passer par Ferré.....
remarquons au passage la faute faite assez régulièrement sur le titre "Poète..vos papiers!",injonction comminatoire et "policière", et souvent mis au pluriel "poètes, vos papiers",qui signifierait plutôt:donnez vos textes!
Écrit par : francis delval | vendredi, 14 décembre 2007
Oui, cette faute m'agace toujours. De même, les points de suspension sont remplacés par une virgule, le point d'exclamation disparaît souvent. A ce propos, il faut remarquer que Léo Ferré utilisait assez fréquemment la ponctuation dans ses titres : Poète... vos papiers !, Words... words... words..., Et... basta !, T'as d'beaux yeux, tu sais ?, etc. C'est le meilleur moyen pour que le titre ne soit presque jamais respecté (presque jamais compris ?). C'est une option dangereuse pour un auteur. Par ailleurs, le titre du livre Dis donc, Ferré... avec sa virgule et ses points de suspension n'est que très rarement mentionné convenablement.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
Oui Jacques, maintenant que vous le dites c'est bien à "L'intuition de l'instant" de Bachelard que je pensais. Quand le livre "L'éternite de l'instant" est sorti cette formulation m'a rappelé celle du philosophe, alors qu'elle est assez éloignée d'elle, j'en conviens.
Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 14 décembre 2007
A propos de PVP vous avez sans doute relevé que le LP enregistré en 1956 par Madeleine Ferré avait pour titre "Poètes... vos papiers!". Y a-t-il eu intention ? Si oui, laquelle ?
Écrit par : Jacques Miquel | vendredi, 14 décembre 2007
Et le CD de 94 chez Columbia,c'est carrément: Poètes vos papiers Plus aucune ponctuation du tout
Pour le LP, c'est peut-être une erreur,gardée pour ne pas refaire les pochettes....A vrai dire, je n'en sais rien..Simple hypothèse.
Un des paradoxes de Ferré: Il complique ses titres avec des ponctuations parfois bizarres,mais écrit de longues pages sans ponctuation par exemple dans "Benoît Misère" (que j'ai déjà vu écrit avec un trait d'union....).Bon,c'est Ferré par le petit bout de la lorgnette, mais il y a des détails qui peuvent être significatifs.
Écrit par : francis delval | vendredi, 14 décembre 2007
Dans "Les chiens ont soif", Normand Baillargeon écrit dans son chapitre "Sur l'anarchisme" (page 55) : "... pour le dire autrement, l'anarchisme repose sur l'idée que le désordre pourrait bien n'être que l'ordre moins le pouvoir, selon le beau mot de Léo Ferré..."
Merci pour vos études et propos.
Écrit par : Michel Puech | vendredi, 14 décembre 2007
Tiens, un nouveau participant. Bienvenue, Michel Puech.
Jacques Miquel : je pense effectivement que le 33-tours de 1956 a une pochette fautive, ainsi conservée parce qu'on s'en est aperçu trop tard.
Francis : je crois beaucoup aux détails, justement. On peut ajouter Un jean's ou deux... aujourd'hui ! (même schéma de ponctuation que Poète... vos papiers ! et que Et... basta !), Tu penses à quoi ?, T'en as ?, etc. On constate qu'il s'agit sans cesse d'interrogations ou bien d'injonctions, d'interjections.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
En y repensant, de quoi d'autre pourrait-il s'agir ? Comment introduire la ponctuation dans un titre sans en faire une question ou une affirmation (injonction, interjection) ? Je conçois mal un titre avec un point-virgule, par exemple. Deux points, à la rigueur. Le contre-exemple de Words... words... words... est repris de Shakespeare, dit-il.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
Des bizarreries quand même: Sur le LP Amour Anarchie 1, on peut lire:Poètes vos papiers!Passage au pluriel sans point de suspension.Est-ce pour distinguer la chanson du recueil de poèmes?C'est une possibilité.
Est-ce ainsi que les hommes vivent? a tantôt un point d'interrogation, tantôt pas.
Quant à Muss es Sein?Es muss Sein!,l'allemand exige les majuscules et les deux points....Dans l'édition de LMELM,c'est correct dans le corps du texte reproduit,mais pas dans le titre.
Dans les titres des CD, en général, la ponctuation est absente.Ce n'est pas une convention typographique, car dans les titres des livres,on la met!Est-ce propre au disque?
Écrit par : francis delval | vendredi, 14 décembre 2007
Pour ce qui est des pochettes de disques, je pense que Léo Ferré ne s'en occupait pas, il faisait confiance. Et il n'y a guère que pour des maniaques dans notre genre que ces histoires de ponctuation ont de l'importance. Allez dire aujourd'hui aux gens des majors qu'une virgule a un sens, et un point d'exclamation une valeur significative...
Autrement, pour ce qui est de La Mémoire et la mer, nous sommes maintenant quelques uns à nous occuper des corrections typographiques et cependant, nous laissons encore passer quelques erreurs. Je porte en cela ma part de responsabilité.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 décembre 2007
Ayons une pensée pour les correcteurs qui doivent vérifier la ponctuation chez Céline ou Guyotat!....Le bagne!
Écrit par : francis delval | samedi, 15 décembre 2007
En quoi l'allemand "sein" de Muss es sein doit-il porter une majuscule? Sein est un verbe et non un nom.
Le texte mentionné plus haut sous le titre "Et... basta!" (que l'on pourrait écrire aussi "Et... Basta!" est proposé "Basta" dans Testament phonographe (mettre en italiques!) aux éditions Gufo del tramonto conçu par Léo Ferré himself en 1980 (p. 381). Il me semble difficile ensuite de parler de détails significatifs ou d'erreurs, non?
Écrit par : Stéphane Oron | lundi, 14 janvier 2008
Oui, c'est un verbe...Mais j'ai tellement l'habitude de lire et d'écrire "Sein" en tant que substantif,l'Etre, l'Existant, que ça m'a échappé...Je devais être fatigué ce jour là....
Écrit par : francis delval | mardi, 15 janvier 2008
Tiens, voilà Stéphane Oron, que l'on salue pour sa première intervention.
En ce qui me concerne, je me réfère toujours aux titres originaux. Ici, celui du disque. Il aurait donc fallu écrire Et... Basta !, effectivement. Avec une capitale.
Je ne t'apprendrai pas que Testament phonographe, dans l'édition de 1980 que tu cites, a paru chez Plasma et non au Gufo del Tramonto. Cette édition est extrêmement fautive et il fallut une première réimpression, toujours chez Plasma, pour que fussent corrigées un certain nombre d'erreurs.
L'édition Gufo del Tramonto est de 1990.
Cela dit, l'auteur lui-même, effectivement, a choisi le titre Basta, tout simplement, pour l'édition en volume. Mais alors, quel est le titre de référence ? Je continue à m'en tenir, de manière générale, aux titres originaux. ici, Et... Basta ! Il faut bien trancher.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 15 janvier 2008
Cher Jacques,
L'édition que je cite est bien celle du Gufo. Bien qu'elle ne soit que de 1990, la seule date que l'on peut y lire est le copyrignt de 1980. S'agit-il d'ailleurs d'une réelle nouvelle édition ou d'une réimpression? Tu posais toi-même cette question s'agissant des diverses couvertures de Poète... Vos papiers!
En ce qui concerne le titre de référence, pour Et... Basta! comme pour certains autres mentionnés dans les commentaires plus haut, il faudrait se référer aux manuscrits.
Il en va de même pour certaines interrogations que nous avons déjà eues à propos de "l'Homme lyrique" dans Poète... Vos papiers! (cf. par exemple l'édition de 1956 et celle de 1993 pour ceux que cela intéresse)
Je me demande, en fait, si ces questions avaient une réelle importance pour Ferré. Le cas de "Basta" dans l'édition du Testament qu'il a lui-même supervisée me pousse à répondre "non". Idem pour "Quand je fumerai autre chose que des Celtiques" (titre qui a l'avantage d'expliciter qu'il s'agit de cigarettes) qui était souvent remplacé par "les Celtiques". par Ferré dans ses manuscrits. Ou pour "C'est fantastique, non?" remplacé par "C'est fantastique"...
Écrit par : Stéphane Oron | mercredi, 16 janvier 2008
Je sais, l'édition de 1990 reproduit le copyright initial de 1980 et n'a pas d'achevé d'imprimer. C'est une réimpression de l'édition Plasma corrigée (soit la réimpression Plasma, avec les fautes corrigées).
Bien sûr, il faudrait voir les manuscrits. A défaut, j'utilise toujours le premier titre connu, soit, ici, celui du disque. De la même manière, je dis souvent Les Chants de la fureur pour le texte de 1962 qui deviendra La Mémoire et la mer, et tout le reste. Si tu veux, c'est ma méthode, certes arbitraire, pour savoir de quoi on parle.
Une réelle importance pour Léo Ferré ? Non, sûrement pas. Il n'avait rien d'un tatillon, sur ce point. Vraiment pas. Mais c'est notre lot à nous, qui commentons, de prendre aujourd'hui en compte cette dimension qui ne l'intéressait pas. C'est toujours pareil : l'artiste, quel qu'il soit, crée. Tout sort de sa tête. Il est en avant et les exégètes, biographes, commentateurs, suivent et étudient les traces qu'il a laissées.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 16 janvier 2008
Je ne crois pas que ce soit la même chose: le créateur crée et le critique critique. Bien sûr, et la question que je pose n'est évidemment pas celle de l'utilité de la critique.
En revanche, (cette discussion partant d'une remarque de Francis Delval et de ton "agacement" de prétendues "fautes") est-il pertinent de se pencher sur des titres qui ont plusieurs versions?
"Poète... Vos papiers!" est peut-être devenu "Poètes... Vos papiers!" à telle ou telle occasion.
"Et... Basta" est devenu "Basta" (mais on peut imaginer que le texte s'appelait à l'origine "Basta", que la pochette du disque est une erreur et que Ferré l'a rectifiée en 1980...)
On peut multiplier les exemples et les hypothèses pour ces histoires de titres et plus particulièrement de ponctuation.
Plus largement, en ce qui concerne "Les Chants de la fureur", ce texte, pour moi n'est pas "La Mémoire et la mer": il y a eu de nombreuses modifications (fort intéressantes, par ailleurs).
Sans référence aux manuscrits, il est difficile d'avoir des certitudes. Et on ne peut affirmer que dans l'arbitraire.
Peut-on, dès lors, parler de "fautes"?
Pour moi, non.
Écrit par : Stéphane Oron | vendredi, 18 janvier 2008
En ce qui concerne Poète... vos papiers !, ainsi écrit depuis la première édition, il est évident que le singulier implique que c'est à l'auteur qu'on demande ses papiers. Lesquels sont les poèmes du livre. En écrivant Poètes au pluriel, on touche à l'universalité : la société demande auX poèteS leurs papiers. Ce n'est pas la même chose. Je pense qu'on peut dire qu'avec ce titre, Léo Ferré se désignait lui-même. A partir de là, user du pluriel est à la limite du contresens. C'est du moins comme cela que je le comprends.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 18 janvier 2008
Puisqu'il est question de fautes,je n'ai jamais eu de réponses à des fautes répétitives qui me gênent:
dans "Personne",le texte sur la pochette papier à l'intérieur du 33 tours donne
"la terreur de Danton écrite en points tillés"
et
"le rêve d'un bateau ancré dans une marre"
soit deux fautes d'impression, manifestement.Je ne puis croire à une fantaisie orthographique.
Or, ces fautes se retrouvent telles quelles dans "la mauvaise graine" page 587, première édition, la seule que je connaisse.
Comment peut-on avoir laissé passer cela?
Et ces fautes se retrouvent dans les textes qu'on peut lire sur le net....
Je me pose des questions sur la façon dont le travail a été fait.Des fautes de frappe,d'impression, il y en a toujours.On lit
rarement une livre sans en rencontrer de ci, de là....
Mais ici, c'est la répétition qui me pose problème,quand ça devient la version de "référence"
Bon, c'est un détail, mais qui m'agace.Stéphane Oron a peut-être une réponse à ce mystère orthographique.
Écrit par : francis delval | vendredi, 18 janvier 2008
lire:UN livre.....et non une....livre... "La mauvaise graine est lourde....!
Écrit par : francis delval | vendredi, 18 janvier 2008
lire:UN livre.....et non une....livre... "La mauvaise graine est lourde....!
Écrit par : francis delval | vendredi, 18 janvier 2008
et en deux éditions...Je profite pour signaler l'existence d'un site qui s'appelle "dernières nouvelles du front",-taper le nom sur google-, où à côté d'articles sur Pérec,Chalamov ou Gérard manset, on trouve depuis peu tous les pamphlets de Céline, mis en ligne bien que certains soient encore interdits à la publication,(mais on les trouve facilement en bibliothèque,pas tout);ils sont téléchargeables;Il y a "mea culpa", "l'agité du bocal" , court pamphlets contre Sartre, et les 3 pamphlets antisémites "Bagatelles pour un massacre" (qu'on trouve aisément.),et "l'école des cadavres" , et "les beaux draps"...Ces deux derniers sont très pénibles à lire, il faut les prendre comme des documents.
C'est la ponctuation qui m'y a fait repenser.Ferré aimait beaucoup les romans de Céline, certains textes sont fort "céliniens" ( des passages de "Mon programme par ex)...
Relisant des textes autour de Baudelaire, et de Baudelaire,on trouve chez ce dernier , mais c'était fréquent à l'époque, hélas, un antisémitisme certain dont on parle peu.
Écrit par : francis delval | vendredi, 18 janvier 2008
Je n'ai pas de réponse mais une hypothèse:
J'ai jadis croisé Michel Larmand qui s'enorgueillissait de ce que Ferré le laissait libre -hélas!- de faire ses pochettes de disques chez RCA et chez EPM. C'est à lui qu'on doit notamment les chefs-d'oeuvre de 1984: "Ferré 84" et 1985: "les Loubards". Bref, les goûts et les couleurs...
Aussi doué pour les pochettes que pour les encarts intérieurs, Larmand a laissé passer pour "On n'est pas sérieux..." bien des erreurs.
Il est en effet peu probable que Ferré se soit amusé à écrire "points tillés". Quant à "marre", c'est évidemment une erreur. De frappe? D'orthographe?
L'édition CD de cet album chez EPM n'a rien touché. L'édition CD chez LMELM a corrigé une erreur sur les deux de ce texte. C'est déjà ça. Mais chaque volume de LMELM réserve son lot cacographique notamment dans les textes de présentation.
Ces erreurs sont reprises dans "la Mauvaise graine" édition°1 et Livre de Poche. Robert Horville, responsable de cet ouvrage, est conscient qu'il y a beaucoup d'erreurs (baratté p. 474; bréhaigne p. 476; institutionnalisation p. 477; cheveux pour chevaux p. 525; etc.)
Peut-être que les édition°1 ont voulu faire vite, trop vite et ne pas engager de correcteur pour sortir le recueil dès octobre 1993 soit moins de trois mois après la mort de l'auteur. Les éditeurs aiment bien, paraît-il, les cadavres encore chauds. En revanche, on avait eu le temps de préparer un beau bandeau rouge, comme pour les prix littéraires: "le livre qu'il a voulu"
"Où sont les toilettes?"
Pour l'antisémitisme, je viens de finir de lire Othello de Shakespeare qui, en bon "terroriste", fait dire au personnage éponyme, traduit par François-Victor Hugo, qu'il est "... un homme dont la main, comme celle du Juif immonde, a jeté au loin une perle plus riche que toute sa tribu!"
Bonsoir!
Écrit par : Stéphane Oron | vendredi, 18 janvier 2008
"Mais chaque volume de LMELM réserve son lot cacographique notamment dans les textes de présentation" : depuis quelque temps, quand même, Stéphane, nous sommes trois à les relire, François, toi et moi. Comme je l'écrivais plus haut, "et cependant, nous laissons encore passer quelques erreurs. Je porte en cela ma part de responsabilité." Allons, portons-la ensemble...
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 18 janvier 2008
Non.
Je relis, du mieux que je peux, mais c'est un métier.
Et ce n'est pas le mien. Je ne le fais donc pas bien.
Par ailleurs, tu le sais bien, nous n'avons pratiquement jamais les textes de présentation.
Voilà. Mais le propos ne se voulait pas polémique. Il constate avec tristesse que cette édition qui se veut de référence peut prêter, malgré la beauté de l'objet, à sourire. Quand on me parle, professionnels "de la profession" ou amateurs de Ferré, de ces disques de LMELM, c'est souvent avec consternation. Et il est alors difficile de les défendre.
Responsabilité ou non.
Écrit par : Stéphane Oron | vendredi, 18 janvier 2008
S.Oron évoque "Othello", il y a pire hez Shakespeare, "le marchand de Venise", par ex.
Je pense qu'il faut bien distinguer ,selon la terminologie de Hannah Arendt,l'antijudaïsme (qui va du moyen-âge au début du XIXéme),rejet des juifs en raison de leur religion, et de par le fait qu'ils vivent de façon communautaire en marge de la société) et l'antisémitisme,mode de "pensée" développé notamment par Gobineau,qui est une théorie de l'inégalité des races.Le racisme antijuif de développe notamment dans la bohême littéraire et artistique.Le terme "antisémitisme" date de 1886.Walter Benjamin le définit par "le culte de la blague"...Ainsi Baudelaire peut écrire:"belle conspiration à organiser pour l'extermination de la race juive"(mon coeur mis à nu)...inaugurant une tradition de la "blague" qui passera par les Goncourt, les Daudet père et fils
léon Bloy,Maurras ou Giraudoux et Jouhandeau, jusquà Céline et aux écrivains collabos....
Il ya a eu aussi une tradition de la chanson antisémite,une histoire qui reste à faire, qui a dû commencer au début du siècle ...et qu'on retrouve chez Ray Ventura, (sous forme anodine?), chez Fernandel (La noce à Rébecca) ou chez les chansonniers encore après la guerre, je pense particulièrement à l'ignoble Jean Rigaux.
Chez Ferré, le "juif",c'est d'abord la figure de Jésus (les vigiles, par exemple).
Nous voilà encore bien loin du sujet.....
Écrit par : francis delval | samedi, 19 janvier 2008
Donc Shakespeare antijudaïque plutôt qu'antisémite?
Intéressant en tout cas...et comme à chaque fois dans ces coup-là: inquiétant.
Écrit par : Stéphane Oron | samedi, 19 janvier 2008
Stéphane Oron: "Quand on me parle, professionnels "de la profession" ou amateurs de Ferré, de ces disques de LMELM, c'est souvent avec consternation."
Il serait bon d'apporter des précisions sur ces "professionnels "de la profession" ou amateurs de Ferré", dont tu te fais le relais. On croit savoir que tu fréquentes pas mal de jaloux et d'aigris, donc, forcément, on se pose des questions et c'est toi, mon pauvre Stéphane, qui es consternant de te compromettre avec ces gens (pour faire une communication annuelle?). A propos, on attend toujours ton rectificatif au sujet d'un "titre" qui n'existe pas et dont on t'affuble de ce côté-là. A moins que cela ne t'arrange.
Sinon, je trouve que le blog, en ce moment, c'est un peu maniaqueries de fans.
Écrit par : gluglups | samedi, 19 janvier 2008
Glupglups, toujours dans l'invective hargneuse: "tu fréquentes des jaloux", agressive: "tu es consternant", dédaigneuse: "mon pauvre". Tu ne changes pas! Toujours à donner des leçons, à critiquer dans l'anonymat.
Avec qui je me compromets? Avec des gens que tu n'aimes pas? Dois-je te demander l'autorisation?
Les professionnels dont je parle, ce sont des disquaires et des libraires, des gens qui travaillent ou qui ont travaillé dans l'édition phonographique.
Quant au "rectificatif au sujet d'un "titre" qui n'existe pas et dont on [m]'affuble de ce côté-là" je voudrais que tu m'expliques de quoi il s'agit: je ne comprends rien au sujet de ce "titre". Je ne vois pas non plus de quel "côté" tu veux parler mais quelque chose me dit que ce n'est pas un côté que tu portes dans ton coeur.
Enfin, je saurai répondre à tes questions même si elles sont courtoises et même si tu ne me fais pas de procès d'intention.
Écrit par : Stéphane Oron | samedi, 19 janvier 2008
"je ne comprends rien au sujet de ce "titre"": la façon dont tu es présenté dans leurs "publications", qui est un titre qui fait sans doute plus chic mais totalement bidon. A l'image de..., tu me diras.
Je préfère 1000 fois mieux mon anonymat à cela.
"Les professionnels dont je parle, ce sont des disquaires et des libraires, des gens qui travaillent ou qui ont travaillé dans l'édition phonographique.": ah bon? il y en a encore? Tu nous donneras les adresses. Excuse-moi, mais je ne te crois pas.
Écrit par : gluglups | samedi, 19 janvier 2008
Ah! le "titre" de "professeur de littérature", c'est ça qui te choque. C'est ça que tu dis "plus chic". Mais fallait le dire tout de suite au lieu detourner autour du pot.
C'est triste d'en arriver là.
Oui, je suis professeur de littérature. Pour ma part, je ne cache pas que je suis professeur. Et en lycée, pour les classes littéraires (1ère et Terminales) ça s'appelle littérature. Non, ce n'est pas bidon: lis les programmes. Mais professeur de français, c'est très bien, ça marche aussi, puisque c'est là-dessus que tu chipottes.
Et tu parlais de "maniaqueries"!
Tu as l'accusation facile sur la jalousie et l'aigreur. Mais, honnêtement, relis-toi: qui est aigri?
C'est par ailleurs bien ce que je n'osais penser: tu parlais à demi-mot de ma participation aux journées d'Aulnoye-Aymeries en septembre pour les journées sur Léo Ferré et la femme. Pourquoi ne pas le dire tout de suite? Pourquoi ne pas nommer ceux que tu accuses? Tu vaux mieux qu'eux? montre-le!
Quant à ton injonction de donner des adresses, quelle suffisance!
Oui, il existe des gens qui travaillent dans l'édition.
Oui, il existe des libraires.
Oui, il existe des disquaires.
Monsieur Gluglups a la science infuse et sait peut-être qui est disquaire, libraire et éditeur (entendre véritablement disquaire, libraire et éditeur) et qui ne l'est pas. C'est le café du commerce: mon bon monsieur, y'a pus de vrais libraires de nos jours, tout fout l'camp! Ben voyons!
Ton seul véritable argument c'est de dire que je mens.
Il n'y a donc plus de discussion possible.
Bien à toi.
Écrit par : Stéphane Oron | dimanche, 20 janvier 2008
"Et en lycée, pour les classes littéraires (1ère et Terminales) ça s'appelle littérature.": 1. c'est totalement faux pour les premières, littéraires ou pas 2. Le titre "Professeur de littérature" n'existe pas dans le secondaire.
Au fond, je voulais juste solliciter le correcteur sévère, soucieux de précision.
Moi je m'en fiche que tu sois "abonné au gaz" ou pas. Si cela t'édifie toi-même, tant pis pour toi.
Simplement, cela fait partie des choses que je n'aime pas et que je mets au compte du mépris manifesté pour le public non spécialiste (comme présenter la graphologie comme une science). Et Ferré n'a pas besoin de telles "cautions", absolument grotesques. Continuez à faire "comme si", si vous pensez que Ferré passera "en force".
J'ai utilisé à escient le terme de "consternant", que tu juges "dédaigneux": je ne faisais que reprendre ton propre terme concernant les disques LMELM. Moi, je me demande bien qui a bien pu te parler de ces disques "avec consternation". Je ne crois pas que cela soit un sentiment tellement partagé, sinon la presse qui en a rendu compte s'en serait fait l'écho. Etant donné que ce genre de critique vient d'un certain camp, je te demande si cela n'a pas de rapport, c'est tout.
Tu te lances dans un petit numéro ("mon bon monsieur, y'a pus de vrais libraires de nos jours, tout fout l'camp!") certes bien amusant. Dois-je à mon tour imaginer la scène de ton disquaire sourcilleux, avec des moues de dégoût et des soupirs d'indignation, désignant la chose la plus honteuse et abjecte de son magasin?
Stéphane Oron, où est le mépris vraiment?
Écrit par : gluglups | dimanche, 20 janvier 2008
Ferré qui caus' français sur Inter, et 2 profs qui s'cass' , c'est un plaisir ?
Écrit par : HUMPHREY | dimanche, 20 janvier 2008
Bien, chers amis, je suis garant de la liberté totale des commentaires sur ce blog. Celle de Stéphane, celle de Gluglups, celle de chacun. Après quatorze mois d'activité, ce lieu avait su éviter les habituelles polémiques du forum. Si l'on pouvait continuer, ce serait bien.
Des professeurs, ici, il y en a légion. Nous sommes collègues, pour beaucoup. Stéphane, le terme de littérature est certainement dans les programmes, mais le titre n'existe pas en lycée. Que je sache, on parle de CAPES ou d'agrégation de Lettres, pas de littérature. A moins que je ne sache pas tout. Cela dit, les élèves diront toujours "prof de français", alors...
Je suis ravi que tu participes enfin, Stéphane. J'avais salué ton arrivée, un peu plus haut. Mais franchement, je ne comprends guère que tu commences en tapant sur les uns ou les autres (Larmand certes, mais LMELM, c'est-à-dire Mathieu et Alain Raemackers). Enfin, tout ça n'est pas très grave.
Je t'invite une fois encore à écrire des notes pour ce blog, si tu le veux, comme je l'avais fait dès le début.
Amitiés à tous.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 20 janvier 2008
Je comprends seulement maintenant : Gluglups se place dans une logique clanique. Il se considère dans un camp et me place dans un autre, opposé.
Ainsi j’ai, plus haut critiqué le travail de LMELM auquel participe activement Alain Raemackers. Gluglups a souvent dit le bien qu’il pensait d’Alain Raemackers.
J’ai été invité aux journées d’Aulnoye par Robert Horville dont Gluglups a souvent dit le mal qu’il pensait.
Donc je serais dans un camp moi aussi et pas le bon selon Gluglups.
Je ne vois pas les choses de façon aussi manichéenne.
Et je salue le travail des uns et des autres. Il me semble que nous suivons le même but. Il arrive que l’on critique mon travail. Il arrive aussi que je critique celui des autres.
Est-ce un crime ?
Comme Gluglups ne pouvait pas critiquer ma communication d’Aulnoye (qu’il n’a pas entendue), il fait une critique ad hominem : usurpateur de titre (je maintiens que j’enseigne la littérature. Si Jacques Layani préfère prof de lettres ou prof de français, pas de problème mais c’est vraiment aimer la polémique. Il s’agit d’une fonction qui plus est, et non d’un titre).
J’aurais ainsi le droit de critiquer Larmand mais pas LMELM ? On ne peut pas dire « ces fautes m’agacent » sans dire d’où viennent certaines d’entre elles.
Préférons-nous faire l’autruche ? Dire : le travail est parfait ?
Sans critique, comment nous perfectionnerions-nous ?
Je le pense : les publications de LMELM contiennent trop d’erreurs et je ne pense pas qu’Alain Raemackers ni Mathieu Ferré ne m’en voudront de le dire. Je le fais pour qu’ils corrigent cet état de fait. Parce que je soutiens le travail que fait Mathieu Ferré.
Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’il y a des sujets tabous mais plutôt de ceux qui pensent que la discussion est toujours préférable au non-dit. On peut penser qu’il est dommage de relever tant d’erreurs dans les publications de LMELM. On peut penser que le travail d’un tel ou d’un tel est pertinent ou non. Gluglups a d’ailleurs parfois critiqué certains de mes textes. Et nous en avions discuté. Je l’ai entendu et sur certains points, ai pu être d’accord avec lui.
Mais on ne peut pas, à mon avis, faire un travail digne et honnête sur Léo Ferré en se demandant si ça va faire plaisir à son fils, à ses filles, à sa femme, etc.
M’en voudrez-vous de revenir au point que j’avais soulevé au départ de cette dispute en citant Ferré :
« Il faut savoir que ce que l’on fait est techniquement bien fait. Sinon, c’est pas la peine. Par exemple, moi, je ne fais pas de faute d’orthographe ! »
Léo Ferré à Angers le 30 janvier 1985. http://leo-ferre-on-the-web.blogspot.com/
Écrit par : Stéphane Oron | dimanche, 20 janvier 2008
Je répète ce que je disais précédemment :
Enfin, tout ça n'est pas très grave.
Je t'invite une fois encore à écrire des notes pour ce blog, si tu le veux, comme je l'avais fait dès le début.
Amitiés à tous.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 20 janvier 2008
"Comme Gluglups ne pouvait pas critiquer ma communication d’Aulnoye (qu’il n’a pas entendue), il fait une critique ad hominem : usurpateur de titre": je n'irais pas jusque là. Simplement, malgré toutes tes justifications, insuffisantes, c'est révélateur d'"une démarche" et ce n'est pas le seul truc qui cloche dans ce que l'on peut voir - de loin, c'est vrai - concernant ces "journées".
Au fait, "chipoter" ne prend qu'un T, donc avant de donner des leçons d'orthographe aux uns et aux autres et de mettre professionnellement en cause une personne sur ce sujet, assure-toi d'être toi-même impeccable "techniquement".
Écrit par : gluglups | dimanche, 20 janvier 2008
Jacques: "Enfin, tout ça n'est pas très grave." Non, dans la mesure où je suis tout à fait disposé à discuter, sereinement, avec Stéphane Oron sur d'autres sujets, plus intéressants que celui-ci.
Le parti pris de trop de sérieux pèse un peu trop et finit, paradoxalement, par rendre Ferré assez plouc.
Écrit par : gluglups | dimanche, 20 janvier 2008
Toujours les mêmes antiennes de cours de récré... ?
"Sinon, je trouve que le blog, en ce moment, c'est un peu maniaqueries de fans."
Force est d'admettre que +1, professeurs ou pas.
Écrit par : The Owl | lundi, 21 janvier 2008
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