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vendredi, 04 janvier 2008

Dĕkuji ti, Ferré ! (ou Ferré traduit en tchèque), par Daniel Dalla Guarda

J’accueille aujourd’hui un nouvel « invité du taulier », Daniel Dalla Guarda, qui nous propose un ample travail consacré aux versions tchèques des chansons de Léo Ferré. Je le remercie de s’en être chargé.

 

Dès 1961-1962, Daniel Dalla Guarda fait montre d’un esprit rebelle : lecteur assidu de Hara-Kiri (mensuel), (télé)spectateur des Raisins verts d’Averty, il se complaît à écouter une musique de voyous, le rock ‘n’ roll, et surtout Vince Taylor. Cela aurait pu durer longtemps, mais 1968 est arrivé, qui lui a grand ouvert les yeux. Avoir eu dix-huit ans dans ces années a été jubilatoire : outre Hara-Kiri hebdo (le vrai), il redécouvre la chanson française et… Léo Ferré : c’est un énorme choc, au Théâtre Montansier de Versailles. Avec un doute : était-ce avant ou après le spectacle de Bobino 1969 ? Presque sexagénaire, informaticien de profession, l’humour et la poésie lui permettent de belles échappées. Ses rencontres avec Léo Ferré ont  bouleversé sa vie. Collaborateur du site Thank You Ferré (leo.ferre.org), hélas disparu avec Julien, puis des Cahiers d’Études Léo Ferré, il souhaite partager cette passion.

 

C’est à la suite de son article « De par le monde », paru dans les Cahiers d’études Léo Ferré n° 4 (Écoute-moi) que j’ai pris contact avec Jacques Layani pour la première fois. À l’époque, je désirais apporter quelques petites précisions à cet article. Depuis, de nombreuses traductions ont été publiées (ou simplement retrouvées). C’est le propos de ces notices que je proposerai sur ce site.

Chaque notice traitera d’un pays, plus précisément d’une langue, et citera l’article de Jacques pour le compléter. J’apporterai également les éléments discographiques dont je pourrai disposer.

Remarques générales : j’emploierai le terme de « traduction » pour les simples traductions (plus ou moins littérales) et le terme « adaptation » quand il s’agit de traductions destinées à être chantées. Ces adaptations pouvant être de simples modifications de contexte (cf. les traductions d’Enrico Médail en italien), mais pouvant être de véritables transpositions comme Die dame, adaptation en hollandais de L’Homme.

Seront également citées comme traductions de chansons de Ferré, les poèmes qu’il a mis en musique (bien sûr, uniquement quand elles ont un lien direct avec Ferré).

 

Les traductions en langue tchèque

Pour cette première note, je traiterai des traductions en langue tchèque. Pourquoi ? Pour la simple raison que cette langue n’apparaissait que partiellement dans l’article de Jacques. Il y citait un livret qu’il avait feuilleté et qu’il pensait être polonais. Il s’agissait en fait d’un encart publié avec le disque 33-tours de Léo Ferré édité par Supraphon, la maison de disques tchécoslovaque, laquelle avait des liens étroits avec la société Barclay (c’en était une filiale selon Éric Lipmann, ancien directeur financier de Barclay).

 

Les disques tchèques de Léo Ferré

Une remarque qui concerne tous les disques tchèques présentés dans cette notice : ils ne sont accompagnés d’un livret que s’ils sont co-édités par Supraphon et un club d’auditeurs, à l’image de clubs de lecteurs en France. C’est le cas du seul disque entièrement consacré à Léo Ferré et publié en Tchécoslovaquie et dans les pays dits de l’Est.

 

Le 33-tours « Léo Ferré »

Ce disque est accompagné d’un livret de vingt-quatre pages contenant les textes français et les traductions en tchèque de toutes les chansons du disque. Il est richement orné de photographies, dont trois en couleurs, représentant Léo Ferré, bien sûr, mais aussi Madeleine, leur fille Annie, Léo et Pépée...

Titre du disque : Léo Ferré.

Coédité par Supraphon et Hudby Gramofonového.

Référence : 0 13 0908 (version mono) ou 1 13 0908 (version stéréo).

Date de la première publication : 1971.

Le livret donne le nom du traducteur en couverture : Jaroslav Mysliveček, qui détient les droits sur tout le livret.

Chansons :

Cannes-la-Braguette : Cannes-la-Braguette.

Nous deux : My dva.

À Saint-Germain-des-Prés : Saint-Germain-des-Prés. 

Rotterdam : Rotterdam. 

Les Poètes : Básníci.

Les Assis : Sedici.

Si tu t’en vas.  Až odejdeš.

Paname : Paname. 

Jolie môme : Holka milá.

Tu sors souvent [la mer] : Často vycháziš.

Les Tziganes : Cikáni.

La Marseillaise : Marseillanka.

Les traductions semblent littérales, elles sont bien évidemment destinées à expliquer la chanson au public tchèque, sans visée poétique apparente. Elles sont présentées en vis-à-vis du texte français. Pour Cannes-la-Braguette, le jeu de mot n’est pas indiqué, la traduction donnant tout simplement Cannes-la-Braguette.

Les textes des Assis et Nous deux sont bien attribués à leurs auteurs respectifs.

 

Les 33-tours collectifs tchèques

Deux autres disques, collectifs, avaient précédé le Léo Ferré cité plus haut. Le public tchèque avait pu découvrir Léo Ferré dès 1962, toujours grâce à Supraphon.

Le 33 tours Sous les toits de Paris.

En 1962 donc, Supraphon-Artia publiaient un disque collectif intitulé Sous les toits de Paris (référence SUA 14 472).  Quatre artistes Barclay y sont présentés, Ferré étant le premier par ordre d’apparition :

Léo Ferré :  Blues, Elsa, Je chante pour passer le temps, Je t’aime tant.

Charles Aznavour : Plus heureux que moi, L’amour et la guerre, Fraternité.

Lucienne Delyle : Bistrot, Les Bleuets d’azur. 

Jacques Brel : Les Biches, Zangra, Une île, Madeleine. 

Mais les textes y étant donnés uniquement en français, je n’en parlerai pas plus, sauf à remarquer que pour le premier disque de Ferré édité dans un pays « du bloc soviétique » ou « du bloc de l’Est » comme on les désignait à l’époque, il s’agit de quatre chansons dont le texte est de Louis Aragon.

Les 33 tours Paris, Paris et Pařĭźskŷ šanson.

Le deuxième disque collectif, paru en 1966, est intitulé selon les éditions Paris, Paris ou Pařĭźskŷ šanson. Trois chanteurs (Barclay) y sont présentés : Aznavour et Brel se partagent la première face, Léo Ferré occupe à lui seul toute la deuxième face :

Charles Aznavour :  Donne tes seize ans, Au clair de mon âme, Jolies mômes de mon quartier, Trop tard. 

Jacques Brel : Les Bourgeois, Jeff, Les Bonbons, Mathilde.

Léo Ferré : T’es chouette, Thank you Satan, Paname, Merde à Vauban, Les poètes, Franco la Muerte.  

Ces deux disques ont des pochettes et des labels différents. 

L’édition Paris, Paris est publiée par Supraphon-Artia (référence SUA 14 716). Elle était probablement destinée au marché étranger (notamment à l’Allemagne). Les textes des chansons sont donnés en français sans traduction.

Plus intéressante à mes yeux, l’édition Pařĭźskŷ šanson publiée par Supraphon-Gramophonovŷ Klub (référence DVD 10197) est destinée au public tchèque et contient les traductions de toutes les chansons (sans les textes français !). Certaines  traductions de chansons de Ferré sont accompagnées de courts commentaires explicatifs. Les traductions sont d’Alena Čapková. Elles semblent plus littéraires que celles de Jaroslav Mysliveček,  publiées avec le disque Léo Ferré. Cela apparaît sur les deux chansons communes à ces deux disques (Paname et Les Poètes). De plus, les commentaires sur Vauban, sur le mot « Paname », sur la chanson Les Poètes, montrent un réel souci d’explication. En voici la liste :

T’es chouette : Jsi půvabná. 

Thank you Satan : Dĕkuji ti, Satane.

Paname : Paříž. 

Les Poètes : Básníci.

Franco la Muerte : Smrt Francovi.

 

Hana Hegerova et « Maestro tango »

Hana Hegerová est une artiste tchèque (d’origine slovaque, comme il convient de le préciser depuis la partition de la Tchécoslovaquie en 1993) qui jouit d’une réelle ferveur du public tchèque. J’ai pu le constater à Prague où les disquaires la connaissent très bien et parlent d’elle comme d’une Piaf tchèque (personnellement, je la rapprocherais plutôt de Juliette Gréco, pour la qualité de ses textes).

Commentaires de Radio Praha : En octobre 2001, Hana Hegerova fête ses 70 ans devant la salle archi-pleine du Théâtre na Vinohradech. Deux ans après, elle récidive avec un concert tenu, cette fois-ci, dans un espace on ne peut plus prestigieux de Prague, au Théâtre national. Pendant deux heures, la salle vibre sous ses fameuses chansons, qui jalonnent une quarantaine d'années de sa trajectoire artistique. Certaines sont empruntées aux célèbres chansonniers français...

Cet été, était annoncé un concert au centre-ville de Prague.

Tous ses disques ont été réédités en CD, qui figurent dans les meilleures ventes. Enfin un DVD est paru récemment.

Le titre qui nous intéresse ici est Maestro tango, publié en 1973 sur l’album Récital 2 par Supraphon-CS Hifi-Klub (référence 1 13 1310 ZB). Il en existe une version, sans livret, éditée par la seule compagnie Supraphon.

Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, il ne s’agit pas d’un enregistrement en public. Il contient des chansons originales et quelques adaptations du répertoire français. En voici le détail :

Face 1 : Penzión na pŕedmĕsti, Tak to na tom svĕtĕ chodi, Svatebni piseń, Maestro tango (Mister Giorgina), Rāmusy blues, Váňa.

Face 2 : Bože můj, já chci zpĕt (Ma jeunesse fout l’camp), Bud’to ty, anebo já (Giroflée girofla), Surabaya Johnny, Rýmováni o životĕ (It Hurts To Say Good Bye, en français : Comment te dire adieu), Rozvod.  

Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’adaptation de Mister Giorgina qui devient Maestro Tango.

L’adaptation est de Pavel Kopta, qui restera son parolier privilégié pendant toute sa carrière.

Le texte en est publié dans le très beau livret qui accompagne le disque original (version CS Hifi-Club). On la trouve également sur Internet, c’est pour cela que je me permets de la citer in extenso :

 

Maestro tango

 

Byl jednou jeden kabaret,

vám býlo sotva dvacet let.

Pod rampou hnĕdý klavir stál

a vy jste na nĕj z hecu hrál

svý prvni tango.

Ten večer mĕ jste trochu vztek,

když jedna z mistnich baletek

vás libala

a řikala : Maestro Tango !

 

A když vás přešla prvni zlost,

tak byl jste každodenni host.

Sál celý na vĕdomi vzal,

Že jste si pseudonym dal :

Maestro Tango

 

Když uslyšel to direkto,

tak řek vám : To je dobrej fơr !

Dal na plakát :

Dnes bude hrát,

dnes bude hrát,

MAESTRO TANGO !

 

Nĕkdo se ptal :

Ale co dál ?

Co bude dál ?

To ptal se doma každý den

Pod vrstvou prachu Beethoven.

A Chopinovi šeptal Litz

že neni si tak zcela jist

tim, co je tango.

To nechápal by jaktĕživ,

Že za pár korun, za pár piv,

Jde nĕkdo hrát

a k tomu rád,

a k tomu rád, Maestro Tango !

Proč dennĕ čistit od rána

falešný zuby piána
Nač etudy, nač prstoklad ?
I bez nich dá se přece hrát
vášnivý tango

Ted’ zni to jako špatný žert,
že pomýšlel jste na koncert
a kde a jak
vzit černý frak,
ach, černý frak, Maestro Tango

Nĕkdo se ptal,
co bylo dál ?
co bylo dál...

Když přeletĕlo roků pár,
tak stal se z kabaretu bar.
To tam je hrani za pár piv,
jen zni tam stejnĕ jako dřiv
půlnočni tango.
A nikdo se vám nedivi,
že smutný jste a šedivý
Jak starý snih,
Jak vdovcův smich,
Jak vdovcův smich, Maestro Tango

Když s ūpornosti pijanů
se naklánite k piánu
a hledáte co odvál čas,
tak ozývá se zas a zas
pliživý tango.

Tam dole na dnĕ pamĕti,
v tom zasypaném podsvĕti
je hrstka not.
Ted’ přijde vhod,
ted’ přijde vhod, Maestro Tango !
Tam dole přece nĕco muselo zůstat...
Alespoň trochu hudby...
Byla tak krásná !
Vzpominejte !
Johann Sebastian Bach.
Poznáváte ?

L’interprétation qu’en fait Hana Hegerová est très vivante, et fidèle à celle de Léo Ferré, y compris le final musical, qu’elle laisse se prolonger.

« Muj dik, Hana !» (Merci beaucoup, Hana !)

Pour ceux que cet album intéresserait, il a été pressé en CD en 2006 (référence Supraphon SU 5722-2), avec un booklet réduit, sans le texte.

À défaut, le titre Maestro tango a été repris en CD sur deux compilations :

Všechno nejlepší, double CD Supraphon SU 5726-2 ;

Můj dík, CD Supraphon SU 5633-2 ;

et bien sûr sur l’intégrale Zlata kolekce, coffret de six CD B&M Music BM0047 (paru en 1996).

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Adresse URL du site Internet d’Hana Hegerova : http://www.hanahegerova.cz/

Malheureusement, si ce site est riche d’illustrations, il est assez pauvre en informations.

 

Autres traductions en langue tchèque

Les institutions culturelles.

Le Lycée Français de Prague et Eva Kriz-Lifková.

Eva Kriz-Lifková enseigne la musique au Lycée Français de Prague.

Elle a également publié de nombreux CD dont un consacré à la chanson française :

Eva Kriz-Lifková : Sous les toits de Paris (Pod střechami Paříže). CD PRAG-DATA, 2001 (épuisé).

Eva Kriz-Lifková y interprète Paname (c’est aussi le titre tchèque) dans une adaptation très poétique de Stuka. Pour avoir conversé avec elle, elle pourrait très bien la chanter en français !

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Adresse URL du site d’Eva Kriz-Lifková :

http://www.kriz-lifkova.cz/ (site bilingue français-tchèque)

Un grand merci aussi à Eva Kriz-Lifková pour son accueil sympathique !

L’Alliance Française à Prague.

L’Alliance Française organise des spectacles. On peut penser que des traductions figurent dans le programme de ces soirées, comme c’est souvent le cas (voir la notice Traductions en allemand, pour paraître). C’est peut-être le cas de la chanson Y a une étoile, qu’y a chantée Fabiola Toupin en mars 2006.

Les enseignants du Français en Tchécoslovaquie.

Ces enseignants organisent des soirées de chanson française. On y entend quelques chansons de Ferré dont Est-ce ainsi que les hommes vivent ?, devenue Cožpak takhle lidé žijí dans le programme, apparemment consacré principalement à Édith Piaf  (Program koncertu  Pod krídly Edith Piaf).

Divers.

Uvod do poetiky.

Je rappellerai la traduction que Jacques Layani citait dans son article : Préface : Uvod do poetiky (traduction en tchèque) de Sergej Machonin publiée dans Litterarni noviny du 6 août 1993.

Sergej Machonin est une personnalité éminente de la vie culturelle tchèque : cinéaste, poète, traducteur et j’en oublie... Cela est significatif de l’importance que la revue accordait à Ferré.

Marta Balejová.

Dans son spectacle Édith & Frank, elle interprète Les Amants de Paris, titre qu’elle ne reprend pas sur son CD. Je n’en sais donc pas plus. 

Paris-Canaille.

C’est une des chansons de Léo Ferré les plus reprises. En Tchéquie, elle est interprétée par Duo Canto, duo formé de Tomáš Krejèí et Zuzana Pálenská. 

On peut aussi l’entendre par Yves Montand sur un disque 33-tours Supraphon (référence SUA 14846).

Mais sans traduction à ma connaissance.

 

Conclusion

Si l’on s’en tient aux seules traductions avérées, nous arrivons à un total de quinze titres traduits en tchèque dont deux dans des traductions différentes : deux pour Les Poètes et trois pour Paname.

Dix-huit traductions : c’est énorme pour ce pays finalement pas très grand, surtout si l’on compare avec le nombre très réduit de traductions dans l’ensemble des autres pays de l’Est. Il est vrai qu’il n’y a pas de disques de Ferré pressés dans ces pays à l’exception, donc, de la Tchécoslovaquie.

Il faut en remercier principalement Supraphon et les clubs coéditeurs qui accompagnaient leurs disques de livrets, démarche que l’on ne retrouvera qu’au Japon (ce sera l’objet d’une notice à venir).

Faut-il y voir un des nombreux exemples d’ouverture sur le monde qu’offrait alors la Tchécoslovaquie ? Je le pense.

Bien évidemment, cette notice ne prétend pas à l’exhaustivité : d’avance, un grand merci à ceux qui pourraient m’aider à la compléter.

Hodně štěstí a zdraví v novém (Bonne année et bonne santé).

Fiche synthétique :

À Saint-Germain-des-Prés  Saint-Germain-des-Prés 
Cannes-la-Braguette  Cannes-la-Braguette 
Franco la Muerte  Smrt Francovi
Jolie môme  Holka milá
La Marseillaise  Marseillanka
Mister Giorgina  Maestro tango
Nous deux  My dva
Paname  Paname
Paname (texte différent)
Paříž 
Les Poètes  Básníci
Básníci (texte différent)
Rotterdam  Rotterdam 
Si tu t’en vas  Až odejdeš
T’es chouette Jsi půvabná     
Thank you Satan Dĕkuji ti, Satane          
Tu sors souvent [la mer] Často vycháziš
Les Tziganes  Cikáni
 

Commentaires

Eva Kriz-Lifkova m’apporte les précisions suivantes, qu’elle en soit vivement remerciée !

En 1962 Supraphon – Artia publiaient un disque collectif intitulé ‘Sous les toits de Paris’ (référence SUA 14 472). Les textes y étant donnés uniquement en français, je n’en ai pas parlé que pour remarquer que les quatre chansons interprétées par Ferré étaient de Louis Aragon.
Eva Kriz-Lifkova m’apprend l’existence d’un livret de partitions intitulé ‘Pod střechami Paříže’ (Sous les toits de Paris) tiré de ce disque et édité deux ans après sa publication, en 1964 donc, par Státní Hudební Vydavatelství (Prague VA 5,2 - H 3936).
Ce livret contient les partitions pour chant et piano et les textes des chansons en français et en tchèque (à l’exception des deux titres Jacques Brel ‘Les biches’ et ‘Zangra’, soit :
Léo Ferré : Blues (Blues). Elsa (Elsa). Je chante pour passer le temps (Já zpíváním čas si krátím).
Je t’aime tant (Jak tě mám rád.)
Charles Aznavour : Plus heureux que moi (Šťastnější než já). L’amour et la guerre (Láska a válka). Fraternité (Bratrství).
Lucienne Delyle : Bistrot (Kavárnička). Les bleuets d’azur (Chrpy modravé).
Jacques Brel : Une île. Madeleine (Tam v dáli. Madeleine)

Eva Kriz-Lifkova (qui est chanteuse et professeur de musique) qualifie ces traductions comme parfaitement adaptées à la musique.
Les quatres chansons de Léo Ferré et Aragon sont traduites par Petr Kopta.
Je précise que Petr Kopta, décédé en 1983 était un grand traducteur, en tchèque, d’écrivains américains (Ray Bradbury), mais surtout de poètes français (Apollinaire, Aragon, Hugo, Musset, Verlaine, …). Concernant Aragon il a notamment traduit ‘Le roman inachevé’, dont Ferré a tiré la plupart des chansons d’Aragon qu’il a mises en musique.

Eva Kriz-Lifkova me précise également qu’elle a enregistré trois CD de chansons françaises, mais ceux-ci ne contiennent pas de chansons de Ferré. C’est sur scène qu’elle interprète ‘Paname’ dans une traduction d’Ivo Štuka, et ‘Est-ce ainsi que les hommes vivent ?’ traduite en ‘Cožpak takhle lidé žijí’ dans son programme consacré principalement à Édith Piaf, ‘Pod krídly Edith Piaf’ (Sous les ailes d´Édith Piaf).

Merci encore pour ces précisions !

Écrit par : Daniel Dalla Guarda | jeudi, 10 janvier 2008

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