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samedi, 12 janvier 2008

Gilbert Sigaux

ed589c7df6f0f5dd356ff8a34f57ac55.jpgDans les années 60, j’étais adhérent d’un club de livres, les éditions Rencontre à Lausanne. Plus exactement, ma mère m’avait abonné. Un club de livres intelligent : j’ai découvert, dans ses collections, Baudelaire, Stendhal, Poe, Hemingway, Lamartine, Swift, excusez du peu. Et aussi Dumas et Daninos. Ces deux derniers étaient préfacés par Gilbert Sigaux. C’est ainsi que j’ai connu ce nom. Sigaux avait aussi été l’éditeur, au sens anglo-saxon du terme, de Simenon, entre autres. Et, pour le Cercle du Bibliophile, de Mac Orlan. J’en passe. La seule consultation de Google fait ressortir la très grande quantité d’éditions et de commentaires qui lui sont dus.

79017dbdd85fb8a05ce0931dfcd36fc1.jpgNoël 1970. Je passe, avec deux camarades, une semaine à Paris. Nous logeons à trois dans une chambre pour un, louée quinze francs la nuit dans un hôtel minable de la montagne Sainte-Geneviève, face à ce qui était alors Polytechnique et qui est devenu une des implantations du ministère de l’Éducation nationale. Il neige. Incorrigible méridional, je n’ai rien prévu, je suis vêtu d’un petit blouson de skaï, d’une écharpe synthétique et chaussé de mocassins. Mais j’ai dix-huit ans et je n’ai pas froid. Le train du retour sera bloqué par la neige, dans la nuit, à hauteur de Montélimar. Nous n’avons plus un sou, rien à manger, plus de cigarettes – juste un paquet d’un immonde scaferlati que nous brûlons dans nos pipes (j’en ai acheté une quelques jours auparavant à un éventaire, boulevard Saint-Michel). Mon royaume pour une gauloise. Il n’y a ni lumière ni chauffage dans le compartiment. Dormir, que faire d’autre ? Le train arrivera à Marseille à quatre heures du matin, au lieu de minuit, soit onze heures de voyage au lieu de sept. En attendant, nous sommes à Paris.

Le 29 décembre, à la librairie du Monde libertaire, dite « Publico », alors sise rue Ternaux dans le onzième arrondissement, je découvre les premiers numéros de la revue La Rue, publiée par le groupe Louise-Michel de la Fédération anarchiste. Et, sur un rayon, je trouve un album de 1962, le Léo Ferré de Sigaux, publié à Monte-Carlo par les éditions de l’Heure, dans la collection « Les albums de la chanson » (n° 4), ouvrage qui devait être là depuis huit ans peut-être. C’est un peu comme si deux mondes s’étaient rejoints. Il coûtait initialement 6 NF 90 et je crois me souvenir qu’on me le vendit au même prix. De très nombreuses années plus tard, je découvrirai qu’il existe aussi une édition cartonnée. À la lecture du livre – énormément illustré pour l’époque et d’une qualité technique alors peu courante dans la reproduction des photographies – je m’aperçois que, selon toute vraisemblance, Sigaux a connu Ferré et les siens. Ce n’est pas un travail « extérieur ». Il dit même avoir entendu l’artiste chanter le poème Madeleine (Rappelle-toi), qui n’a jamais été enregistré ni, je crois, chanté en scène. Il ne peut donc s’agir que d’une audition privée. Or, et c’est curieux, le nom de Sigaux n’apparaît plus jamais dans l’histoire de Léo Ferré, à l’exception d’une mention dans Les Mémoires d’un magnétophone, où il est question d’un roman de lui, intitulé Fin, qui fut publié en 1951. J’ai lu un jour ce livre, qui ne m’a pas passionné. Autrement, plus rien.

1a7986b6c15b90d75d62cfb2385436fb.jpgSigaux est mort en 1982 et sa bibliothèque a été acquise. Je n’ai jamais su dans quelles circonstances il avait approché Léo Ferré, ni ce qui avait décidé de la rédaction de son livre. Une idée de sa part ? Une commande de l’éditeur ? Je n’ai aucune lumière sur la question et c’est pourtant le genre de chose que j’aime bien comprendre.

00:00 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (20)

Commentaires

Oui,Sigaux méritait bien une note..Ce polygraphe m'a toujours été sympathique, de par son intérêt pour Ferré et Dumas père.lIl fit de nombreuses éditions annotées, des préfaces,des livres alimentaires (histoire du tourisme), etc...On en trouve trace sur google, mais aussi sur Amazon (55 entrées).
Le "Ferré" de Sigaux est le premier ouvrage publié en France sur Ferré-le livre de Bertrand, de 61,est resté confidentiel et quasiment inconnu-,peu avant le Seghers 93, qu'il annonce d'ailleurs,.et il faudra attendre le livre de F.Travelet (et Ferré..) en 76 pour en voir éditer un autre!
J'ai acheté le Sigaux dès parution.J'avais déjà "Poète..vos papiers",mais pas "la nuit", introuvable déjà à l'époque.

Ce livre a pas mal de qualités.Il va à l'essentiel.Il met le poète en avant, dans une collection qui au départ ne s'y prêtait pas.Et il est effectivement très bien illustré.Je ne connais pas les photographes crédités.Le "Pic" en question est-il Roger Pic?
Je pense que Sigaux a fait le choix des photos avec les Ferré, car il y a beaucoup de photos "privées", de Pershing ou de Normandie, et Madeleine est très présente.
Il a dû regretter certains clichés de cette époque Olympia,smocking,et photos avec Coquatrix ou Vadim..

A peu près à la même époque, 62 ou 63, parut un livre de Guillaume Hanoteau (le mari d'Alice Sapricht, plus connue que lui):"L'Age d'or de Saint-Germain des Prés",livre que je n'ai plus ,où quelques passages concernaient Ferré.Si mes souvenirs sont bon, c'est lui qui,face à une photo très"expressionniste" de Léo Ferré, le compara à Nosferatu le vampire (sic)

Écrit par : francis delval | samedi, 12 janvier 2008

(j'ai fait une pause Ferré, c'est nécéssaire de temps en temps)

Il est hautement probable que les clichés soient de Roger Pic, ce qui expliquerait leur qualité exceptionnelle.Ce qui est étonnant,c'est qu'aucun biographe , à ma connaissance, s'en soit soucié.....C'est quand même un des plus grands de la photo.voir sur Google.....

Écrit par : francis delval | samedi, 12 janvier 2008

Je salue votre retour.

C'est bien sûr Roger Pic. Il y a d'autres images de Ferré par Pic dans le Seghers n° 93, justement.

C'est bien dans L'Âge d'or de Saint-Germain-des-Prés que se trouve cette photo, que vous qualifiez -- à juste titre -- d'expressionniste.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 12 janvier 2008

à l'attention de Mr Jacques LAYANI,
C'est en faisant une recherche sur "Les chiens enragés" de Gilbert Sigaux dont je possède l'édition originale que j'ai trouvé votre article sur Léo. J'ai également l'album de Gilbert Sigaux sur Léo acheté à l'époque (62) sans en connaitre l'auteur. C'est votre article que je viens de lire qui m'a permis le rapprochement. J'avais parlé à Léo de cet ouvrage à la fin de son récital 62 à l'ABC. A l'époque j'attendais avec impatience la sortie de son livre annoncé Benoit Misère. Je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'album de Sigaux : Léo m'a textuellement dit que c'était de la merde et qu'il ne savait rien de cette collection où il était mélangé avec Johnny et Dalida. J'ai compris qu'il n'appréciait pas cette parution. Je possède aussi l'édition originale de La Nuit achevé d'imprimer le 8 octobre 56 dedicacée par Léo. J'ai bien sûr votre ouvrage sur Léo La mémoire et le temps et surtout Une mémoire graphique indispensable à tout amoureux de Léo. Je recherche d'ailleurs vainement les albums 25 cms Odéon dont le graphisme est superbe. J'ai découvert Léo en 61 lors de son récital à l'Alhambra et depuis je ne l'ai plus quitté. Bien à vous. Féfé JULIEN

Écrit par : JULIEN Roland | mercredi, 10 décembre 2008

Merci pour votre témoignage. Je suis toujours très heureux de croiser des personnes ayant découvert Léo Ferré avant moi.

Ainsi, il n'appréciait pas le Sigaux. C'est une première nouvelle, pour moi. Certes, il était ainsi voisin de ceux que vous citez mais, ma foi, c'était tout simplement -- du moins, je le pense -- parce qu'il s'agissait de vedettes de premier plan, à ce moment-là. Et d'ailleurs, il y a aussi Edith Piaf, dans cette collection. Le Sigaux sort en 1962, dans la foulée du triomphe de l'Alhambra en novembre 1961 -- soit le temps de le rédiger et de le fabriquer -- et opportunément pour l'ABC.

Et voici mon deuxième point : vous êtes des rares à avoir assisté au spectacle de l'ABC. Vos souvenirs, je pense, intéesseront tout le monde ici, si vous voulez nous les confier.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 10 décembre 2008

Le livre de Sigaux, ( qui connaissait Armand Lunel ..) a permis
de mieux faire connaître Léo Ferré à ma génération, les jeunes
sortant du lycée dans ses années-là.Le livre de C.Estienne a
permis " d'approfondir" l'approche de Ferré,que l'on écoutait
mais que l'on connaissait peu.
Le texte de Sigaux est un peu laborieux, mais on n'y trouve
pas d'âneries, du moins je ne m'en souviens pas.Travail honnête....Quant aux photos, elles n'ont pu être utilisées sans
l'accord de Ferré, notamment les photos privées de Pershing et Verneuil.
Je comprends sa réaction de rejet, d'être aux côtés de
Dalida et de Halliday....Mais il devait bien le savoir avant
que le livre ne paraisse , édité ..à Monaco ( monte-carlo).
Léo Ferré est-il de mauvaise foi ? Estime-t-il avoir été
piégé?
Dans les années qui suivent, en tout cas, Halliday et Dalida
feront partie de ses cibles favorites.
J'ai toujours gardé ce livre...J'y trouve encore des choses
oubliées à l'occasion...

Et les photos prises chez Aragon et Triolet....sont-elles
tombées du ciel ?
.

Écrit par : Francis Delval | mercredi, 10 décembre 2008

Bien entendu, ainsi que je le laissais entendre dans la note initiale, ce livre est autorisé et les images privées le prouvent suffisamment. Cela dit, peut-être n'était-il pas au courant des autres titres de la collection ? Peut-être le livre était-il prévu pour paraître chez un autre éditeur ? Je sais d'expérience combien les parutions chez tel ou tel sont aléatoires. Enfin, je ne sais pas...

Johnny, il sera question qu'il travaille avec lui plus tard, puisqu'il devait chanter Les Albatros. Une photo les montre ensemble au travail. Dans l'intervalle, il l'aura rencontré dans une émission commune du Pop-Club, en même temps que Sylvie Vartan.

Dalida chantera Avec le temps et il la félicitera.

Rien n'est simple, jamais. Et Léo Ferré n'était jamais figé dans ses sentiments et ressentiments.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 10 décembre 2008

J'avais moi-même fourni un lien dans la note, et je m'aperçois que je ne l'avais pas suffisamment exploré. En cherchant de page en page, on trouve cette notice :

"Léo-Ferré. Manuscrit, Essai écrit en juillet 1962. G. S. notes, handwritten and typed manuscripts (2 drafts of a G. S. publication/essay: Gilbert Sigaux. Léo Ferré. Éditions de l'Heure, 1962. Includes a discography)".

Nous savons donc maintenant quand, précisément, fut rédigé le texte. Mais la genèse de ce livre reste à reconstituer et je n'ai toujours pas d'informations.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 10 décembre 2008

J'ajoute que je suis toujours vraiment content quand d'anciennes conversations sont ainsi reprises, réactivées. Cela prouve qu'il y a encore à dire sur le sujet et que ce blog n'est pas parfaitement inutile (ce que, sans pose aucune, je me demande parfois). De plus, quand les discussions repartent ainsi, c'est en général qu'un nouveau participant arrive et amène une vision neuve. Merci à tous.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 10 décembre 2008

Le "Sigaux" est daté du 4 ème trimestre 62.Et le "C.Estienne"
de décembre 62.
Sigaux annonce d'ailleurs la publication du Seghers.....

Les deux livres sont donc, quant à la conception, quasiment
contemporains.
Mais , dans le livre de Sigaux, il n'est absolument pas question de l'achat de Guesclin, qui fut si important pour Ferré.
Dans le Seghers, il y a une photo..Est-ce le fait de l'amitié qui liait les Ferré à Estienne et à sa femme,qui allèrent souvent à Guesclin?

Ce n'est certes qu'un détail, mais qui peut être révélateur
de la façon dont il percevait les 2 publications.

est-ce du gâtisme précoce, mais je ne sais plus à propos
de quelle note récente j'ai mis quelques mots sur Estienne,
probablement à la note sur Le Seghers bis..

.

Écrit par : Francis Delval | mercredi, 10 décembre 2008

Nous avons parlé d'Estienne en mille endroits, à propos des surréalistes (plusieurs notes), du Seghers, etc.

Sigaux parle de Guesclin lui aussi, en p. 58.

Trois des quatre photos prises dans l'île et données dans le livre d'Estienne sont de Jean-Pierre Sudre. Pour ne pas me répéter, je renvoie (et prie qu'on m'en excuse) au récit "Avec Jean-Pierre Sudre", in Les Chemins de Léo Ferré.

J'espère vraiment que Roland Julien a des souvenirs de l'ABC et qu'il nous les contera.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 10 décembre 2008

effectivement,il y a trois lignes que j'avais oubliées dans le texte de Sigaux.
Pour le Seghers,il y a la photo de J Laurent - Lefebvre, et
celles de Sudre, mais là le lieu n'est pas "identifiable" de façon
évidente.Il faut vous lire pour connaître le lieu des prises de
vue.
C'est à la note sur " les années-galaxie" que j'ai mis quelques mots sur Estienne.

Oui, le récital de l'ABC...Il ya bien le 25 cm Flash! Alhambra
et ABC...Dont cinq titres seront repris dans un 33 tours sans
titre. '( la chanson mécanisée, le vent,les temps difficiles version 2,Nous les filles, regardez-les) et trois titres non repris
"mon général" sera repris plus tard. " t'as payé" et "Stances"
(Ronsard) non repris en LP.n'ayant pas tout racheté en CD,
j'ignore si ces deux titres ont été repris , c'est probable...

Attendons donc Roland Julien, s'il peut nous en dire plus...

Écrit par : Francis Delval | mercredi, 10 décembre 2008

effectivement,il y a trois lignes que j'avais oubliées dans le texte de Sigaux.
Pour le Seghers,il y a la photo de J Laurent - Lefebvre, et
celles de Sudre, mais là le lieu n'est pas "identifiable" de façon
évidente.Il faut vous lire pour connaître le lieu des prises de
vue.
C'est à la note sur " les années-galaxie" que j'ai mis quelques mots sur Estienne.

Oui, le récital de l'ABC...Il ya bien le 25 cm Flash! Alhambra
et ABC...Dont cinq titres seront repris dans un 33 tours sans
titre. '( la chanson mécanisée, le vent,les temps difficiles version 2,Nous les filles, regardez-les) et trois titres non repris
"mon général" sera repris plus tard. " t'as payé" et "Stances"
(Ronsard) non repris en LP.n'ayant pas tout racheté en CD,
j'ignore si ces deux titres ont été repris , c'est probable...

Attendons donc Roland Julien, s'il peut nous en dire plus...

Écrit par : Francis Delval | mercredi, 10 décembre 2008

Le 25-cm Flash Alhambra-ABC a été repris tel quel en CD il y a quelques années.

Roland Julien, s'il-vous-plaît...

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 11 décembre 2008

Si l'on suit les indications de D.Lacout, ni "t'as payé" ni "stances" ne figurent dans la soi-disant intégrale de Barclay en
33 tours.
Et dans l'intégrale en CD, manquent toujours "stances",mais aussi "la fleur de l'âge", et les 12 premières chansons réorchestrées par J.M.Defaye....curieuse intégrale.Je suis étonné
que le disque " Flash" ait été repris en CD...

En pensant aux chansons de "chansonnier" de Ferré, "les temps difficiles", "t'as payé","la complainte de la télé","épique époque" ou "la révolution", sans oublier "la vie moderne"..etc
je me pose la question de la compréhension des allusions
à l'actualité par les jeunes (les moins de 40 ou 30 ans...)
qui découvrent Ferré.
Beaucoup d'allusions doivent leur être opaque...Je me
souviens de certaines questions sur le forum , où personne
ne savait qui était Ortoli ou Sanguinetti....

Ces "allusions" sont devenues plus rares par la suite..

Aussi, c'est vrai qu'on aimerait avoir des "précisions" sur
le récital de l'ABC, et de sa réception par le public.

Si Roland Julien repasse par ici , dans sa recherche autour
de Sigaux.....il sera le bienvenu.

Écrit par : Francis Delval | vendredi, 12 décembre 2008

Depuis les indications données par Lacout, des choses sont ressorties en CD. Elles ne sont plus valables.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 12 décembre 2008

Ce sont les indications qui ne sont plus valables, bien sûr.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 12 décembre 2008

à l'attention de Mr Layani,
Je viens de découvrir que j'ai relancé le débat sur le livre de Gilbert Sigaux et sur le spectacle de l'ABC. J'en suis très heureux. Je plonge dans mes souvenirs ( j'avais 24 ans en 62) et j'essaye d'apporter quelques éclaircissements. Léo, avec le caractère entier qui le caractérise, m'a dit que le livre de Sigaux "c'était de la merde". Mais je pense qu'il ne s'agissait,en aucune façon, d'un jugement de valeur sur la teneur du livre. J'ai compris plutôt qu'il parlait de la collection dans laquelle le livre avait paru: il savait que ce livre était sorti mais la collection ne lui plaisait pas ( je ne sais pas du tout s'il l'avait lu). Cet échange se passait, non dans sa loge, mais dans l'escalier qui menait aux coulisses, escalier qui se trouvait à gauche de l'entrée de la salle ABC. Je lui avais surtout demandé si le livre qu'il était en train d'écrire ( j'avais lu cette information dans la presse) allait bientôt sortir. En fait, Benoit Misère n'est paru qu'en 1970. Sur le spectacle lui-même j'ai très peu de souvenirs. Le public n'était pas exhubérant comme en 66 ou 69 (Bobino) ou dans les galas du groupe libertaire Louise Michel et du Monde Libertaire à la Mutualité. Bien entendu quand Léo chantait mon Général il y avait des réactions. De même pour T'as payé. Le public applaudissait longuement, appréciait les textes mais il n'y avait pas encore les longues ovations et le déchainement d'après 68. J'ai tout de même trouvé quelque chose qui peut vous intéresser. Dans mes recherches, je garde énormement de choses, j'ai retrouvé le programme du passage de Léo à l'ABC. Celui-çi est au format 24x15,5 avec un couverture noire. En lettres dorées, en haut, au cente Jean MEJEAN présente, au dessous en grosse lettres dorées, en oblique LEO FERRE, en bas de couverture a b c Léon LEDOUX. A l'intérieur 12 pages de présentation avec un texte signé Léo Ferré : Pourquoi je fais un récital ( page 2). En pages 3, 4, 5, le texte qui figure sur l'album La langue française sorti la même année ... je fais ma vie comme on fait l'amour ...avec des photos identiques ou différentes de cet album ( mais complémentaires) . En pages 6 et 7 les dernières parutions des disques de Léo. Double page 8 et 9, un panorama de vagues et rochers (la photo agrandie qui figure dans l'album) avec les titres des oeuvres que Léo va chanter ( il choisira parmi 34 titres indiqués du répertoire). Page 11 un extrait du livre de C. Estienne. Page 12 texte de : Le Soleil. Voilà !!! Si vous le souhaitez je peux tenter de scanner ce programme et vous l'envoyer sur votre site e-mail. Je possède d'autres documents sur Léo et surtout Mon Programme que j'avais acheté lors de sa parution en 69 à la Mutualité lors d'un gala. Anecdote : je l'avais montré à l'entracte à un grand barbu (qui m'avait sauté dessus) et que je ne connaissais pas alors : c'était Bernard Dimey!!! Il m'a pris l'ouvrage des mains en me disant que c'était lui qui avait dessiné Pépée à l'intérieur !!! C'était une époque délicieuse où l'on rencontrait sans le vouloir des hommes remarquables et qui ne se prenaient pas au serieux. Bien amicalement. Roland JULIEN;

Écrit par : Roland JULIEN | samedi, 20 décembre 2008

à l'attention de Mr Jacques Layani,
Poursuivant mes recherches je viens de m'apercevoir que votre livre La mémoire et le temps m'a été dédicacé par Léo à Pau le 4/7/87. Il avait chanté les poètes dans la cour du château de Pau. C'est je crois la dernière fois que je l'ai vu sur scène et que je lui ai parlé. Il était accompagné de Marie qui avait si je me souviens bien de la famille dans le coin ?D'autre part, je redécouvre dans ma bibliothèque les chemins de Léo Ferré que j'avais lu à la parution et que je vais relire car je l'avais trouvé très intéressant dans son approche de Léo révélant des côtés que je ne connaissait pas ( Léo et le cinéma par exemple). J'essaie de fouiller dans les tréfonds de ma mémoire pour tenter de trouver des éléments qui peuvent vous servir. D'autre part j'ai bien sûr le 25 cm flash Alhambra/abc. Enfin, ma fille me prie de vous dire que, prof de lettres, elle fait écouter et étudier par ses élèves de terminale BEP les interprétations par Léo des poèmes de Rimbaud, Baudelaire et Verlaine. Les élèves sont très impressionnés et séduits par la puissance de la voix de Léo et la force qui se dégage de ses interprétations. Bien amicalement. Roland JULIEN

Écrit par : Roland JULIEN | dimanche, 21 décembre 2008

Merci beaucoup pour vos réactions. Le programme de l'ABC, je l'ai, mais je vous remercie vivement de votre proposition. Puisque vous avez Les Chemins de Léo Ferré, vous verrez que je l'évoque, notamment à propos de Jean-Pierre Sudre.

Merci aussi pour vos souvenirs. Bernard Dimey, il est question de Léo Ferré et de lui sur ce blog, dans un récit intitulé L'Ogre et le chien (voir l'index dans la colonne de gauche).

Je suis très content de voir que les jeunes continuent à être touchés par Léo Ferré. Il faut dire qu'une voix pareille...

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 21 décembre 2008

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