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jeudi, 17 juillet 2008

Il y a quinze ans

Je redoutais le quinzième anniversaire de la disparition de Léo Ferré, craignant une exploitation commerciale difficilement supportable, mais, finalement, les parutions auront été modérées, bien plus que pour le dixième anniversaire, en 2003. Je veux parler, naturellement, des publications de circonstance, celles, parfaitement inutiles, dont sont spécialistes les marchands.

Sans – naturellement – porter le moindre jugement sur leur contenu, je rappelle les trois livres mis en vente : le Valade, le Perrin, la réédition du Frot. Encore le Valade était-il annoncé depuis plusieurs mois. Barclay a sorti un double CD de compilation, toujours le même, estampillé « 15e anniversaire ». Les Copains d’la neuille ont donné leur quatorzième livraison, mais elle n’est pas liée à la date en question. Quant aux publications et rééditions de La Mémoire et la mer, elles auraient eu lieu de toute façon. Au total, on est loin du déluge éditorial de 2003 où, si ma mémoire est bonne, on avait dû accueillir pas moins de vingt-trois parutions.

Sur un plan plus personnel, j’ai reçu sur mon lieu de vacances, à deux reprises, des appels d’une journaliste de La Vie quercynoise, hebdomadaire lotois, qui devait rédiger un article sur un sujet dont elle ignorait manifestement tout. Je reconnais volontiers qu’elle avait le désir de savoir et de prendre l’attache de personnes susceptibles de la renseigner sur Léo Ferré et le Lot. La mairie de Gourdon la renvoya vers Bernard Legendre qui l’orienta vers moi. Je l’ai ensuite aiguillée sur d’autres personnes.

Les anniversaires ne me touchent guère. L’absence de Léo Ferré n’est pas plus forte la quinzième année que la première et, qui plus est, j’aimerais autant qu’on célébrât le 24 août plutôt que le 14 juillet… À ce propos, 2013 approche à grands pas (« Vingt ans déjà » sera le leitmotiv) et, surtout, 2016 (« Léo Ferré aurait cent ans »). Espérons que, d’ici là, des initiatives non liées aux anniversaires auront su prendre date, marquer durablement l’histoire de l’artiste.

14:35 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (9)

Commentaires

Je suis tout à fait d'accord avec vous , Jacques.Rompons avec
cette manie des anniversaires , des cinquantenaires, des centenaires , qui n'ont que pour objet de faire passer quelques
livres qui ne se vendent pas...ou formatés pour l'occasion...
Oublions le 14.Juillet....Et faisons comme dans l'Alice de Lewis Carrol:Célébrons les non-anniversaires..Ils sont plus nombreux
et on a le choix de la date....
Léo Ferré aurait détesté ce marché autour de sa mort,lui qui a choisi de partir le plus discrètement qu'il était possible...

Écrit par : francis delval | jeudi, 17 juillet 2008

Néanmoins, il est évident que les vingt ans de la mort de Léo seront une date "stratégique" à ne pas négliger, le coup de projecteur médiatique étant une occasion comme jamais de "déplacer les lignes", c'est-à-dire de sortir Ferré de son image Barclay limitative, par la seule existence de choses inédites.

D'où l'importance d'avoir publié d'ici là l'oeuvre écrite complète, le coffret DVD des archives INA, et un maximum de récitals inédits (qui existent et qui attendent leur heure).
LMELM ne doit pas faiblir, elle tient le bon bout.
(en fan insatiable oserai-je dire qu'elle doit passer à la vitesse supérieure ?)

A ce propos, où en est le projet "Chants de la fureur", Jacques ?


Toujours dans cette perspective et relativement à la question d'une nouvelle biographie de référence, le système de renvois d'un dictionnaire ne donnerait-il pas une intelligence circulatoire de l'oeuvre particulièrement adaptée (le réseau plutôt que la linéarité) ?

Le récent dictionnaire Pialat est de ce point de vue une belle réussite : tout en gourmandes lignes brisées, pas intimidant comme pourrait l'être une somme, passant de l'analyse au biographique et toujours revenant à l'oeuvre.
(cet exemple n'est pas innocent, Pialat est un cinéaste qui intimement articulé sa vie et son oeuvre, comme l'a fait Ferré)

N'aviez-vous pas envisagé cette possibilité Jacques ? Rassembler des Francis Delval, des Alain Raemackers et des Gluglups autour de vous pour un projet collectif de ce genre ?...

Qu'en est-il ?
Les vingt ans ou les cent ans, ça se prépare en amont.

Écrit par : The Owl | vendredi, 18 juillet 2008

Mais, the owl,pensez-vous vraiment que ce travail de constitution de l'oeuvre complète depende de nous,de moi ou de
Jacques,ou d'autres?
Seuls les héritiers de Ferré peuvent décider de cela.Et ce devrait , vu l'étendue du corpus un travail à plein temps.
Est-ce à nous à le faire ? et de quelle autorité ?...
Vous semblez ignorer ou mettre entre parenthèses qu'on ne s'improvise pas archiviste ....pas plus qu'éditeur de livres , car
c'est bien d'un travail éditorial qu'il s'agit...Nous avons tous d'autres métiers ou activités ou travaux en route...
Et pourquoi lier cela aux vingt ans ?....Quel intérêt réel cela
aurait?
Je comprends votre impatience, mais un travail éditorial de ce type, ce peut être très long...

Écrit par : francis delval | vendredi, 18 juillet 2008

Quel intérêt cela aurait ?

Faire sortir Ferré du purgatoire.
Pas mal, non ?

Écrit par : The Owl | samedi, 19 juillet 2008

Je comprends l'impatience de The Owl, qui est légitime : il aime Ferré, il veut qu'existe une oeuvre complète. Néanmoins, comme je le dis toujours, ce n'est pas de moi que cela dépend. Plutôt des ayant-droit et pas seulement d'eux, je crois. Il va nous falloir beaucoup de patience.

Le titre "Les Chants de la fureur" pour désigner l'oeuvre complète, je l'avais seulement suggéré à Mathieu qui me fait l'amitié, comme à quelques autres, de me demander mon avis. Il n'est pas décidé que ce sera ce titre-là.

De toute façon, seule une équipe pourra mener à bien le travail éditorial nécessaire. Le chantier est immense, pas uniquement en nombre de pages, mais en quantité de décisions à prendre.

Dans tous les cas, je m'interdis, vous le savez, de dire qu'il faudrait faire ceci ou cela, pas ceci ou pas cela. De quel droit le ferais-je ? Je me contente d'avis, d'opinions, uniquement quand on me les demande. Je respecterai toujours les décisions de Mathieu en la matière.

Un dictionnaire Ferré ? Evidemment, j'y ai pensé. Depuis... combien ? Vingt-cinq ou trente ans au moins. Mais je ne vois pas en quoi je serai plus désigné qu'un autre pour en être le maître d'oeuvre. Je répète -- encore -- que je suis tout prêt à passer la main... Mais la main reste en l'air, personne ne la prend : la preuve, la difficulté que je n'imaginais pas au départ, de trouver des auteurs nouveaux pour ce blog. Difficulté qui est identique lorsque nous essayons, pour l'instant en vain, d'élargir l'équipe des Copains d'la neuille.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 19 juillet 2008

Quand je demande quel intérêt cela aurait,je ne pense pas à
la publication de l'intégrale, mais de la publier pour les 20 ans.
Vous ne vous rendez pas compte du travail que cela demande, un tel corpus.Il ne suffit pas de mettre les textes ,il y a tous les à
côtés,et encore une fois, ces choses ne dépendent pas nous.
Nous n'avons (heureusement) aucun pouvoir pour décider quoi
que ce soit...

Écrit par : francis delval | samedi, 19 juillet 2008

Francis, nous vivons dans une société spectaculaire-marchande.
Les "vingt ans", c'est un puissant outil de communication.
Dont acte.

D'ici 2013, il reste cinq ans.
On peut faire beaucoup en cinq ans.
Fi de la tour d'ivoire !

Jacques, écrire des billets pour un blog ou pour un bulletin d'informations ce n'est pas la même chose que de participer à l'aventure collective d'un objet éditorial destiné à faire date.
Il est plus facile de débaucher des plumes avec un projet stimulant et ambitieux.

Quant au reste, je sais que vous n'êtes pas décisionnaire, tout comme je sais que Mathieu parcourt de temps à autre ce site.
Dont acte.

Écrit par : The Owl | samedi, 19 juillet 2008

Que nous soyons dans une société du spectacle et de la marchandise, certes.Mais ce n'est pas une raison pour l'accepter
et l'encourager.
Et pour un travail, encore une fois, il faut être disponible.J'ai
pas mal de choses à faire,Jacques aussi,et je me limite au blog
et aux CDLN...C'est un choix raisonné...Il y aura sans doute un jour une petite publication sur Ferré...
J'écoute et le lis Ferré depuis l'âge de 14 ans, en 1958.Je le connais à fond, mais je n'ai pas l'état d'esprit "fan"...Il m'accompagne tous les jours, que l'écoute ou pas..Je m'étais d'ailleurs promis de ne jamais écrire sur Ferré, et puis avec le
n° 12,la mécanique s'est mise en route..

Mais pas question de devenir un "spécialiste" de Ferré...Il y
en a assez, et le résultat n'est pas toujours encourageant.
Mon domaine, c'est la philosophie allemande,Lacan, la philosophie des mathématiques, les travaux de Badiou et de Rancière.La littérature une grande passion.Je ne laisserais pas
tout cela de côté pour un travail éditorial que d'autres sont
mieux placés pour mener à bien.Et ni moi , ni jacques n'avons
à nous substituer à Mathieu pour décider quoi que ce soit.
Les années passent..Comme disait Maurice Roche ( de Tel Quel): "C'est bizarre, plus ma vie s'allonge, plus elle devient
courte."Il faut aller à l'essentiel.
Il faut laisser ce travail à des gens plus jeunes.J'ai une mémoire ferréenne qui risquerait de faire obstacle à un
travail tout à fait objectif.

Quant à cette société marchande et spectaculaire, Ferré a passé une partie de sa vie à la combattre.Ne l'oubliez pas.
Ne l'acceptez pas...si vous êtes vraiment "fan", au bon sens
du terme.
Mes amitiés à Gluglups si vous le voyez encore...

Écrit par : francis delval | samedi, 19 juillet 2008

"Quant à cette société marchande et spectaculaire, Ferré a passé une partie de sa vie à la combattre.Ne l'oubliez pas.
Ne l'acceptez pas...si vous êtes vraiment "fan", au bon sens
du terme."

Je ne vois pas en quoi se battre pour une utilisation ponctuelle et stratégique des canaux de communication (le seul moyen d'atteindre un public élargi) serait acquiescer à la société spectaculaire marchande.

On appelle ça se battre avec les armes de l'ennemi.

Pour le reste, je comprends.

Écrit par : The Owl | dimanche, 20 juillet 2008

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