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jeudi, 15 janvier 2009

Dans les revues littéraires des années 80

Dans les années 80, de nombreuses revues littéraires ont demandé à Léo Ferré de leur confier des textes, ce qu’il a toujours fait. C’était bien évidemment afin d’inscrire au sommaire un nom prestigieux et de compter sur une « locomotive » pour vendre le numéro (la plupart du temps, le n° 1). À cette période, relever les parutions ferréennes tenait du pari ou du jeu de piste. Il y en eut en effet beaucoup et je ne suis pas certain de les connaître toutes. Depuis, les textes en question ont tous été repris dans tel ou tel recueil mais alors, il s’agissait la plupart du temps d’inédits.

 

Cela n’a jamais empêché ces publications de demeurer confidentielles. La palme revient à la revue libertaire La Cannibale, qui parut… une seule fois et mit immédiatement fin à ses activités, après avoir donné à lire Le Noir et l’érotisme dans le numéro « Noir, variations sur une anti-couleur ». Il est d’ailleurs remarquable que, fondée quelques années auparavant, La Rue, « revue libertaire et culturelle d’expression anarchiste » publiée par le groupe Louise-Michel de la Fédération anarchiste, soit parvenue à proposer près de quarante livraisons. Il est vrai que La Cannibale était beaucoup moins intéressante que sa sœur aînée. Les temps, déjà, avaient changé, le niveau baissé et le public disparu. Toutefois, le Magazine libertaire connut, lui, un certain intérêt et Ferré lui donna Une page n’est jamais blanche.

 

Il y eut aussi la revue Jungle, élégamment sous-titrée « Sur les pas fauves de vivre », qui reçut En ces temps-là, des vagabonds…pour le numéro ayant pour thème « Errances et vertiges » ; la revue Grande nature, un brin luxueuse et bellement imprimée, qui put ressortir Guillaume, vous êtes toujours là !, texte paru auparavant dans Le Monde, pour une livraison évoquant Apollinaire ; la revue L’Encrier qui, elle, existe peut-être encore, fit paraître une livraison consacrée aux « Poètes de la rue » : elle contenait La poésie est dans la rue et un texte extrait du porte-folio L’Éternité de l’instant. Il y eut Introduction à la folie dans les Cahiers Créativité et folie que l’éditeur Actes Sud avait repris et qui disparut fort vite.

 

Quel enseignement peut-on tirer de cette revue des revues ? Dans les années 70, Ferré est au faîte de sa gloire mais les seules publications qui lui demandent des textes sont celles de la Fédération anarchiste. Dans les années 80, les demandes se multiplient, provenant de divers horizons et mêlant Léo Ferré aux écrivains et aux universitaires (en vrac, Michel Decaudin, Nabile Farès, Tristan Cabral, Julia Kristeva, Sam Shepard, Hervé Guibert, Marcel Moreau, Tennessee Williams, Verlaine, Corbière, Laforgue, Mistral, Richepin, Rimbaud, Hugo, Lionel Bourg…) Dans le même temps, il se trouve à cette époque de sa vie et de sa carrière où il va chanter de plus en plus fréquemment et de plus en plus longtemps, chaque fois. Toujours au même moment, il publie aussi quelques textes dans la presse, mais ils n’entrent pas dans le dessein de cette note.

 

Cahiers Créativité et folie, n° 1, février 1984.

Magazine libertaire, n° 1, 1984.

Grande nature, n° 1, hiver 1984-1985.

Jungle, n° 8, 1985.

La Cannibale, n° 1, avril 1987.

L’Encrier, n° 26-27, janvier 1990.

09:57 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Et bien moi qui fouillait pas mal, dans les années 70) pour trouver des parutions intéressantes (mais surtout libertaires), de toutes celles que tu as cité je ne me souviens que de "La Rue".
Cette dernière était d'ailleurs d'excellente qualité.
J'en ai peut-être croisé d'autres de ta liste, mais je dois dire que je les ai sans doute oublié.

Écrit par : Marc | jeudi, 15 janvier 2009

Je parle ici des années 80, Marc. La Rue a continué d'ailleurs, dans ces années-là.

Les textes eux-mêmes se retrouvent aujourd'hui dans des recueils.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 15 janvier 2009

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