Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 10 juillet 2007

Les articles d’Edmée Santy

La boussole des veuve(s) aveugles sous leur voile

 

(À TOI) 

 

Sur internet, les voix de femmes s’expriment fort peu au sujet de Léo Ferré. C’est étonnant : depuis soixante ans, les interprètes féminines sont très nombreuses, les journalistes femmes aussi. J’ai souvent dit combien Claude Sarraute avait su tenir à un beau niveau la chronique de variétés du Monde, combien, parmi tant d’artistes dont elle a parlé, elle a célébré Léo Ferré qu’elle admirait, ne se privant pas cependant de lui dire son fait lorsqu’elle l’estimait utile. La collection de ses articles possède aujourd’hui encore une réelle valeur. Loin de là, tout au sud, aux rives de la mer antique, une autre journaliste devenait lyrique lorsqu’elle évoquait l’artiste.

À Marseille, on peut alors lire trois quotidiens du matin : Le Méridional-La France qui est de droite et dont le rédacteur en chef, Gabriel Domenech, s’illustrera plus tard en se présentant à des élections locales sur les listes du Front national ; Le Provençal, sous-titré « Journal des patriotes socialistes et républicains » ; enfin, La Marseillaise, journal communiste. Le soir, une seule feuille locale est vendue dans les kiosques, Le Soir, justement. Je précise toujours Le Soir « de Marseille » pour éviter d’éventuelles confusions avec le célèbre journal belge. Le Soir appartient au Provençal, c’est un peu son édition vespérale ; il comprend relativement peu de pages. Edmée Santy signe les chroniques de variétés.

Le 7 mars 1972, un article non signé paraît (je respecte dans les articles cités ci-après les alinéas, capitales et guillemets abondamment utilisés par la journaliste) :

 

PALAIS DES CONGRÈS (jeudi et vendredi)

LÉO FERRÉ

accompagné par ZOO

(Photo Jo Nahon, Le Soir)

Léo Ferré sera jeudi et vendredi prochain à Marseille avec les « Zoo » au Palais des Congrès.

Ce grand poète de la chanson française, l'homme du « dialogue avec la solitude » présentera son tour de chant accompagné par l'excellent orchestre pop « Zoo ».

À une journaliste qui lui demandait : « Avec votre dernier disque apparaît une forme nouvelle dans votre univers musical : la pop musique, pourquoi ? »

Léo Ferré répondait : « La pop musique... ça à l'air d'une blague, mais c'est vrai, du moins au début – c'est un bruit énorme – cela dit, c'est une façon neuve de concevoir la musique, c'est une esthétique particulière ».

Avant son prochain passage à l'Olympia, dans quelques jours les Marseillais pourront donc apprécier le nouveau tour de chant du grand « Ferré ».

Les places sont en vente chez Gébelin-pianos, 77, rue Saint-Ferréol, Marseille.

 

Le 8, soit le lendemain, Le Soir annonce :

 

Demain (et vendredi)

PALAIS DES CONGRÈS

FERRÉ ET ZOO

Léo FERRÉ sera demain et vendredi à Marseille, avec les ZOO au Palais des Congrès.

Le grand poète de la chanson française, l'homme du « dialogue avec la solitude », l'éternel chantre de la révolte et de la tendresse, présentera son tour de chant accompagné par l'excellent orchestre pop « ZOO ».

À une journaliste, Françoise Travelet, qui lui demandait : « Avec votre dernier disque apparaît une forme nouvelle, dans votre univers musical la pop musique, pourquoi ? »

Léo FERRÉ répondait  : « La pop musique... ça à l'air d'une blague, mais c'est vrai du moins au début. C'est un bruit énorme – Cela dit, c'est une façon neuve de concevoir la musique, c'est une esthétique particulière. Ce n'est pas tellement la musique en soi que tout ce qu'il y a autour, politiquement, sociologiquement. Elle est liée à une pensée jeune, libérée ».

Avant son prochain passage à l'Olympia, dans quelques jours les Marseillais pourront donc apprécier le nouveau tour de chant du grand « FERRÉ ».

Les places sont en vente chez GÉBELIN-PIANOS, 77, rue Saint-Ferréol.

 

Le lendemain toujours, le 9, on peut lire :

 

Ce soir et demain

au Palais des Congrès

Léo Ferré

Léo Ferré sera ce soir jeudi, et demain vendredi, à Marseille avec les « Zoo » au Palais des Congrès.

À une journaliste, Françoise Travelet, qui lui demandait : « Avec votre dernier disque apparaît une forme nouvelle, dans votre univers musical : la pop musique, pourquoi? ».

Léo Ferré répondait : « La pop musique... Ça a l'air d’une blague, mais c'est vrai, du moins au début – c'est un bruit énorme – cela dit, c'est une façon neuve de concevoir la musique, c’est une esthétique particulière ». Avant son prochain passage à l’Olympia dans quelques jours, les Marseillais pourront donc apprécier le nouveau tour de chant du grand « Ferré ». Les places sont en vente chez Gébelin-pianos – 77, rue Saint-Ferréol.

 

Ce spectacle annoncé de nombreuses fois, se déroulera mal, comme on l’a déjà raconté. Le 10 mars, Edmée Santy signe cette fois :

 

Music-hall

Face aux fauves du palais des Congrès

Un ALBATROS rugissant : LÉO FERRÉ

soutenu par de jeunes lions : LES ZOO

Ses yeux de myope l'empêchant de ciller, ses mains d'enchanteur l'empêchant de cogner, son cœur d'Archange noir l'empêchant de se battre, FERRÉ, superbe et solitaire « ALBATROS » a hier, maté la hargne, la bêtise de quelques cinquante fauves perturbant par leurs farandoles « internationales » et leurs poings de blanc bec, une salle archicomble, venue, une fois encore, entendre le MAGE.

Au nom de quel « isme », de quelles frontières, de quelle révolution, ces puérils desperados croient-ils que cracher à la face du POÈTE c'est faire acte d'adulte.

« La Poésie, ça ne se lave pas », FERRÉ ne les a pas attendus pour se moucher dans l'anti-conformisme, pour fouler l'ordre, pour clamer qu'il vit « à la dimension 4 ». FERRÉ a payé assez cher de suivre son « enterrement », de se barder contre les c.., qui le « lapideront ». FERRÉ, avec ou sans « PÉPÉE » ne l'a-t-il pas vécu, lui, son « Âge d'or » ?

Alors pour ces « limonaires » auréolés d'azur,  pour cette « bouche ouverte comme du feu », alors pour ces « JE T'AIME » dressés en holocaustes, alors que [sic] pour ces « papiers » extorqués au Poète pour « Ton style » charriant le sang, la vie, l'ordure peut-être, mais toujours des gemmes constellés, c'est à vous, Monsieur FERRÉ, que nous disons « Thank you ».

Anarchiste de la planète Minerve, combattant de Satan et du Bonhomme Dieu, les chaînes de Renault et des vitamines factices ne les a-t-il pas brisées pour qu'on le laisse poursuivre son monologue. Ce long et sublime cri qu'à force de pousser les étoiles elles-mêmes en ont tremblé dans la galaxie.

On ne jette pas des pièces dans la sébile de Monsieur FERRÉ, on ne bivouaque pas en campus rageurs à ses pieds. On l'écoute, et on se tait car, de Belleville à l'Huveaune, de l'Oural à Billancourt qui, à part lui, a parcouru tant de chemins, semé autant de constellations ?

Dans ce pugilat atroce, Ferré a trouvé chez les « ZOO » d'ardents chevaliers. Étonnants « lions » entonnant leurs décibels « pop » mais prouvant que pour faire du bruit, certains jeunes savent encore entendre battre leur cœur ; ce cœur qui, au rythme du « Patriarche », a repris le goût de la dignité.

Si vous êtes un « chien », Monsieur FERRÉ, permettez-nous, de faire taire la meute des roquets pour que le bruissement de « vos ailes de géant » emplissent notre « Solitude ».

Votre « Solitude », qu'avec ou sans clin d'œil, avec ou sans trompette (ni clairon) vous assumez à en mourir... d'aimer.

Edmée SANTY

LÉO FERRÉ et les ZOO seront à nouveau ce soir au Palais des Congrès. Rappelons que, paradoxalement, la venue de « l'ANAR », de l'Interdit, du « Maudit » est organisée par les concerts MAZARINE, hôtes habituels de l'Abbaye de Saint-Victor.

 

La tournée qu’il fait à la suite de son spectacle de l’Olympia amène Ferré à Marseille en décembre. Il se produit au théâtre Toursky, comme l’annonce Le Soir du 16.

 

Léo

FERRÉ

au théâtre Axel-Toursky

du 19 au

23 décembre

 

Léo Ferré, qui s'est produit l'année dernière [sic] avec le groupe pop « Zoo », sera de nouveau à Marseille dans les prochains jours. Il chantera, du 19 au 23 décembre, à 21 h, au théâtre Axel-Toursky (22, rue Édouard-Vaillant).

Léo Ferré, seul avec lui-même (et avec son pianiste), va dialoguer avec les étoiles, l'amour, la vie, cette « chienne de vie » dont il est le poète illuminé et incomparable.

Pour ces soirées exceptionnelles, la location est ouverte au théâtre Toursky (tél. 50 75 91).

 

Deux jours plus tard, le 18, une nouvelle annonce est faite :

 

LÉO FERRÉ

Le théâtre Axel-Toursky nous communique : location terminée pour demain mardi – complet –. On peut encore louer pour samedi et les autres jours.

 

Le lendemain, 19 décembre, on rappelle :

 

Pour 3 soirs à Marseille

(au théâtre Axel-Toursky)

Monsieur FERRÉ

Si ce soir le théâtre Axel-Toursky affiche complet pour la première du récital Léo FERRÉ, l’on peut encore louer, pour demain et jeudi soir (22, rue Édouard-Vaillant), la venue de Monsieur FERRÉ – avec son seul pianiste – à Marseille est un événement, le poète écorché n'est-il pas, déjà, entré dans la légende ?

(Photo Le Soir)

 

La relation du spectacle paraît le 20, dans un texte signé de la journaliste :

 

L'ACTUALITÉ DES ARTS ET DU SPECTACLE

Au THÉÂTRE AXEL-TOURSKY (jusqu'au 23 inclus)

FERRÉ 72 : une clameur torrentielle et constellée

Une clameur, un coup de g..., un coup de poing, une âme déchirée, constellée, un torrent de boue et d'étoiles, le cri de la Bête pour ne pas entendre les pleurs de l'Ange, un géant crucifié, déchiré, loqueteux, sublime, des cheveux enneigés auréolés d'épines et de cendres, un FERRÉ tout noir, un FERRÉ tout rouge, un FERRÉ délirant, dialoguant avec le cosmos, un « voyant » de l'an 10. 000, un amant ébloui qui tonne et insulte pour mieux prier, un déluge de pudeur, un hymne à l'Amour, voilà le FERRÉ 72.

Seul, avec Paul CASTAGNIER [sic], le complice de la nuit obscure, le compagnon du clavier, FERRÉ se met à nu, « géométrise son âme », interroge « Qui donc inventera le désespoir ? », cueille « la fleur de l'âge », rapetasse les souvenirs de « ceux qui n'ont plus de maison », déclenche le vacarme des vitrines, se gausse de la « mélancolie » et ballotté, cahoté, démiurgique face à la lèpre, au quotidien, au vice de bas étage, aux compromissions, aux évasions de « super-marché », déflingue les boutons de la télé « consommation » pour édifier une ode monumentale, déchirante, « LES AMANTS TRISTES », un mausolée qui a le goût du soufre mais une coupole en plein azur. Si LAUTRÉAMONT avait été amoureux, si RIMBAUD avait vécu, si GENET savait regarder, ils auraient employé les mêmes mots, auraient inventé un identique « miracle des voyelles ».

Et FERRÉ, lui, plie, lit, froisse l'autre jusqu'à ce qu'elle crée, jusqu'à ce que le maëlstrom du désir balaie et confonde les corps à l'anéantissement de l'âme.

Vingt-neuf titres, un glossaire, le Coran des « Mal aimés », des « Trop aimants », la Bible dégorgée des « Solitaires », un récital qui n'en est pas un tant la tension, la hargne, la vomissure, les « tripes », la voix s'entrechoquent, s'affrontent, s'empoignent, « s'archangélisent ».

• Vingt-neuf titres qui font mal et qui éblouissent,

• Vingt-neuf prières,

• Vingt-neuf colères,

• Vingt-neuf poèmes qui donnent tort à Monsieur d'Alambert, aux ordonnateurs, aux geôliers, aux revendeurs de médiocrité, à tous ceux qui veulent « culturiser » l'absurde et endoctriner les théorèmes,

• Vingt neuf merveilles nauséabondes et cosmiques qui permettent de croire en autre chose, de voir la Voie lactée, de déboulonner « la Jeune Parque », d'apporter, à la pointe du cœur, la preuve rageuse que la Poésie n'est pas asexuée ni éthérée, qu'elle est une clameur qui n'a pas fini de lézarder les HLM comme les Élysées, et qu'il faudra bien, un jour, en l'an 10. 000, parce que maintenant « il n'y a plus rien » que nous ayons alors « le temps d'inventer la vie ».

• Le drapeau noir de l'oppression, de l'opprobre, de l'injustice, le drapeau sang de la Révolution, le drapeau artificiel et « dé-hampé » d'une jeunesse étriquée, vous voyez bien que LÉO FERRÉ les a abattus pour mieux planter son étendard à lui, celui du délire, de l'amour et du génie.

Edmée SANTY.

UN HIBOU, UN VAUTOUR, UN AIGLE, UN HOMME (Photo Gaston Schiano).

ATTENTION LÉO FERRÉ EST AU THÉÂTRE AXEL-TOURSKY, 22, RUE ÉDOUARD-VAILLANT, 50 75 91, CE SOIR, DEMAIN JEUDI, VENDREDI 22 ET SAMEDI 23.

 

Le 21, Le Soir insiste encore :

 

« FERRÉ 72 »

au TH. « TOURSKY »

(22, rue Édouard-Vaillant

tél. 50 75 91)

une clameur et un

hymne à entendre

ce soir, demain, samedi

 

Le 23 enfin, le journal regrette :

 

Th. « A.-Toursky » :

dernière, ce soir

FERRÉ

FERRÉ est venu, Ferré s'en va mais ce soir encore pour la dernière fois nous entendrons sa clameur et son chant d'amour et de rage (Théâtre Axel-Toursky, 22, rue Édouard-Vaillant, téléphone 50 75 91).

 

Plus tard cette fois, le 12 janvier 1974, Le Soir annonce :

 

Au « Toursky » (22 au 27)

LÉO FERRÉ

C'est un rendez-vous à ne pas manquer avec cet authentique poète qui ne cesse de crier sa colère ou son espoir ; son amour ou sa haine.

Seul en scène ; il nous revient pour cinq soirées en ce début d'année 1974.

Lui, qui dès le départ a cru en la démarche de Richard Martin, marque son attachement au théâtre Toursky en venant se produire une fois de plus sur la scène du Toursky.

La location est ouverte librairie La Touriale, bd de la Libération, maroquinerie Dallest, cours Belsunce, au théâtre – tél. 50 75 91.

Prix des places 15 F + taxes.

 

Le 22, soir de la première, on peut cette fois lire :

 

Au « Toursky »

LÉO FERRÉ

Le voici donc qui revient, par amitié, par fidélité, par talent, le voici, ce Léo FERRÉ, encore grandi sous la neige des cheveux et encore plus solitaire dans l'arène de l'humanité.

Un FERRÉ tout noir, un FERRÉ tout rouge, le FERRÉ poète qui prie et chante son génie comme d'autres dressent des barricades ou cultivent leur jardin. Un FERRÉ qui a signé avec Richard Martin du théâtre TOURSKY un pacte de qualité, de lutte et de confiance.

Un FERRÉ qui pour les Marseillais retrouvés chantera dès ce soir et jusqu'au 26 janvier tout ce qu'il a dans la tête et dans le cœur, c’est-à-dire le monde entier.

Théâtre TOURSKY, 22, rue Édouard-Vaillant (tél. 50 75 91).

 

Curieusement, pour la première fois depuis des années, ce n’est pas Edmée Santy qui rendra compte de ce spectacle, mais Jean-René Laplayne.

Je ne pense pas posséder dans mes dossiers la totalité des articles qu’Edmée Santy a consacrés à Léo Ferré. Ces quelques textes sont suffisamment révélateurs, néanmoins, de l’admiration qu’elle lui portait. Ces articles, bien sûr, sont un peu brouillons, pas toujours rédigés dans une langue très correcte : Edmée Santy, avec son usage abusif des capitales, des guillemets et ses alinéas constants, n’est pas Claude Sarraute. Ils montrent en revanche – au moins en partie – l’effet que pouvait produire Ferré sur les femmes, sur une femme dont la profession était de rédiger ces comptes rendus de spectacles et qui, à ce titre, aurait pu le faire avec beaucoup plus de distance. Ces coupures de presse fleurent bon, aussi, une époque de la société, un moment du poète.

00:00 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (53)

Commentaires

Ces articles sont assez étonnants,de par leur style débridé,les images au bazooka,et effectivement un peu confus:d'où plusieurs questions:écrit-elle toujours comme cela? ou écrit-elle comme cela parce qu'il s'agit de Léo Ferré?écrit-elle comme cela parce que c'est une femme?
A la fin des années 70,avec quelques amis ,nous avons essayé de nous attaquer à la question de l'écriture féminine ,nous avons renoncé au bout de quelques mois ,car nous ne trouvions rien de concluant,rien qui puisse justifier la différence,même s'il nous semblait évident qu'un homme n'aurait pas pu écrire l'oeuvre de Colette, V.Woolf on Violette Leduc

Remarquons néanmoins que les (nombreuses) femmes qui écrivent sont surtout romancières.On en trouve très peu qui abordenr le théâtre ou la poésie.
Prenons la collection Poésie gallimard, sur 400 titre ,les femmes se comptent sur les doigts de la main:des "classiques(Desbordes-Valmore,C.Brontë,E.Browning)" et pour le siècle dernier quelques russes (Akhmatova,Tsvétaïéva),Sylvia Plath,les rares proses de C.Pozzi,et Marie Noël,dont Ferré pensait peu de bien..
Les femmes qui écrivent s'autocensurent-elles (la poésie est une affaire d'hommes)ou bien ont-elles plus de mal à se faire reconnaître?
on s'éloigne un peu de Ferré,mais pas tellement...la question de savoir si aimer Ferré est différent pour les hommes et les femmes est-elle liée à leur rapport à la poésie -et à la musique(la création musicale demeure largement le privilège des hommes,alors que la peinture et les arts plastiques sont plus "mixtes"),ou bien ça n'a rien à voir....Par contre les femmes sont de plus enplus nombreuses à écrire de la philosophie,ce dont je ne puis que me féliciter,mais là aucune différence de pratique entre hommes et femmes..
Je pose là des pbs qui pourraient faire plusieurs sujets de thèses....
Revenons à Edmée Santy:avez-vous connaissance d'articles autres que ceux sur Ferré,pour savoir si c'est le sujet qui induit cette écriture si ...particulère?

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Je ne sais plus si, dans ses articles concernant d'autres artistes, elle écrivait ainsi. Je n'ai conservé que ceux que je cite ici intégralement.

C'est remarquable, n'est-ce pas ? C'est totalement confus et en même temps plein d'une admiration enthousiaste. On a l'impression que Léo Ferré ne la touchait pas cérébralement, mais tripalement.

Ce qui ne signifie rien en soi, car beaucoup d'hommes sont aussi touchés par lui tripalement.

La question de l'écriture féminine : vous savez bien que personne n'a pu avancer à ce sujet de choses réelles. Il n'y a pas une écriture féminine et une écriture masculine, cela n'a pas de sens. Il y a l'expression parfois différente de sensibilités différentes. Nos nouvelles arrivantes le diront mieux que moi.

Vous savez aussi que l'extinction sociale de la femme, durant des siècles, lui a interdit l'accès à bien des choses, notamment à la création artistique et que, s'il n'est pas de grande musicienne, c'est naturellement pour cela, pas parce que les femmes ne seraient pas capables de composer (!). Pareil pour la sculpture, avec l'exception, traditionnellement citée, de Camille Claudel.

En tout cas, j'ai pensé que le délire admiratif -- évidemment sincère -- d'Edmée Santy devait être connu. La note "Aimer Ferré" ayant dérivé, dans ses commentaires, sur la question des femmes et Ferré, le sujet de cette note-ci s'est imposé.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

c'est évidemment un état de fait historique et sociologique,et non une question de nature, S de Beauvoir a évacué ces faux-problèmes.Mais un certain état des choses perdure,du côté de la poésie,où peu de femmes arrivent à se faire reconnaître,à la différence du roman ou depuis peu du cinéma,côté mise en scène
Reste à éclaicir un point,pour autant que cette question ait effectivement un sens:savoir si la différence "homme/femme" crée ,induit, un rapport différent à la poésie et à la musique de Ferré....s'il est d'un ordre différent de celui du rapport aux autres chanteurs,et si oui pourquoi,et nous revenons à "aimer Ferré"...j'ai essayé hier de donner ma réponse,mais je ne puis parler qu'en mon propre nom.

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Mélanie et Pivoine ont posé quelques jalons. Peut-être voudront-elles aller plus loin.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Pivoine approfondit la question, d'un point de vue personnel, sur son propre blog :

http://pivoineblanche7.canalblog.com/archives/2007/07/09/5568412.html

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Je ne sais pas. Les femmes sont peut-être plus pratiques et les hommes plus théoriciens. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne mettront pas leurs idées en pratique, mais dans ce cas ils auront tendance à modifier le réel en fonction de leurs idées préconçues. Cela nous donnera parfois des guerres ou d’autres horreurs. Les femmes, elles, assureront d’abord l’aspect matériel (élever les enfants, trouver de quoi les loger et les nourrir). Il suffit de regarder les zones de conflits : l’humanité n’y survit que grâce aux femmes.

Tout cela pour dire qu’elles sont peut-être moins portées vers la poésie pure (puisque leur poésie à elles, elles la vivent au quotidien, par leurs actions simples mais efficaces).

Bon, gardons-nous, cependant de trop généraliser, ce qui nous amènerait à faire des catégories et pourrait se révéler dangereux.. Et puis, comme le dit Jacques, l’éducation et l’école ont eu leur rôle à jouer (et l’ont encore, en partie). Il est difficile de déterminer ce qui est « génétiquement» prédestiné et ce qui n’est finalement que culturel.

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

Cette histoire de poésie féminine me turlupine. Hormis les noms cités par Francis, on peut rappeler les poétesses de la Renaissance :

Christine de Pisan, Marguerite de Navarre, Louise Labé, Pernette du Guillet, Marie Stuart, Martin Le Franc...

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Oui, ce sont là de grands noms et une poésie belle et exigeante. Notons cependant qu’elles appartenaient à l’élite cultivée.

De nos jours, par contre, on serait bien embarrassé de citer dix poétesses de renom. Inversement, quand on lit les blogues tenus par des femmes, on remarque qu’elles osent souvent y inscrire leurs poèmes. Pourquoi dès lors y en a-t-il si peu qui sont publiées ?

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

La question de la publication est tout à fait autre chose, tu le sais bien. Elle n'est absolument pas sexuée.

On peut poser le problème autrement. Si la poésie dit l'indicible, le profond, l'intime, y a-t-il une autre forme d'écriture qui dise -- ou tente de dire -- la même chose ? Peut-être les journaliers et la correspondance sont-ils cette autre forme pour écrire l'intime. Et là, les femmes sont très représentées.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

désolé de semer te trouble,Jacques,mais les femmes poètes sont bien rares,et il faut ratisser les anthologies et les histoires de la littérature pour en trouver.Ce n'est pas propre à la France....Il faut bien chercher..les noms que vous citez pour le 16ème,ce sont des femmes souvent de la noblesse ou d'un statut particulier(S de beauvoir fait l'hypothèse que L Labé exerçait le métier de courtisane ,ce qui lui a permis d'écrire librement);On trouvera quelques dames nobles au 17ème,ou des bourgeoises fréquentant les salons,dont les oeuvres sont bien oubliées,le 18ème est poétiquement désertique,....pour le siècle dernier,outre les noms précités,on peut nommer liliane Wouters,Joyce Mansour,anne hébert,l de Vilmorin et puis?...Déjà,il faut trouver les textes...pour la période récente,je ne vois que Michelle Grangaud,de l'oulipo,et basta....il n'y a plus rien...
M Grangaud est la seule femme citée dans l'anthologie "Orphée studio" sur 30 poètes retenus (nrf)
On s'éloigne du sujet,mais il y a là une vraie question:il y a
encore des domaines où la domination masculine est réelle,et il est hautement probable que les femmes s'autocensurent et se rabattent sur le roman,où elles sont admises depuis très longtemps et où elles peuvent s'inscrire dans une longue lignée
Ferré, à ma connaissance, n'a chanté qu'un texte de femmes ,"la belle amour"-il y a "Notre-dame de la mouise",mais Madeleine Ferré s'est fait aider par Willemetz.
Me voici encore un peu hors-sujet,je vous laisse le soin de recadrer la discussion
(N'oublions pas quand même Sapho-je parle de la grecque de Lesbos,qu'il faut connaître absolument...)

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

La publication? Si, elles pourraient hésiter à franchir le pas. Ou bien les éditeurs de poésie pourraient se montrer moins réceptifs.

Sinon, oui, l’écrit intime, le journal pourraient servir d’exutoire. Mais il y a des hommes qui ont tenu un journal et qui ont écrit de la poésie (Pavese par exemple)

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

nos commentaires se sont croisés,le vôtre et celui de Feuilly

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Le journal de Pavese n'en est pas un, à proprement parler.

Pour les poétesses contemporaines, je signale Ariane Dreyfus, que j'avais découverte dans des revues littéraires confidentielles mais qui, depuis quelques années maintenant, publie des recueils chez Flammarion, ce qui n'est pas rien. Et aussi Liliane Wouters, de Belgique.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

La poésie est mon septième sens. Que ce soit l'écriture, les arts plastiques ou la musique, c'est elle qui m'a rapprochée de Ferré, par les larmes.
Et je suis d'accord avec lui : à cette école-là, on se bat et d'abord avec soi-même. Alors, les femmes... ont tellement de combats vitaux qu'elles incrustent ou tressent - selon le tempéramment - leur vie de ce qu'elles ne disent pas toujours.
Mais homme ou femme, ce qui compte c'est une certaine exigence. Peu importe le nombre et "jusqu'à où, jusqu'à quand" ; heureusement pour elle, la poésie est sortie.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

Je ne peux que souscrire:peu importe le sexe de l'auteur,c'est l'oeuvre qui compte....
J'ai eu un prof de lettres en seconde et en première qui nous donnait toujours des poèmes à expliquer sans donner le nom de l'auteur (de préférence peu connu) afin qu'on tire tout du texte et rien de ce qu'on pourrait savoir de l'auteur ou trouver dans les manuels:C'est une leçon que je n'ai pas oubliée,Martine....Je trouve néanmoins dommage que peu de femmes accèdent à la publication poétique,car il y en a qui doivent se risquer au poème.....
Je citerai qd même Angèle Vannier,poète aveugle, que je n'ai jamais lue,mais je sais que Léo Ferré aimait beaucoup ses textes.
Dans l'édition ,le marché de la poésie et de la traduction est très verrouillé par quelques personnes qui veillent au monopole: Bonnefoy,Jacottet,Bernard Noël,Velter,Deguy notamment,poètes et traducteurs de qualités mais qui balisent le "marché du poète".....

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Pour ce qui est des classes sociales des femmes qui écrivent, elles sont bien évidemment des bourgeoises ou des nobles... Mais les hommes aussi. Avouons-le : l'écriture est un fait de bourgeois, le plus souvent. La littérature ouvrière, prolétarienne, est (relativement) peu nombreuse, elle éclôt notamment à partir du XIXe siècle -- disons de l'ère industrielle. Elle n'est pas, en nombre, extrêmement importante, même si Michel Ragon en a tiré une histoire... en un volume seulement (Albin Michel).

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Les commentaires continuent à se croiser.

Revenons à cette question de publication. L'édition de poésie est catastrophiquement difficile à obtenir et, encore une fois, ces difficultés éditoriales ne sont pas liées au sexe de l'auteur. Publier des poèmes est pratiquement impossible (même les nouvelles et le théâtre, c'est -- en comparaison -- plus facile). Personne n'achète de livres de poésie, mais ce n'est pas une chose nouvelle, ça a toujours été comme ça. On achète les classiques pour l'étude scolaire, universitaire, et c'est tout. Il y a évidemment quelques amateurs curieux, mais cela ne fait pas un public, ni pour le poète, ni pour l'éditeur qui ne prendra aucun risque financier.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Ah, Deguy ! Oui, je l'ai rencontré il y a quelques années, quand je participais à des soirées poétiques. Beaucoup de mes camarades d'alors (dont des professeurs de lettres par qui éxitaient ces soirées sympathiques bien que sans avenir réel) étaient bouche bée devant lui ; j'avais la chance de ne pas partager sa table ; cela m'a évité d'être désagréable.
"Chez les peintres, c'est la loi de la jungle" m'a-t-on dit ; eh bien en littérature également. Ce lion n'offrait pas une griffe aux moutons qui l'écoutaient. Ma participation s'est arrêtée là.
Il y a beaucoup de bassesse chez ceux qui se croient au-dessus du lot. Michel Ragon (rencontré plus tard, dans d'autres conditions) est un peu différent. Mais il n'est pas poète (comme si je disais qu'il n'aime pas le relief).
Quant à l'édition ? Un mur glacé (les banques), surmonté de verre pilé (les éditeurs) : forteresse imprenable ; il faut un mot de passe et de la viande pour les chiens de garde.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

Il reste que souvent - pas toujours - la poésie dite féminine est plus intime (pas de iste au programme) et atteint au même universel ; par sa personnalité, son rythme - c'est surtout cela qui a été "contesté" par le monde masculin qui, ne ressentant pas les mêmes choses, l'a déconsidéré. Ou lui a refusé une authenticité, ce qui a le même résultat. Cela dit, il y a nombre de poètes bien masculins, pourtant grands (Baudelaire pour ne citer qui lui) qui n'atteignent pas mon univers. J'apprécie, de loin, nébuleuse lointaine et non âme complice.
Cela ne fait pas longtemps que la moitité du globe se sait féminin et peut compter.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

Si on veut réfléchir plus avant sur cette problématique des femmes poètes, on pourrait relever les éléments suivants :

1. Pendant des siècles, l’éducation les a tenues éloignées de la culture en général et donc de la poésie en particulier. Les poétesses cultivées du XVI° siècle que l’on a citées font donc figure d’exception.
2. Quand les femmes accèdent enfin à la culture, la poésie est représentée par la branche des poètes maudits (Verlaine, Rimbaud, Lautréamont, etc.) avec tout ce que cela implique sur le plan de la bohème et du dérèglement social. Difficile, dans ces conditions, d’entrer en poésie quand on est une femme disons bien éduquée. Il suffit de voir comment, en sculpture, Camille Claudel était perçue pour comprendre.
3. Les anthologies scolaires (et l’Histoire littéraire), par la force des choses, donnent de la poésie une image masculine et confortent des générations d’élèves dans ce préjugé. Il se pourrait que les femmes, par auto-censure, renoncent à ce domaine considéré comme privilégié ou bien que les éditeurs et les traducteurs fassent eux-mêmes office de censeurs, comme Francis Delval l’a noté, sans doute pour faire perdurer leur monopole dans cette matière.
4. Les quelques femmes qui sortent du lot en sont sorties pour des raisons précises (Marie-Noëlle, par exemple, était catholique et a été soutenue par l’abbé Munier) et elles n’ont souvent offert que de la poésie relativement mièvre alors qu’il est incontestable qu’il doit y avoir dans l’ombre de vraies poétesses. Louise de Vilmorin (proche de Ferré à un certain moment ?), fiancée à St Exupéry et épouse de Malraux ne pouvait pas ne pas être publiée. Personnellement je trouve que ses textes relèvent plutôt des bijoux bien ciselés que de l’émotion pure :
Elle sort là-bas des menthes,
La belle Eve à l’âme hantée
Et le sort l’abat démente
L’abbé laid va lamenter.

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

Et aussi :

Je méditerai
Tu m'éditeras

adressé à Gaston Gallimard. Mais il n'y a pas que ça chez Louise de Vilmorin, grande bourgeoise et même comtesse par un mariage (elle avait gardé le titre après son divorce). Pas si simple. Quant aux vers homophoniques, ils sont déjà chez Hugo.

Quant à l'édition de poésie, j'ai déjà dit deux fois que le sexe n'avait rien à voir, mais tu insistes, alors, je dois le dire une troisième fois.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Mais il me semble que Francis Delval dit la même chose.
Explique-nous plutôt pourquoi le sexe ne jouerait pas, pourquoi tu sembles en être si sûr.

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

Ce n'est probablement pas un pb de sexe,et dans l'édition de la poésie à compte d'auteur on trouve autant de femmes que d'hommes.....N'empêche que les femmes sont sous-représentées dans l'édition des poèmes,alors autocensure ou préférence pour le roman?Je ne sais pas
Deguy, je ne déteste pas ce qu'il écrit,mais le personnage est assez imbuvable
Je n'ai pas parlé de censure dans l'édition,mais de monopole,c'est différent.....Allez voir le site consacré au grand poète américain wallace stevens:le traducteur a dû mettre en ligne sa traduction des oeuvres complètes de Stevens et sa nouvelle traduction de Withman,parce que chez l'éditeur qui avait les droits, c'est Bernard Noël qui a le monopole du choix des traducteurs,et les copains d'abord...
Enfin ,tout ceci nous conduit loin de Ferré......

pour y revenir:Samedi 14 juillet,sur France -inter:
Emission sur Léo Ferré à 17h05,durée 1H.....Présentée comme une "fiction",avec Hugo le narrateur.
Je n'en sais pas plus

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Si Marie Noel écrivait un peu de mièvrerie, cela tient surtout au fait qu'elle était catholique. Certains poèmes de François-Paul Alibert (ami de Gide) ne sont pas plus virils. D'ailleurs, celui-ci n'est guère plus connu qu'elle. La qualité du poème ne peut se juger d'après - tout au moins uniquement - le sentiment ou le goût commun.
Si c'était le cas, à quoi servirait-il à la poésie de descendre dans nos maisons ? Qu'elle soit clameur si elle le veut, quand elle correspond à la chair de celui qui la met au monde. Elle peut aussi se glisser dans le cou et faire hurler de musique : c'est elle qui décide ; elle habite où elle veut et comme elle veut.
Depuis l'antiquité elle est convoitée par les rois, don de Dieu ou de Diable. C'est le double du philosophe, son ombre inexpugnable, n'en déplaise à Platon.
Mais... nous avons perdu Mme Santy en route.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

Feuilly, c'est une plaisanterie ? Je l'ai dit plusieurs fois dans les commentaires précédents. Ce qui est quasi impossible, c'est d'éditer de la poésie, point.

Ce n'est pas le lieu, ici, d'évoquer trop avant les problèmes d'édition, tu sais que je le fais ailleurs. Combien de fois en avons-nous parlé ? Les éditeurs ne publient pas de poésie contemporaine -- ou pratiquement pas -- et c'est tout. Et cela a toujours été ainsi. Ce n'est pas parce que les 150 ans des Fleurs du Mal, cette année, mettent sur le devant de la scène Baudelaire et Poulet-Malassis qu'il en allait différemment. Pour un Baudelaire, il y avait combien de Trucmuche au XIXe siècle ? Les éditeurs ne publient pas de poésie. C'est tout.

Quand, d'aventure, un nom perce, il peut fort bien s'agir d'une femme et je redis le nom d'Ariane Dreyfus, chez Flammarion (et pas chez un micro-éditeur du Cantal -- ou de Corse, ou d'où tu voudras). Ce n'est pas un volume qu'elle a publié là, mais plusieurs. Mais pour une Ariane Dreyfus, combien de Bidule ne paraîtront jamais ?

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Bon, cette chère Edmée a un prénom qui renvoie à une autre époque. Donc, elle était certainement habituée à autre chose et la venue de Ferré a pu la surprendre, dans le bon sens, d'ailleurs. Ce choc a peut être amplifié la différence qui existait entre ses références et le monde de LF. Ses notes font un peu penser aux cris des enfants surpris par une grosse vague, pendant la baignade. C'est ma façon de voir son émoi. Quant aux erreurs de toutes sortes... les journaux de province (à présent la différence, malheureusement diminue, dans le mauvais sens) n'avaient pas la qualité "nationale", lire Parisienne.
Il reste que cette liberté de dire, même mal, nous manque. Elle n'existe plus que chez les anars.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

Je reviens aux poétesses contemporaines. Nous avons oublié Lucienne Desnoues, qu'Hélène Martin chante beaucoup, qui est très bien.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

poésie Gallimard tire à 2000 ex,mais combien d'années pour écouler les stocks?
oui,nous avons paumé madame Santy et sa façon très singulière d'écrire et de rendre compte d'un concert de Ferré
je reviens à la case départ: Ecrit-elle comme ça uniquement parce qu'il s'agit de Ferré (laissons la sexuation de côté)?
Que penser de ces images un peu déjantées?Qu'est ce que ça nous dit du concert?On découvre plus l'imaginaire de l'auteur de l'article que le déroulement du récital de Ferré,non?

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Oui, bien sûr, c'est elle qui transparaît dans ce qu'elle écrit, et presque uniquement. Si ces articles me disent quelque chose, c'est parce que j'ai vu les spectacles correspondants, pas par ce qu'elle en dit.

J'ai choisi cet exemple pour montrer quel effet Ferré pouvait faire, parfois, aux femmes. Les réactions d'E. Santy ayant été publiées, cela permettait d'avoir des textes sous les yeux, des "preuves".

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

C'était une période durant laquelle on avait a chance inouie de pouvoir presque TOUT dire... y compris des choses inutiles :-)
Mais, quand on y regarde de près, lorsqu'un journaleux quelconque nous informe qu'on "n'en sait pas plus", et qu'il faut attendre des semaines avant d'avoir - quand on l'a - le fin mot d'une histoire juridique (par exemple), on ne fait pas mieux.
Quand la retransmission éventuelle d'un concert nous propose d'écouter en nous donnant comme commentaire le nombre de points de vente du disque, on n'est pas plus avancé. C'est devenu plus froid, c'est tout.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 10 juillet 2007

ps:marie noël était le poète préféré de De Gaulle;raison de plus pour Ferré de ne pas aimer cette dame,et il reprocha à C.Sauvage de l'avoir mise à son répertoire

Écrit par : francis delval | mardi, 10 juillet 2007

Je viens de consulter le Panorama de la poésie française de Belgique proposé aux éd. Jacques Antoine en 1975 par Liliane Wouters (citée par Jacques Layani). Sur 150 poètes ayant publié entre 1880 et 1975 à peine plus de 20 sont des femmes (dont Lucienne Desnoues, citée dans un des commentaires).
Pour en revenir à la série d'articles d'Edmée Santy sur Léo Ferré, il s'est passé à peu près la même chose avec La Dépêche du Midi (quotidien distribué sur le grand sud-ouest avec pour siège Toulouse). En effet c'est la journaliste Marie-Louise Roubaud qui a presque toujours écrit les échos des spectacles de Léo Ferré en région toulousaine. Elle aussi était avant tout une admiratrice du poète et je ne me souviens pas qu'elle l'ait seulement égratigné. En revanche elle savait avoir parfois la dent dure pour d'autres artistes...

Écrit par : Jacques Miquel | mardi, 10 juillet 2007

Ah ah, avez-vous ces articles ? Peut-on les lire ?

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 10 juillet 2007

Ses articles semblent brillants et on sent qu'elle adore Ferré. On a presque l'impression qu'elle veut faire du Ferré elle-même. En tout cas elle aprvient à mettre le doigt sur la spécificité du personnage, qu'elle met bien en évidence ("ce Léo FERRÉ, encore grandi sous la neige des cheveux et encore plus solitaire dans l'arène de l'humanité").

J'ai trouvé ceci dans Google (il s'agit du blogue http://l-esprit-de-l-escalier.hautetfort.com/musique/ que je ne connais pas) :

"Voici quelques articles d'Edmée Santy parus circa 1990 dans le Provençal pour lequel elle était chargée de la critique théatrale et lyrique.
Edmée Santy était un véritable personnage à Marseille. Quelque soit l'heure de la fin du spectacle, sa critique paraissait le lendemain, au prix parfois de quelques approximations. Son style fleuri versait souvent dans la grandiloquence et quelques jolies perles émaillaient souvent ses articles.
Mais sa perception de la mise en scène, de la direction, et surtout des voix étaient très juste.
La lecture de sa prose était toujours un plaisir et une occasion de se remémorer les bons et les moins bons moments passés à l'opéra la veille."

Écrit par : Feuilly | mardi, 10 juillet 2007

Ah, bravo, Feuilly, ça, c'est formidable.

On peut donc voir qu'Edmée Santy, après Le Soir, est passée au Provençal. Par la suite, la fusion des quotidiens marseillais a donné naissance au journal La Provence.

Dans le lien qu'indique Feuilly, dont je le remercie vivement, il faut remonter au 22 juillet 2006. La note est intitulée "Les perles d'Edmée". Les articles sont reproduits en fac-similé.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 11 juillet 2007

Bien difficile pour moi d’expliciter pourquoi en tant que femme je ne suis pas précisément tournée vers l’écriture de poèmes (je m’y suis essayée) et s’il y a si peu de femmes c’est à mon sens qu’elles n’en éprouvent pas le besoin surtout maintenant où toutes les portes s’ouvrent devant elles
Cependant j’y ai parfois réfléchi et je me suis apportée la réponse suivante
Il me semble que la femme porte en elle une sorte de sentiment océanique (je le nomme ainsi) et que vivant ce sentiment elle n’a pas besoin de fantasmer ou de projeter dans des poèmes cet inconnu qu’un homme cherche toute sa vie souvent inconsciemment (c’est très présent chez Léo) Pour faire court la femme vit cet inconnu l’homme le rêve et le sublime au travers de la poésie
Je trouve que Léo dans « la mémoire et la mer » et autres textes s’est approché de ce sentiment (et encore plus dans certaines musiques) Est-ce pour cela qu’il nous disait qu’il se sentait dicté (je crois que c’est sa part féminine qu’il laissait parler a ces moments la)

Écrit par : Mélanie | mercredi, 11 juillet 2007

Oui, Mélanie, je ressens cela aussi ; tellement qu'un jour j'ai dit à Jacques "I am the see". C'est devenu une référence quand quelque chose l'étonne... et moi non.
Mais je ne freine pas le poème s'il veut sortir ; c'est tellement bon. Ensuite, il y a le travail, mais ne parlons pas boutique, n'est-ce pas.

Écrit par : Martine Layani | mercredi, 11 juillet 2007

La part féminine de l'artiste, du créateur. C'est une chose connue. Léo Ferré en parlait aussi. Je pense que Mélanie est dans le vrai. C'est en tout cas la première fois qu'on interprète ainsi son "je suis dicté". L'hypothèse est séduisante.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 11 juillet 2007

Bien sûr que cette part feminine est connue de toutes mais pas de tous Peu d'hommes en ont conscience et l'accepte Quoique peut etre plus actuellement mais pas les hommes de ma génération et encore moins celle de Léo Reste encore à l'exterioriser et c'est peut etre la que l'artiste fait la différence du citoyen lambda et qu'ils sont si peu sur cette planete. Et a mes yeux ce sont les poetes qui vont le plus loin dans l'expression océanique mais je m'éloigne peut etre du sujet Merci a Martine ns sommes au moins deux a ressentir le ressac de cette mer infinie

Écrit par : Mélanie | mercredi, 11 juillet 2007

Vous ne vous éloignez pas. Le sujet n'a pas une importance absolue : si les discussions prennent un tour différent, c'est que cela intéresse les participants. Continuez autant qu'il vous plaira. Je retiens en tout cas l'expression "sentiment océanique".

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 12 juillet 2007

« Le sentiment océanique » ? Comme c’est bien dit. C’est, je crois, ce que je tentais d’exprimer imparfaitement plus haut en disant : « leur poésie à elles, elles la vivent au quotidien, par leurs actions simples mais efficaces ». La femme EST la nature et la vie et n’a donc pas besoin d’aller la chercher dans un ailleurs. Rien qu’en vivant leur quotidien elles expriment déjà une plénitude de l’être, tandis que les hommes sont toujours à la recherche d’un « plus » pour justifier leur existence (d’où cette idée du dépassement : être le premier à gravir telle montagne, à traverser telle mer à l’aviron, à écrire une « Œuvre », à composer tel morceau de musique qui, enfin, décrirait le monde dans sa totalité et sa perfection, etc.)

Du coup, en poésie, la femme se contentera de choses simples (un rayon de soleil éclairant une prairie, une fleur croisée sur son chemin), puisque ces choses simples ne font que dire la perfection du monde dont elle fait elle-même partie. Les hommes devront faire un détour beaucoup plus long pour arriver finalement au même point (la sérénité, le sentiment que la vie vaut quand même la peine d’être vécue). Ils devront souvent aborder le désespoir et la souffrance pour parvenir enfin à un équilibre qui permettra d’atteindre à cette plénitude (mais pour un instant seulement).

Écrit par : Feuilly | jeudi, 12 juillet 2007

Nous sommes d'accord, Feuilly, et tu résumes bien la chose. Mais cela n'explique pas pourquoi les femmes s'expriment dans les autres domaines de l'intime (lettres, journaux) comme on l'a dit plus haut. Qu'est-ce qui peut donc séparer à ce point des formes d'écriture et faire qu'on s'autorise (ou qu'on a besoin de) l'une et non (de) l'autre ? Par nature, je pense que rien n'est jamais incompatible, dans quelque domaine que ce soit, et je n'ai jamais compris qu'un être humain s'interdise quoi que ce soit dans le domaine de l'expression, du goût, du sentiment... Expression, goût, sentiment pouvant se comprendre aussi bien en matière artistique qu'en matière sexuelle, par exemple. Je n'ai jamais compris les barrières intellectuelles, mentales, pseudo-morales. C'est entre autres pour cela que Ferré m'intéresse : c'est un polygraphe. J'ai toujours aimé les polygraphes (Vailland en est un autre).

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 12 juillet 2007

Je ne pense pas que les femmes s'interdisent quoique ce soit intellectuellement parlant mais comment faire partager quelque chose que l'on porte en soi de si aérien alors que ns vivons hommes et femmes en parallèle dans notre ressenti malgré tout l'amour que nous nous portons (pourra-t-on jamais nous rencontrer je ne sais pas et c'est bien la notre différence fondamentale)
L’ailleurs dont parle Feuilly est pour nous toujours présent Cependant à cette différence près que nous n’avons pas coupé le cordon avec la soupe originelle Je le ressens ainsi QQ millions d’années plus tard il nous en reste qq. chose d’extrêmement prégnant
La poésie est en elle même aérienne et traduit ce sentiment (Léo a développé plus qu’aucun autre ce cote galactique) Certaines de ses musiques touchent aussi à ce quelque chose de l’infini
Quant aux journaux intimes féminins il me semble qu'ils sont écrits pour recevoir l'écho de nous mêmes puisque ns ne pouvons le faire partager au quotidien
Est-ce que je me fais bien comprendre La mise en mots est un art que je ne connais mal

Écrit par : Mélanie | jeudi, 12 juillet 2007

Donc, le journal intime, pour une femme, serait un miroir dans lequel se reflèterait son image. Elle se sentirait à l'aise dans ce genre de démarche puisque dans le journal elle pourrait redire sa perfection, son "sentiment océanique", ou en tout cas trouver à exprimer son équilibre (même si c’est en se débarrassant préalablement, par l’acte d’écriture, de tous ses tracas quotidiens, de tous ses doutes, qui viennent compromettre provisoirement cet équilibre). Le journal aurait donc une vertu cathartique puisqu’il permettrait de mettre sur papier, pour s’en débarrasser, ce qui ne va pas dans la vie de tous les jours (les enfants, le mari, l’amour, le métier, etc.). Au final, le but est donc de se retrouver pleinement dans sa perfection, laquelle peut enfin être remise en évidence.

La poésie, plus « aérienne », moins directe, ne permet pas d’exprimer et d’évacuer aussi facilement tous ces soucis et ces doutes. Elle plaira donc davantage aux hommes qui eux verront en elle la perfection à atteindre (n’écrit-on pas pour donner un sens à sa vie ?). La poésie serait un moyen d’accéder à une perfection extérieure à l’homme (un outil, en quelque sorte), tandis que le journal intime permettrait à la femme de redevenir elle-même, c’est-à-dire parfaite.

Mais n’est-ce pas le propre de l’homme de parler de la femme en terme de perfection ? Ne le fait-il pas parce qu’elle n’est pas lui ? N’est-ce pas son altérité à elle qu’il recherche et envie ? Il faudrait savoir si les femmes ont le même regard sur les hommes. Personnellement je ne le crois pas.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 12 juillet 2007

Le journal dit intime reçoit et recèle des propos différents du poème, au masculin comme au féminin.
Le roman est une construction, avec ses règles (même aléatoires), le théâtre et la poésie également.
Ce qui doit être lu doit s'imposer. Il y a d'ailleurs des journaux qui se lisent (ou des correspondances) comme des autobiographies (Virgina Woolf ou Gide par exemple). Mais peut-être est-il difficile de pousser plus loin que ce dernier l'auto-analyse littéraire.
Ce que je veux dire c'est qu'à force d'être "professionnelles" sur bien des plans nécessaires, sans doute avons-nous moins d'énergie pour en faire autant en ce qui concerne ce que bien des personnes considèrent - à tort - comme un dérivatif. Au contraire, je retiens de K. Marx que "le véritable travail doit être créatif " ; quand créér mieux qu'à travers un art ? A quoi cela nous sert-il de nous dire humain si l'on est incapable de dépasser l'utile ? Etre soi-même n'est pas seulement choisir sa vie - comprendre son travail (quand on le peut). C'est également oser tirer vers l'extérieur cette marée (pour les hommes il s'agirait d'oser se questionner, "retourner ses yeux" comme dit Léo Ferré au-dedans ; il y a d'autres façons de partager que le service rendu et ce que j'aime dans les blogs c'est justement cet échange.
Mais contrairement à tout le reste, la chose écrite n'en n'aura jamais terminé parce qu'il n'y a pas de fond au puys de l'âme humaine.

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 12 juillet 2007

Messieurs : ne savez-vous pas comme les femmes vous voient ? Il y a le même genre d'erreur maman ou putain, héros ou enfant gâté qu'il faut toujours contourner. Ces clichés ont la vie dure. Personne n'est parfait, pas même nos parents, qui sont en général la référence constante ; pas même d'ailleurs les héros... et sans Dieu, eh bien il va falloir "faire avec".

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 12 juillet 2007

Non pas du tout qui parle de la perfection de la femme La femme n’est pas une icône enfin j’espère ne pas en être une quelle horreur Sur cette terre rien ni personne n’est parfait et si tout était parfait quel ennui !!! Perso je n’écris pas pour évacuer quoique ce soit ni pour atteindre un équilibre quelconque J’essaie d’écrire au contraire quand je suis sereine et que rien ni personne ne me perturbe. C’est un reposoir et non un défouloir. Je n’écris pas non plus pour donner un sens à ma vie ou pour me regarder dans un miroir, le narcissisme n’étant pas une solution. Pour moi un journal intime n’est pas un fourre tout des ennuis quotidiens c’est bien autre chose. C’est un espace pour la réflexion sur des sujets que je sais ne pas pouvoir partager au quotidien et je ne cherche pas a en faire un travail acharné construit et éditable C’est une fontaine de jouvence que nous alimentons lui et moi

Le regard que je porte sur les hommes n’est pas celui de « l’envie » il (l’homme) est autre que moi c’est tout Aucune condamnation il est différent de moi et je l’accepte comme il est mais parfois je le trouve pathétique à vouloir ce qu’il ne peut atteindre alors que tout est en lui En tout cas cela ne m’épate pas du tout de le voir pulvériser toutes sortes de records physiques ou intellectuels

Je reprends la phrase de Martine via Léo
(Pour les hommes il s'agirait d'oser se questionner, "retourner ses yeux" comme dit Léo Ferré au-dedans)

(N’écrit-on pas pour donner un sens à sa vie ?)
Si tel était le cas pour les poètes écrivains musiciens peintres etc. comment expliquer les suicides ou morts violentes en nombre chez les artistes N’auraient-ils pas atteint leur but ou peut-être que tout au bout ils auraient découvert qu’il n’y avait aucun sens C’est une possibilité qu’il ne faut pas négliger.

A vouloir trop intellectualiser nos vies en y cherchant un sens n’oublient-on pas simplement de la vivre ?

Mélanie part en congés Bonne continuation Ravie d’avoir pu partager ces instants avec vous

Écrit par : Mélanie | jeudi, 12 juillet 2007

Ah, sitôt arrivée en ce lieu, vous partez ? Vous nous quittez déjà ? Bon, j'espère que vous reviendrez. La porte est ouverte. Je n'ose pas dire qu'elle "bat sur les étoiles"...

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 12 juillet 2007

Je veux juste réparer un oubli concernant les femmes poètes du XXème siècle,et citer Katia Granoff (oubli impardonnable car j'ai deux de ses recueils à la maison,mais avec les livres accumulés sur trois étages,on a parfois des trous)
Elle semble bien oubliée.Katia Granoff (1895-1989),ukrainienne venue en France en 24 fut une galériste célèbre,qui exposa très tôt Chagall,Bonnard,Foujita,et la première à montrer "les nymphéas" de Monnet,Elle a publié pas mal de recueils chez Seghers et directement en 10/18.C'est une poésie de qualité,qui manque un peu d'ampleur et d'audace,mais qui a le mérite d'exister.
Je sais que Monique Morelli a enregistré un disque de ses poèmes mis en musique (édité par Mouloudji),mais que je connais pas.Ses poèmes ont aussi été enregistrés par Pierre Brasseur.
Il ne me reste qu'à les relire
Bon soleil à tous et toutes!

Écrit par : Francis Delval | dimanche, 22 juillet 2007

Je ne comprends pas cette "problématisation" ni la discussion qui suit: pour un peu, on se croirait chez BHL/Françoise Giroud...
Quant aux articles cités, ils sont si maladroits dans la brosse à reluire qu'on se demanderait s'ils ne sont pas ironiques.

From the Cloître St Louis (wifi gratis!!!!)

Écrit par : gluglups | mardi, 24 juillet 2007

Je ne veux pas répondre à la place de Jacques....Simplement dire qu'à partir d'une note assez anodine,la discussion est partie un peu dans tous les sens,beaucoup de commentaires se sont croisés,très rapidement.Il n'y a pas de problématisation,seulement des questions diverses,et d'un commenraire à l'autre,on ne parle pas toujours de la même chose.
Ma question était celle de la sous-représentation des femmes dans la poésie française,contrairement au roman,et donc des hypothèses pouvant rendre compte de ce fait,constaté mais non expliqué.Les poètes femmes en france,depuis 200 ans sont rares et ne comptent pas parmi les plus grands.Les noms cités le montrent assez bien.De ma part,il n'y avait oas volonté de mattre en place une problématique,mais de poser une simple question.Les autres participants répondront de leur côté.
L'article cité est au moins une curiosité,et il est fort possible qu'il faille le lire au second degré....Mais qui peut le dire?

Écrit par : Francis Delval | mardi, 24 juillet 2007

Edmée Santy semble toujours en activité:tapez son nom sur google,les réponses sont fort nombreuses...On l'appelle même "l'inépuisable" ....En faisant cette recherche,j'ai trouvé de larges extraits des dernières notes de Jacques sur le site "jamespot.com......

Écrit par : Francis Delval | mardi, 24 juillet 2007

Francis a répondu pour moi, en effet. Je voulais montrer ce qu'on a pu écrire, très maladroitement, dans la presse à un moment donné, puis on a parlé des poétesses. Ce n'est rien d'autre.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 25 juillet 2007

Les commentaires sont fermés.