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jeudi, 25 octobre 2007

Une leçon de ferrémuche, II

Le premier cours de ferrémuche se fondait essentiellement sur la chronique Je donnerais dix jours de ma vie. Pour cette seconde leçon, on utilisera Mes enfants perdus contenu dans la plaquette Mon programme, auto-éditée fin 1968 et datée 1969 sur la couverture. Ce texte a une particularité : il est composé à la première personne du singulier et le narrateur, Ferré lui-même, cède brusquement la place à la narratrice : Pépée. On ne s’étonnera pas que Pépée parle ferrémuche.

Elle s’adresse à Léo Ferré : « Allez, Léo, file-moi un toscan, que je m’enliane un peu la fesse à mézigue ». Ça, c’est de l’argot simple : le toscan est un cigare, Pépée en fumait quelquefois. Quant à l’usage qu’elle veut ici en faire, il se comprend sans difficulté. Un peu plus loin, on peut lire : « Moi, quand le poutachou a oublié le toscamuche à la cagna, eh bien je ne fume que des Celtiques ». La traduction est facile : « Moi, quand Léo a oublié les cigares à la maison, je ne fume que des Celtiques ». Un aspect du ferrémuche concerne les noms propres et sobriquets. Ainsi, Léo Ferré avait été surnommé « Pouta » par la fille de Madeleine, lorsqu’elle était enfant. « Pouta » devint « Poutachou », sans doute par adjonction du vocable « chou » considéré comme un mot tendre. Par extension, la famille entière devint « les Poutachoux », avec la marque du pluriel en X. Un diminutif naquit aussi à l’intention du poète, « Poutachounet ». Cela ne dépasserait pas la sphère intime que cela ne nous concernerait pas. Mais « les Poutachoux » se trouve dans le texte et, par conséquent, intègre de droit le ferrémuche : « Ils ont pleuré les poutachoux, quand vous êtes passé de l’autre côté », déclare encore Pépée à André Breton, évoquant son décès. Ici, « le poutachou » ou « les poutachoux » perdent leur capitale, comme on la observé dans le cours précédent.

Pépée continue, quelques pages plus loin avec de l’argot courant : « régulière » pour « épouse », « belle-doche » pour « belle-mère », « charrette » pour « landau ». Puis elle use de l’adjectif comme Ferré l’affectionne : « la buanderie saint-sulpesque » (pour « saint-sulpicienne », naturellement). Et soudain, il y a changement de narrateur, sans prévenir : ce n’est plus Pépée qui parle mais, de nouveau, Léo Ferré. Curieux texte, parfaitement incohérent du point de vue de la narration, très émouvant, authentique.

Pépée, intelligente et rusée, comme on le sait, fut un temps surnommée Ysengrine, nom du renard, ici féminisé. Elle fut aussi dite « Pichtagrune » et, par un diminutif, « Pichtagrunette », mais je ne connais pas exactement l’origine de ce nom et me demande – sans en être sûr du tout – s’il a un rapport avec le « pichetegorne », nom donné au vin.

00:00 Publié dans Jalons | Lien permanent | Commentaires (24)

Commentaires

C'est vrai que Pépée est très cultivée, elle connaît Breton, elle a lu , à l'évidence, "les nourritures terrestres"...
C'est difficile d'apprécier la saveur des mots quand on ne connait pas le texte en son entier....
Quant aux toscans, j'ai essayé une fois ,ces fameux cigares torsadés, je n'ai jamais recommencé,ça arrache la gueule, il n'y a pas d'autres mot!
Pépée avait au moins ce point commun avec Lacan: le goût des cigares toscans...

Écrit par : francis delval | jeudi, 25 octobre 2007

Oui... Je vois que les questions de langue n'intéressent pas beaucoup les lecteurs, c'est dommage. S'agissant d'un auteur, il me paraît important d'examiner l'outil. Enfin, chacun est libre.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 25 octobre 2007

quand vous allez vers des textes peu connus, introuvables,il y a souvent peu de réactions...Les plus jeunes de vos lecteurs semblent moins intéressés, surtout effectivement quand il s'agit du langage.....Ces textes de perdrigal sont néanmoins une période de mutation, de mue, de renouvellement de sa langue de poète et de prosateur, même si une partie de ce vocabulaire n'a eu qu'une courte existence....Il faut mettre tous les écrits sur le même plan au niveau de l'étude, ne rien écarter a priori...avant de les avoir travaillés!

Écrit par : francis delval | vendredi, 26 octobre 2007

Je ne suis pas responsable du caractère "introuvable" de certains textes. Je rappelle qu'internet a définitivement tué la notion d'"introuvable" : il ne demeurerait qu'un unique exemplaire en Nouvelle-Zélande, qu'on pourrait le faire venir immédiatement dans sa boîte à lettres. Le prix est une autre affaire, mais ce n'était pas différent quand internet n'existait pas. Bref, on peut, avec un peu de patience et beaucoup de curiosité, trouver TOUT ce qui a été publié sous une forme ou sous une autre.

Je respecte évidemment le silence de chacun et sa décision de commenter ou non tel ou tel sujet. Mais qu'on ne s'intéresse pas à la langue lorsqu'on parle d'un auteur me paraît ubuesque.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 octobre 2007

Jamais lu ce texte, sinon des extraits cités.
Une langue, a fortiori celle d'un écrivain, ne peut être considérée comme un "outil" seulement. Donc pas évident d'en parler.
Je veux bien chercher sur internet, mais difficile de trouver avec un mot clef comme "programme".

Écrit par : gluglups | vendredi, 26 octobre 2007

Non, je parlais de dénicher des exemplaires à acheter. La plaquette Mon programme passe régulièrement en vente. D'une manière générale, tous les sites d'enchères ou de vente de livres d'occasion permettent aujourd'hui de trouver des ouvrages qui étaient réputés "introuvables". Je m'agace régulièrement lorsqu'on me dit -- pas seulement en ce qui concerne Léo Ferré -- que tel livre est introuvable et qu'en trois clics j'en déniche des exemplaires à tous les prix.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 octobre 2007

Bon ben dénichez-m'en un, alors, :)
Mais pas cher, lol!

Écrit par : gluglups | vendredi, 26 octobre 2007

Je suis bien d’accord que la langue du poète doit nous intéresser de façon prépondérante, mais il n’est pas si aisé que cela d’en parler. Pour ma part l’analyse de Jacques à propos du Ferrémuche m’a rappelé par certains aspects le roman « Les météores » de Michel Tournier où l’auteur s’attache à décrire le parcours de deux frères jumeaux. Je crois que pour cette histoire Tournier s’est appuyé sur les travaux du Pr Zasso ( ?) sur la gémellité et un des traits dominants de ce couple quasiment parfait c’est sa communication sur la base d’un langage forgé par lui et pour son seul usage, ce que l’auteur appelle la « cryptophasie », et dont l’autre – le singulier par opposition à l’être double – est exclu. J’ai l’impression que concernant Léo Ferré on assiste à un phénomène comparable. Le Ferrémuche parait effectivement prendre toute son ampleur à Perdrigal et considérablement quand le couple Léo-Madeleine devient de plus en plus prisonnier de sa propre image, de son mode de vie, de sa ménagerie et de sa demeure. C’est à la fois dans le fusionnel et dans l’enfermement que prend forme ce langage réservé aux initiés. "Ce sont eux [les autres] qui sont différents" écrit Madeleine dans ses Mémoires. Dans cette langue secrète, certains termes clés comme « Pouta » et ses dérivés sont empruntés à Annie (la fille de Madeleine) comme nous l’apprend Jacques ; d’autres viennent sans doute de l’entourage proche comme Paul Castanier (Léo Ferré lui emprunte le terme « saltimbicous ») et aussi sans doute à Maurice Frot. Mais l’essentiel semble résider dans la complicité entre époux et parfois il traduit aussi une agressivité réciproque en son sein. (En 1967 à propos de la chanson « C’est un air » Léo Ferré disait que c’était le chant de l’amour bourru). En outre j’ai l’impression que ce le recours à cette langue particulière est principalement circonscrit à l’époque de Gourdon, car je ne vois vraiment pas quel texte écrit en amont pourrait se comparer à « Mon programme » ou à « Je donnerais dix jours de ma vie ». En revanche lorsque le couple éclate au printemps 68, le Ferrémuche trouve semble-t-il un prolongement dans une autre cellule qui se substitue momentanément à la conjugale, celle constituée par le trio Ferré-Frot-Castanier. On en trouve trace notamment en 1972 dans le texte de Maurice Frot pour l’album « Il n’y a plus rien » et qu’il signe « Macoute ». On sait que l’amitié fusionnelle unissant les trois complices volera également bientôt en éclat, là aussi Léo Ferré étouffant dans une proximité dont il ne voulait plus. Le grand texte narratif de cette année 1973 c’est « Et basta » et vraiment la langue est très différente de celle employée dans les écrits de 1968-1969. Après cela je ne vois pas un recours évident et significatif au Ferrémuche.

Écrit par : Jacques Miquel | samedi, 27 octobre 2007

Il s'agit du professeur Zazzo. J'ai eu l'occasion de jeter un oeil sur ses archives personnelles, il y a quelques années. Il est contesté par certains professeurs de psycho de Paris 7, qui lui reprochent d'avoir fait quelques découvertes et de s'être arrêté là, tournant en rond et exploitant le filon sa vie durant. Comme vous l'imaginez, je me garderai bien de porter le moindre jugement en la matière.

Je réfute une fois encore toute notion de période et ne peux me résoudre à assimiler Perdrigal à une langue donnée. Certes, il y a vers 1968 un "pic" de ferrémuche (sans majuscule, puisque c'est un nom de langue) mais s'il y a un sommet atteint, c'est bien la preuve qu'il y avait eu ascension préalable.

Par exemple ? Eh bien, tout simplement, L'Âme du rouquin, bien sûr. Quand il écrit ce texte dont le titre est un salut ironique à Baudelaire ("Un soir l'âme du vin chantait dans les bouteilles"), Ferré ignore jusqu'à l'existence de ce qui deviendra sa maison. Je ne crois pas, même, qu'il ait alors déjà mis les pieds dans le Lot. Et La Zizique ? Les Copains d'la neuille ? C'est déjà du ferrémuche, tout ça. Evidemment, ce n'est pas en prose, mais c'est un autre débat. Ferré a toujours utilisé vers, prose, vers libres, prose poétique, indifféremment.

En outre, il écrit Je donnerais dix jours de ma vie quelques mois à peine après l'enregistrement du disque de 1967, où l'on trouve certains textes dont l'écriture se situe aux antipodes du ferrémuche (Le Lit, par exemple).

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

Moi, au contraire, la lecture de Jacques Miquel me paraît très convaincante (via le Pr Tournesol ou pas, en enlevant tout les accessoires psychologiques si besoin).

Ce que je ne comprends pas c'est que Jacques Layani semble vouloir refermer aussitôt une porte qu'il a lui-même ouverte. La comparaison avec d'autres textes en argot du type "L'Ame du Rouquin" - qui comptent eux aussi des créations, dérivations personnelles, pas forcément évidentes à la 1ère écoute - me paraît peu valide car le caractère autobiographique n'y est pas nettement affirmé, voire aucunement, et en tout cas n'est pas une référence indispensable à leur intelligibilité générale. L'autre aspect du "ferrémuche" résidant dans ce cryptolangage, d'une micro-société en quelque sorte prise dans ce rêve de singe.

Ce serait d'ailleurs intéressant de se demander dans quelle mesure ces textes n'assurent pas une forme de transition dans l'oeuvre, de même qu'il s'agit, dans la vie de Ferré, d'une époque de transition.

Question: comment comprenez-vous le titre Je donnerais dix jours de ma vie?

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

tout->tous (+autres erreurs laissées ailleurs), mais pas toujours évident de se relire dans votre petit rectangle. Une fenêtre d'aperçu préalable à l'envoi est-elle impossible sur votre blog? (bien sûr, c'est de votre faute:) )

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

Va pour plusieurs types de ferrémuche qui coexisteraient au fil du temps : par ex. celui du poète des "copains d'la neuille" et celui de "mon programme 69", en retenant toutefois la remarque importante de Gluglups quant au caractère autobiographique de certains textes en prose plutôt typiques de l'époque Perdrigal. (Excusez-moi mais en réfutant toute période dans l'oeuvre, on est obligé à recourir à des artifices...).
Quant aux difficultés techniques rencontrées par Gluglups je pense qu'il ne vous a pas échappé qu'il il y a ci-dessous une case "aperçu" à activer. Mais même avec cela je me résigne à laisser des fautes et coquilles dans mes commentaires...

Écrit par : Jacques Miquel | samedi, 27 octobre 2007

Ah oui zut, désolé en plus d'avoir dit une bêtise: je mets rarement en grand ma fenetre internet et je ne suis pas descendu suffisament bas...

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

et je ne suis pas descendu suffisament bas... non, ce n'est même pas ça, la bonne explication, car "envoyer" est à la même hauteur. Je suis confus, sans excuse.

Bref il manque quand même la possibilité de corriger après la publication pour les trop sûrs d'eux-mêmes et qui veulent faire vite...

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

C'est le modèle Haut et Fort tel qu'il est conçu, je ne peux rien ajouter sur ce plan. Et si vous saviez le mal que j'ai, parfois, à publier les notes à peu près correctement avec le traitement de texte ultra-basique qui est fourni ! Certaines notes me demandent une bonne heure de mise en page -- et encore, je ne tape pas directement dans le formulaire mais sur une page Word -- autrement, pas d'apostrophes typographiques, pas de capitales accentuées... Quant aux interlignes et aux blancs, c'est le bazar.

La question de Gluglups relative au titre pose dès l'abord un problème.

Dans La Rue, le titre est : Je donnerAIS... C'est un conditionnel. Habituellement, on dit par exemple : "Je donnerais dix jours de ma vie pour... obtenir quelque chose". Or, ce que semble (je dis bien : semble) vouloir nous dire l'auteur, c'est : Je donnerAI, au futur. C'est l'impression que j'ai, tout au moins. Elle provient du contenu du texte. Comme s'il nous DONNAIT vraiment cela, comme un cadeau, c'est-à-dire en échange de rien. Et non pas pour quelque chose, comme le suggère en principe le conditionnel.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

"comme un cadeau" ou bien pour ne plus s'en encombrer et s'en débarrasser définitivement (ce qui justifierait le conditionnel). Je sais bien qu'il s'agit d'une lecture rétrospective, mais le titre est peut-être lui même rétrospectif (par rapport au texte).

Je comprends bien qu'il faille se méfier de l'idée de "périodes" mais il est indéniable que la vie personnelle de Ferré contient des ruptures assez marquées. Et que certains textes portent une charge autobiographique telle, qu'il est impossible de les lire indépendamment.

A propos, ce qui m'a toujours frappé, c'est le fait que Ferré montre ses femmes ou sa famille sur ses pochettes de disques (rien de tel, à ma connaissance, chez Brel ou Brassens - mais sans doute chez Gainsbourg). Puisque vous connaissez bien le sujet, Madeleine apparaît à partir de quelle année? Quand Ferré s'est rapproché des Surréalistes? (en gros, une sorte d'image de l'Amour Sublime à la Aragon/Triolet)

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

Elle est présente dans Lettre à l'Angleterre, texte vraisembablement écrit peu après le voyage de 1950. Elle est dans De sacs et de cordes, enregistré en 1951. Sa photographie apparaît dans la presse très tôt, avant la rencontre de Breton. De mémoire, les images les plus anciennes dans mes archives doivent remonter à 1954 mais il en est sûrement de plus anciennes. Et puis, à la mort de Léo Ferré, Match (Match ? de mémoire, toujours) a publié leur photo de mariage qui, à ma connaissance, n'avait pas été rendue publique, soit le 29 avril 1952 (il faut dire que je n'étais pas né, mais depuis, elle ne l'avait pas été non plus).

Pour en revenir au titre, "pour ne plus s'en encombrer et s'en débarrasser définitivement (ce qui justifierait le conditionnel)" me paraît une interprétation convaincante. D'autant que le texte s'achève le 11 janvier 1968 et qu'il paraît en mai dans La Rue. Soit quatre mois plus tard. Compte tenu du temps de réalisation d'une revue imprimée en offset (on est avant la micro-informatique) et du temps de préparation de ce qui sera un numéro 1, surtout avec les moyens financiers limités de la Fédération anarchiste et, plus particulièrement, du groupe Louise-Michel, on peut déduire que le texte a été remis entre février et mars, approximativement. Avril, au plus tard, et encore, ça me semble trop tardif pour une parution en mai, même si les anarchistes ont une longue tradition d'imprimeurs et de typographes. Après le 28 mars, date à laquelle il change de vie, votre hypothèse se tient parfaitement.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

Mais nous sommes ici en plein biographisme !

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

Concernant la photo du mariage de Léo et Madeleine Ferré, (donnée dans Match après la mort de l'artiste) en dépit de la légende du journaliste on peut se demander si en réalité il ne s'agit pas d'un cliché pris lors de la première de "La chanson du mal aimé" à Monaco en 1953 . C'est surtout le smoking qui me mène à cette interrogation...

Écrit par : Jacques Miquel | samedi, 27 octobre 2007

(1954, pas 1953...)

Vous avez entièrement raison. Je viens d'aller vérifier. Même habit, même robe, même coiffure. La légende est infiniment trompeuse. C'est du pur Match, saloperie ! Cette image a bien été prise le soir du 29 avril 1954 à Monaco, date justement choisie par Madeleine pour leur deuxième anniversaire de mariage.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

1954 bien sûr... Ma supposition était donc fondée. J'ai pensé à cela parce que dans la lettre à son costume je crois qu'il écrit qu'il ne l'a porté qu'une seule fois, justement pour diriger le grand orchestre. Mais enfin ce ne sont que des détails...

Écrit par : Jacques Miquel | samedi, 27 octobre 2007

"Elle est présente dans..." oui, bien sûr, mais sur les POCHETTES de disque? Pour moi, il y aurait un côté publicitaire, en tout cas une imagerie à la mode surréaliste, se construire une image de "vrai" poète, moi aussi j'ai ma muse style Nadja, Elsa, tout ça. - même si je ne mets pas en doute la sincérité des sentiments de Ferré, bien sûr (d'où l'évolution de cet amour "sublime" car il a trop cru à son propre mythe?). Madeleine est d'ailleurs un des "arguments" de Péret ou de la revue surréaliste 56.
Bon, je file, vous avez du temps pour me répondre, lol.

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

"Mais nous sommes ici en plein biographisme !"

Non le biographisme, ce serait utiliser l'oeuvre dans le but exclusif de rendre compte de la vie ou l'inverse.

En revanche, la présence de Madeleine ou de Marie ou des enfants constitue partiellement certes, un message métadiscursif, une façon de (se) représenter son oeuvre.

Bref l'hypothèse que j'ai la flemme de vérifier dans votre livre, ce serait que la présence de Madeleine en grande photo sur les pochettes (figurant en couple de préférence) coïncide avec l'époque où Ferré s'est mis à fréquenter les Surréalistes (en gros 56, 57).

Il me semble que la photo du chien l'ait précédée.

Écrit par : gluglups | samedi, 27 octobre 2007

Bon, vérification faite, elle apparaît en 1956 pour le disque de Poète... vos papiers !, mais c'est la moindre des choses, puisque c'est son disque à elle. Comme on le sait, on ne voit que ses yeux.

Puis elle figure dans le disque du Mal-Aimé en 1957, mais à l'intérieur de la pochette, dans le livret.

Ensuite, la première occurrence est le 45-tours Odéon où tous deux dansent, avec Jean Cardon à l'arrière-plan, soit en 1958.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 27 octobre 2007

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