samedi, 18 octobre 2008
Un documentaire de Sandrine Dumarais
Je connais Sandrine Dumarais depuis quelques années. C’est une documentariste dont j’ai vu un film consacré à Mitterrand et à la Nièvre ; un autre, à Trintignant disant Apollinaire ; un, sur un village d’enfants ; un, enfin, dévolu à Albertine Sarrazin, auquel elle a cru bon de donner à ma misérable personne le rôle d’un fil conducteur.
Je viens de découvrir, encore inédit, Brel, Brassens, Ferré, trois hommes sur la photo, son plus récent film : cinquante-deux minutes. Je me demandais ce qu’elle allait pouvoir tirer de cet entretien ultra-connu, paru dans Rock et Folk, republié dans Chorus, édité en album chez Fayard, diffusé à Europe 1, bref, battu et rebattu. J’ai été très heureusement surpris. Fidèle à sa manière d’écrire, elle met tout sur la table dès le début puis, d’un doigt délicat et sans en avoir l’air, trie et ordonne. Dira-t-on jamais suffisamment l’importance du montage ? Ici, il fait vivre effectivement la rencontre devenue légendaire, la situe dans son contexte de 1969 et fait très bien comprendre en quoi elle peut encore faire rêver en 2008. Ne serait-ce qu’en cela, le documentaire de Sandrine Dumarais, discret, respectueux, est intéressant. Mais le morceau de bravoure est constitué par les réactions de Juliette Gréco à l’enregistrement des voix des trois hommes. J’avais suggéré à la réalisatrice de la rencontrer. Elle a tiré de l’interview que la chanteuse lui a accordée le meilleur, le plus fin. Avec des remarques que seule la Gréco peut faire au sujet des trois chanteurs : « Ils auraient voulu baisser leur culotte qu’ils n’auraient pas fait autrement ».
Je ne sais pas quand ce film sera diffusé par FR 3. Il faudra patienter : il vaut d’être vu.
16:28 Publié dans Spectacles et émissions | Lien permanent | Commentaires (41)
Commentaires
Ce film va peut-être me réconcilier avec ce fameux entretien
que j'ai toujours trouvé artificiel, dans la mesure où , au fond, ils n'avaient pas grand'chose en commun,et peu à se dire.
Ma réaction a toujours été un malaise diffus.Surtout à cause
du rapport Brel-Ferré.
Ferré aimait beaucoup certaines chansons de Brel,comme
Amsterdam, et , on le sait peu, surtout "Jackie" qui était une de
ses chansons préférées.
Et si l'on en croit Ferré,Brel ne l'aimait guère.Vous savez bien
qu'il a raconté comment Brel l'appelait "Léon",et dit et écrit, selon leur ami commun Philippe Fourastié :"Chez Léon, tout
est bidon "....
Et je n'écoute plus (mais cela n'a rien à voir ) de chansons,
Ferré mis à part, et quelques francs-tireurs bretons on canadiens...Brel, Brassens, je connais pas coeur ,je n'ai plus
envie d'écouter..ça fait des années.
Seul Ferré a résisté et résistera.Je crois que c'est parce qu'il
est plus complet ,son écriture plus diversifiée et infiniment
plus riche,et aussi sa musique et sa voix.Et mon imaginaire est
tissé aux métaphores ferréennes.
Je ne dis pas cela pour provoquer une polémique ou déclencher un exercice de style en "chanson comparée",
mais parce que je trouve que cette rencontre a été mise
à trop de sauces....On l'a trop lue, trop vue....
Je souhaite que le film me fasse réviser mon point de vue.
Écrit par : Francis Delval | samedi, 18 octobre 2008
Nous sommes bien évidemment d'accord, et sur la rencontre et sur les rapports entre Brel et Léo Ferré, et sur tout le reste.
Cela n'enlève rien à la qualité de ce documentaire et au regard délicat de Sandrine. C'est justement ce qui m'a touché : elle a su redonner à cet entretien, symbolisé dans le film par la photo-icône, le caractère de nouveauté qu'il avait en 1969, et donner une interprétation de l'intérêt qu'il suscite aujourd'hui. Artistiquement parlant, je trouve que ce documentaire est personnel et qu'il rénove quelque chose d'usé jusqu'à la trame. C'est pour cela -- le point de vue de la réalisatrice et son écriture filmique -- que j'ai voulu en parler.
Écrit par : Jacques Layani | samedi, 18 octobre 2008
Ce documentaire a été diffusé sur la TSR (télévision suisse romande)
La qualité du reportage est de donner une lecture très intéressante de cet entretien.
Le plus intéressant étant les analyses de Juliette Gréco.
Écrit par : Claude-Alain Frund | dimanche, 19 octobre 2008
Ah, il a déjà été donné en Suisse ? Je ne le savais pas.
Claude-Alain Frund est donc d'accord avec moi : c'est la lecture de Sandrine qui est intéressante. Et Gréco est effectivement formidable, dans ce film. De plus, elle est -- c'est étonnant, vraiment -- toujours aussi belle, aussi animale, aussi piquante. Gréco, quoi.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 19 octobre 2008
A propos de Brel: je trouve tout à fait désolante la vente des
archives, manuscrits ,objets personnels, aux enchères chez
Sotheby.
Certes, sa fille est tout à fait libre de le faire.
Est-ce un problème d'argent? Brel se vendrait-il mal?
Les générations qui ont suivi la nôtre, les moins de trente ans
écoutent-ils encore Brel, ou Brassens ?....qu'ils n'ont connu
qu'à titre posthume....?
Nous n'avons pas la réponse.
Écrit par : Francis Delval | dimanche, 19 octobre 2008
Bonjour Francis
Juste une précision : je crois savoir que la vente des objets de Brel a été faite par un collectionneur, et que la fille de Brel y était opposée.
Cela dit je déplore cette vente, tout comme j'avais été attristé par la vente des objets de Monique Morelli, (dont les accordéons deson compagnon, Leonard). Reste de cette un catalogue de ventes.
Daniel DALLA GUARDA
Écrit par : DALLAGUARDA | dimanche, 19 octobre 2008
Mais... Je crois bien que la vente en question est faite par un particulier, qui fourgue ses collections. Il me semble bien, en tout cas, que cela n'a rien à voir avec France Brel.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 19 octobre 2008
Commentaire croisé avec celui de Daniel, pardon.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 19 octobre 2008
Par contre,cherchant un texte de Brel sur le site "paroles.net",où l'on trouve les textes essentiels de presque
tous les chanteurs français (ex:195 textes de Ferré), je me suis
rendu compte que tous les textes de Brel sont interdits d'accès,bien que les titres figurent toujours, à la demande expresse des ayant-droits.
Écrit par : Francis Delval | dimanche, 19 octobre 2008
France Brel a la réputation d'une gardienne rigide de la mémoire de son père. Tous ceux qui ont eu affaire à elle se promettent de ne pas recommencer. Chez Textuel, on m'a dit, parlant du volume Brel de la collection "Passion", qui vient de sortir, alors que je leur demandais s'ils avaient pu obtenir l'accord de France Brel : "Disons qu'on est à peu près sûr de ne pas avoir de procès..." Je crois que Sandrine a eu elle aussi des difficultés. Je ne sais pas pourquoi FB se conduit ainsi.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 19 octobre 2008
Nous pourrions également évoquer la vente aux enchères, le mardi 22 avril 1997, à Rennes, du mobilier de Guesclin.
Je me souviens de l'émotion de Marie-Christine qui put, fort heureusement, acquérir le piano Blüthner.
Écrit par : Luis Miguel VALLEJO | dimanche, 19 octobre 2008
Le court reportage à la télé sur la vente Brel était assez confus,
France Brel était là.Et le commentaire n'a pas permis de savoir
quel était son rôle dans l'affaire...De toutes façons, si c'était une
collection privée,le collectionneur a bien dû acheter les objets
à quelqu'un.Du manuscrit d '"Amsterdam" à sa guitare, en passant par ses pipes.....ça n'est pas tombé du ciel.
La succession Ferré n'a pas été plus simple,et tout ne semble pas encore réglé.On nous promet néanmoins "l'opéra du pauvre" en CD pour 2009.
On oublie l'envers du décor,les coulisses quand on écoute
les chansons,heureusement.
J'ai refait un tour sur "paroles.net"..Les "Ferré" sont passés
à 237...depuis la dernière fois où je suis allé voir.Avec une erreur , une chanson dont je n'ai pas retenu le titre,"paroles de gilbert Bécaud,musique de Léo Ferré"(sic)
Les sites de ce genre sont nombreux,et dans ce que j'ai exploré, il n'y a que Brel qui soit interdit,même des textes qui
doivent avoir plus de cinquante ans......
Écrit par : Francis Delval | dimanche, 19 octobre 2008
Pour trouver les textes de Ferré en ligne-c'est pratique quand
on n'a pas les bouquins sous la main-il y a 2 sites intéressants;
Sur Google , taper "chansons de Léo Ferré" ( cocher Web ou
Francophone , mais pas France !).
Vous aurez en position 1 le site "paroles.net," dont j'ai parlé
plus haut
et après sa notice Wikipédia, en troisième position le site
www.fr.musique...léo Ferré..
Ce site est beaucoup plus riche, on peut y lire 95 pour cent
des chansons de Ferré, mais aussi des poèmes de "Poète..vos papiers!" et d'autres recueils, des proses, des textes comme "Les idoles n'existent pas" etc....Très pratique
quand on est loin de sa discothèque ou de sa bibliothèque.
Il y aussi des extraits de "l'opéra du pauvre"
Bref, de quoi travailler, mais vous devez tous connaître ces
pages internet.....
Écrit par : Francis Delval | dimanche, 19 octobre 2008
J'ai demandé à Sandrine Dumarais quand FR3 diffuserait son documentaire.
Elle m'a répondu qu'elle ne le savait pas encore, qu'il avait été proposé pour la période de fin d'année et que, si cela n'était pas possible, il ne passerait qu'en juin, la veille de la fête de la musique.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 29 octobre 2008
Je suis tout à fait d'accord avec les conclusions de M. Francis Delval, ayant lu la biographie "Une vie d'artiste" de Robert Belleret ( édition actes sud leméac ), où je retrouve les mêmes conclusions et le rapport difficile entre Léo et Brel , néanmoins je pense que cette histoire est partie d'un malentendu. Mais je persiste à croire que Léo resiste beaucoup mieux et restera un artiste majeur dans la chanson française, même après sa mort Léo reste un problème pour les médias, ce silence est assourdissant.
Écrit par : Kaddour Douah | samedi, 01 novembre 2008
Bienvenue à Kaddour Douah, nouveau participant.
Écrit par : Jacques Layani | samedi, 01 novembre 2008
brel brassens ferré... oui les "moins de trente ans" les écoutent... j'en fait partie, et je ne les ai pas connus par "héritage familial"... mais par mes amis... de moins de trente ans ;-)
Écrit par : yann valade | lundi, 03 novembre 2008
Sur le site paroles.net,une grande partie des textes de chansons ont été supprimés depuis huit jours, dont ceux de Léo
Ferré, ou d'alain Leprest.
A la demande de la SACDEM...qui demande des compensations financières.
Brel, c'est la famille.
Écrit par : Francis Delval | lundi, 03 novembre 2008
...de la CSDEM..désolé, je me perds dans les sigles.
Écrit par : Francis Delval | lundi, 03 novembre 2008
C'était à prévoir, au moment où le gouvernement décrète de retirer internet aux pompeurs de toile.
Par ailleurs, plus les pauvres augmentent, plus ceux qui ont quelque chose se protègent. Chacun va bientôt épier son voisin pour savoir s'il a plus, s'il le mérite, d'où ça lui vient... l'heure des dents longues.
Écrit par : Martine Layani | lundi, 03 novembre 2008
bonjour, quelqu´un peut m´en dire plus sur le rapport difficile entre Léo et Brel..cela m´intéresse beaucoup ..merci
J ai toujours eu une préférence pour Brel et Brassens, Ferré est venu après je commence à le comprendre ......
Écrit par : Alain kil | mardi, 04 novembre 2008
Bonjour Alain ; bienvenue. Il y a des choses au sujet des rapports de Brel et Ferré dans la note "Tout en haut de l'échelle", dans la rubrique Personnages.
Écrit par : Martine Layani | mardi, 04 novembre 2008
Oui, enfin, ce n'est pas tout. Cela concerne surtout la taulière de L'Echelle de Jacob.
En résumé, pour Alain Kil :
Brel n'aimait pas Léo Ferré, qui l'a regretté toute sa vie. Dans La Bande à Bonnot (film de Fourastié, en 1968), Brel, dans le rôle de Raymond Pellegrin dit Raymond-la-Science, écrit sur un mur : "Chez Léo, tout est bidon". Fourastié, qui est leur ami commun, refuse ce geste et lui demande de modifier son inscription. Brel ajoute un n, et cela devient : "Chez Léon, tout est bidon".
Dans l'entrevue de 1969 qui, en soi, représente le summum de la platitude et du total désintérêt, Brel reste très en retrait, notamment lorsque Ferré propose un spectacle à trois, chose à laquelle il tenait beaucoup. Brel fait mine d'être partant, mais on sent, à la lecture comme à l'audition, qu'il n'en fera rien.
Idem pour Brassens, manifestement aussi intéressé par le projet qu'un renard par un poste dans l'administration des douanes.
Les deux, qui se connaissaient bien et se voyaient en-dehors du travail, sont proches et restent réservés face à un Ferré qui ne sait pas quoi faire du sentiment amical qui l'anime.
Tout ce qu'on raconte au sujet de cette rencontre supposée légendaire est légende. Elle n'a, humainement et artistiquement parlant, aucun intérêt réel. Un brassage de généralités et de platitudes.
Si j'ai évoqué le documentaire de Sandrine Dumarais, c'est parce qu'elle apporte à son sujet un traitement artistique, une écriture filmique, un regard original. Elle rêve sur une photo, et cela prend forme.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 04 novembre 2008
Raymond la science s'appelait Raymond Callemin...et non
Raymond Pellegrin , qui fut un excellent acteur.Rendons à
César...Voir Wikipédia ou le livre de Boudard.Dans mon souvenir, je voyais le film de Fourastié plus tardif, après la rencontre des 3 chanteurs.Ferré a été bien "sympa"d'accepter
de rencontrer Brel , sachant que celui -ci ne l'aimait guère...
Écrit par : Francis Delval | mardi, 04 novembre 2008
Caillemin, évidemment ! Quel lapsus stupide de ma part...
La Bande à Bonnot date bien de 1968. J'avais seize ans et le film était interdit aux moins de dix-huit. On ne m'a pas laissé entrer, malgré mon costume-cravate pour faire sérieux et "grand". Et puis, j'ai eu dix-huit ans et on ne jouait plus le film. Je ne l'ai vu que plusieurs années après.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 04 novembre 2008
Pour information, je reçois de Sandrine Dumarais le message suivant :
"Le film va être diffusé le samedi 10 janvier à minuit sur France 3. C'est donc une information que vous pouvez donner sur votre site.
Et il y aura une présentation du film le 16 janvier au Centre musical Barbara, c'est du coté de Barbès et je serai bien sûr ravie que vous puissiez venir ; si vous souhaitez y convier quelques amis, n'hésitez pas. Après la projection, en parallèle du cocktail, il y aura une "scène ouverte autour des chansons de Brel, Brassens et Ferré" où tous ceux qui veulent pourront se lancer à chanter".
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 25 novembre 2008
bonjour, je suis un grand admirateur "quinqua" de léo ferré, il m'accompagne depuis des années tout comme brel et brassens et d'autres aussi. En ce qui concerne cette rencontre "historique" je pense aussi que c'était surtout une opération "médiatique" et en lisant le beau livre on s'aperçoit évidemment de la pauvreté des propos. Ils sont tous les trois sur leurs gardes. Mais il nous reste cette photo,...et maintenant ce film que je me réjouis de voir.
Écrit par : jean michel françois | lundi, 01 décembre 2008
Tiens, un nouveau participant. Bienvenue.
Effectivement, deux choses sont à retenir dans ce film. Ce que représente aujourd'hui l'image de cette rencontre et le point de vue sans concession de Juliette Gréco.
Retenons cependant qu'en 1969, cette rencontre n'était pas vécue comme LA THE rencontre. Après tout, quelques pages dans Rock et Folk, même avec la couverture (partielle), ce n'est pas si important que ça. C'est par la suite qu'on a sombré dans le mythe. Le documentaire est d'autant plus intéressant, sur ce point.
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 01 décembre 2008
L'importance que revêt aujourd'hui cette rencontre est également renforcée par la transposition de cette émission de radio au théâtre avec la pièce "Brassens, Brel, Ferré ou L'interview" qui se joue actuellement au Funambule (Montmartre). Il y a quelques mois, j'ai également aperçu un boîtier de CD dont la jaquette reprend la photo mythique mais détournée : les trois artistes disparus y sont remplacés par trois chanteurs ou comédiens reprenant les poses et gestuelles de leurs illustres modèles.
Écrit par : J. Miquel | lundi, 01 décembre 2008
Il y a effectivement eu des variations à l'infini et, à mon avis, ce n'est pas terminé. Et pendant ce temps-là, personne ne lit les rencontres de Léo Ferré avec Gainsbourg ou avec Nougaro, parues en leur temps sous une forme moins médiatisée.
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 01 décembre 2008
"Brel Brassens Ferré, trois hommes sur la photo", le documentaire de Sandrine Dumarais, est programmé pour le samedi 10 janvier à 1h05 sur France 3 (rediffusion le dimanche 5 janvier à 4h35).
L'émission est gratifiée d'un "T" dans Télérama mais la critique de Valérie Lehoux n'est pas franchement dithyrambique.
Écrit par : J. Miquel | jeudi, 08 janvier 2009
Oh, le film ne mérite pas de dithyrambe. Il s'agit seulement, de la part de la réalisatrice, d'un regard sensible et d'une écriture intelligente. Gréco, en prime, savoureuse.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 09 janvier 2009
Finalement, quelqu'un a-t-il vu ce documentaire, diffusé sur FR 3 ?
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 16 janvier 2009
Eh bien finalement moi je l'ai vue et à une heure moins nocturne ou matinale que celle annoncée dans la presse TV. France 3 Sud a eu en effet la bonne idée de diffuser cette émission samedi dernier à 4 heures de l'après-midi. Je dirai tout de suite que j'ai beaucoup apprécié ce film d'une heure, mais il faut bien reconnaître que si je suis passionné par l'oeuvre de Léo Ferré, j'ai également une grande estime pour celles de Georges Brassens et de Jacques Brel. Pour ce qui est de l'interview tout le monde la connait, mais une des réussites de la réalisatrice a été de faire un découpage trés aéré illustré par la multitudes de clichés tirés ce jour-là sous tous les angles et dans tous les coins par Jean-Pierre Leloir. Celui-ci intervient d'ailleurs pour évoquer les condiditons matérielles plutôt peu propices à un reportage photo offertes par cet appartement parisien. Quant à François-René Cristiani il raconte en détail la genèse de cette rencontre, dont l'idée lui était venu alors qu'il était pigiste à Rock & Folk. Il n'était même pas question au début d'amener un magnétophone. Ce devait être une rencontre dont FR Cristiani aurait juste tiré un article. Ceci permet quand même de relativiser l'importance au départ de cet événement dont les protagosnistes eux-mêmes n'attendaient apparemment pas grand chose.
Autre procédé que j'ai également apprécié à côté du mouvement visuel donné par les photos de JP Leloir, l'utilisation d'une chambre d'écho pour telle ou telle phrase d'un des trois artiste méritant d'être soulignée. Cela fait penser un peu à une mise en abyme sonore.
Juliette Gréco et Gérard Jouannest d'une part, et Jacques Higelin d'autre part, apportent des éclairages souriants sur la sincérité ou les contradictions de l'un ou de l'autre. Enfin des séquences issues d'autres émissions ajoutent un peu au relief de l'ensemble : J. Brel dans deux extraits de L'homme de la Mancha, G. Brassens interprétant La non demande en mariage et La mauvaise réputation et Léo Ferré dans Les anarchistes et L'idole (extraits du Bobino 69). On entend aussi celui-ci dire qu'il s'attend à rencontrer deux confrères et qu'il espère après quitter deux copains. On connaît la suite...
Écrit par : J. Miquel | vendredi, 16 janvier 2009
Merci, Jacques. Ce qui m'étonne toujours chez Sandrine Dumarais, c'est son mode de fonctionnement : au début d'un film (je rappelle que j'en ai vu plusieurs), elle dispose tout sur la table, comme en vrac, comme si elle vidait ses poches ou son sac à main. Et puis, sans qu'on s'en aperçoive vraiment, tout s'ordonne et, au bout du compte, le propos, son propos apparaît. La difficulté, c'est de faire ça, chaque fois, non pas en une heure mais, compte tenu du "format" le plus fréquent des documentaires, en cinquante-deux minutes. Par ailleurs, elle sait éviter l'ennui que créerait inévitablement un simple défilé de "têtes parlantes".
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 16 janvier 2009
Apparemment, personne d'autre n'a regardé ce film, sans doute en raison de l'heure. C'est dommage, parce qu'il ne passera sans doute jamais à un horaire plus "accessible".
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 16 janvier 2009
Bonjour,
je viens vous demandez quel rapport avait Leo Ferré avec Barbara?
car j'ai un site sur Barbara, Barbara Chante : http://barbarachante.free.fr
elle a chantait a ses début des chansons de Léo ferré
je cherche aussi une photo de Leo ferré avec Barbara.
Bien cordialement
Christine
Écrit par : benise | lundi, 02 mars 2009
A ma connaissance, aucun. Barbara a chanté La Vie d'artiste et Barbarie, c'est tout. Et, dans une émission de télévision, un poème d'Aragon mis en musique par Ferré.
Je peux vous dire que Mathieu Ferré lui avait proposé, après la mort de son père -- soit entre 1993 et 1997 où elle disparut elle-même -- de faire un disque de chansons que Léo Ferré n'avait pas enregistrées. Elle a refusé, mais je ne sais pas pour quelle raison.
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 02 mars 2009
Il me semble que Barbara a également interprété "Monsieur William" (JR Caussimon / L. Ferré) gravé sur CD Philips "Barbara sur Europe 1" uniquement disponible dans le coffret "Ma plus belle histoir d'amour".
Par ailleurs un album de Barbara à l'Olympia (1974 ?) est illustré de deux photos extraites du livre "La mémoire et la mer" (photographies de Patrick Ulmann - Texte Léo Ferré) édité aux éd. Berger en 1977. Ce livre n'ayant pas été publié, il semble bien que Barbara s'intéressait suffisamment à Léo Ferré pour connaître cet ouvrage et peut-être pour en avoir un exemplaire HC .
(Excusez-moi de l'approximation de cette note, mais je cite de mémoire).
Écrit par : J. Miquel | mardi, 03 mars 2009
Erratum : Il s'agirait plus vraisemblablement d'un album Barbara en public 1978 (plutôt que 1974 où le livre "La mémoire et la mer" n'avait pas encore été conçu !).
Écrit par : J. Miquel | mardi, 03 mars 2009
J'avais oublié Monsieur William, effectivement.
Et il s'agit bien du disque de 1978.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 03 mars 2009
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