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lundi, 19 février 2007

Ferré et les écrivains

Voici un relevé, pas forcément exhaustif, des amitiés que connut Léo Ferré dans le monde des écrivains. Je ne crois pas que beaucoup de chanteurs aient eu autant de connaissances dans ce domaine, sauf peut-être Brassens, ce qui n’est pas sûr, Guy Béart ou Mouloudji.

On connaît l’histoire de son amitié, trop tôt interrompue, avec Breton. J’en ai examiné les aspects ailleurs, je ne les redirai pas ici, sauf s’il venait à apparaître des choses nouvelles. Cette rupture nous a privés, j’en suis certain, d’un disque qui aurait compté, auquel je ne cesserai jamais, sans doute, de rêver.

Benjamin Péret lui fait une place dans son Anthologie de l’amour sublime.

Avec Aragon, on a eu le disque. L’amitié a duré plus longtemps, Ferré a même bénéficié de l’appui des organisations communistes durant un temps (ventes du Comité national des écrivains, fêtes diverses). Jacques Vassal a parlé du projet d’un second enregistrement, avancé par Ferré lui-même, qui resta sans suite.

Il y eut un rendez-vous manqué, la rencontre avec Sartre, dont on ne sait pas bien si elle aurait pu aboutir à une œuvre artistique mais qui aurait forcément donné quelque chose d’intéressant. Au temps des cabarets, Ferré chante à la Rose rouge : dans le public, se trouve Sartre. Ferré dit lui-même qu’il a été impressionné. Il raconte avoir déjeuné avec lui longtemps plus tard, et discuté. Il ne semble pas que cela ait eu de prolongement. Quand Sartre descend vendre dans les rues de Paris le journal interdit La Cause du peuple, Ferré pense l’appeler pour agir avec lui. Il se ravise, craignant une mauvaise interprétation de son geste, dans le sens d’une publicité intempestive. Enfin, quand Jean-Edern Hallier laisse paraître un article dans L’Idiot international appelant à recevoir désormais Ferré « à coups de pavés dans la gueule », Ferré s’adresse à Sartre, au motif que Simone de Beauvoir est directrice de la publication (son nom servait de paravent, bien sûr). Sartre lui répond que, justement, elle vient de démissionner. Voilà, rapidement, ce à quoi se résument leurs rapports. Je ne peux m’empêcher de penser que c’est vraiment dommage.

Louise de Vilmorin qui le découvre à travers un disque dans un café l’invite dans l’émission La Joie de vivre qui lui est consacrée. Puis il sera invité chez elle à Verrières où il rencontrera Roland Petit et Zizi Jeanmaire. De là, sortira La Nuit qui deviendra L’Opéra du pauvre, comme on le sait. Je ne reviens pas sur cette histoire que j’ai déjà racontée.

Pierre Seghers avec qui il fit deux chansons et qu’il introduira lui-même chez Louise de Vilmorin, l’accueillera dans la collection « Poètes d’aujourd’hui », comme je l’ai raconté aussi ailleurs.

Ce même volume des « Poètes d’aujourd’hui » fut présenté par Charles Estienne, écrivain et critique d’art.

J’ai détaillé ailleurs son amitié avec Luc Bérimont.

Jean-Pierre Chabrol restera son ami fidèle avec qui il fit des émissions de radio et d’autres de télévision. Il lui trouvera une maison en Ardèche dans une période difficile.

Paul Guimard lui dédiera son roman L’Ironie du sort. Il sera sur le plateau de l’émission littéraire de Polac lors de la sortie de Benoît Misère. Ferré n’appréciera guère, plus tard, que Guimard ait accepté des responsabilités aux côtés de Mitterrand. Lui-même avait refusé de soutenir sa campagne de 1981, refus qu’il réitèrera en 1988 auprès de Hanin s’engageant à lui procurer un orchestre.

Benoîte Groult, à la ville Mme Guimard, fut aussi proche, un temps.

On a déjà parlé de Jean-François Revel, approché un moment pour l’achèvement et la publication de Benoît Misère.

Christine de Rivoyre fut reçue boulevard Pershing, avant le récital de 1955 à l’Olympia. Elle venait en tant que journaliste mais reçut-elle cette rencontre autrement qu’en écrivain ?

Ferré prit position dans « l’affaire Minou Drouet » et, à ce sujet, eut à voir avec André Parinaud et, encore, Breton.

Ferré et Mac Orlan furent proches, le temps d’une chanson et jusqu’à leur brouille.

Max-Pol Fouchet l’accueille dans son anthologie de poésie.

Calvet atteste une rencontre manquée avec Barthes, une autre, sans suite, avec Lacouture.

Enfin, de même qu’il fut reçu par Polac, il le fut par Pivot.

Je pense qu’il y eut d’autres rencontres. Cet intérêt pour Ferré, manifesté par des hommes de lettres, n’est pas sans signification. On lui reconnaît, semble-t-il, quelque chose qui le différencie des chanteurs, au sens où ce mot est habituellement employé. Ce qui peut nourrir notre réflexion esquissée dans la note Ferré, qu’est-ce que c’est ?

00:00 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (35)

Commentaires

Juste pour dire qu'en plus des rencontres/échanges, il y a aussi eu des confrontations rapides dont Ferré a parlé à la radio: une avec Queneau (qui avait un rire particulier dit-il lorsqu'il venait l’écouter dans les cabarets mais qui ne donnera jamais suite à la soumission de ses poèmes pour la Pléiade) et une autre avec Cocteau et Genet je crois toujours à l'époque des cabarets (devant qui il aurait fuit très vite en « comprenant » leurs préférences sexuelles).

Écrit par : Raoh | lundi, 19 février 2007

Quoique je ne sois pas du tout certain que Ferré visait la Pléiade. Je crois plutôt me souvenir qu'il disait, à titre informatif, que Queneau en avait eu la responsabilité et que c'était dans sa boite aux lettres qu'il a déposé ses poèmes.

Écrit par : Raoh | lundi, 19 février 2007

C'est parfaitement exact : l'histoire du rire de Queneau et des poèmes glissés dans la boîte aux lettres de Gallimard, à l'attention de Queneau, certes pas pour la Pléiade (d'ailleurs, Queneau ne s'occupait pas de la Pléiade, mais de l'Encyclopédie de la Pléiade), mais simplement parce qu'il le connaissait un peu, du temps des cabarets, et que ça lui faisait un contact. Il n'y eut jamais de suite. A ma connaissance, ce fut la seule fois où il tenta lui-même de faire quelque chose pour publier ses textes.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Autre précision : ce n'est pas Cocteau et Genet, mais Cocteau et Jean Marais, au temps du Boeuf sur le toit. On les avait présentés. Il n'aimait pas Cocteau, qui avait renié Genet pour pouvoir être élu à l'Académie ("Quand Cocteau vend Genet pour un bout de bicorne"). Pour Genet, il avait beaucoup d'admiration, il l'a évoqué dans Maudits soient-ils ! et je ne sais pas très bien comment il faut comprendre le vers : "Et que m'importe alors Jean Genet que tu bandes" qu'on entend dans Poète... vos papiers ! (la chanson).

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Des artistes que vous citez,c'est évidemment Mouloudji qui a connu le plus d'écrivains,Marcel Duhamel dès l'adolescence,la "bande à Sartre",de façon très intime entre 38 et 46,henri thomas,audiberti,marcel aymé,prévert etc ,la liste serait trop longue etsort un peu du sujet
A propos d'Aragon,vous qui avez des archives bien tenues:Les lettres françaises,le journal dirigé par Aragon, avaient publié, dans le numéro 1000,vers 64?, de larges extraits,sur une demi-page en plusieurs colonnes,des "chants de la fureur"qui n'étaient pas dans le Seghers 93;j'ai égaré ce document il y a longtemps,hélas.Je n'ai jamais vu cette publication mentionnée nulle part dans les livres sur
Ferré que je connais
Connaissez-vous ce texte?Je pense qu'on devrait pouvoir le retrouver....
Pour revenir à Mouloudji,rappelons qu'il a publié une dizaine de romans,presque tous introuvables et dont l'intérêt,n'est pas négligeable

Écrit par : francis delval | lundi, 19 février 2007

Mouloudji : une biographie est en préparation. Gilles Schlesser est en train de l'écrire pour l'Archipel. Pour ses livres, utiliser régulièrement les sites de vente par internet : la notion de livre introuvable a du plomb dans l'aile.

Non, je ne connais pas ce numéro des Lettres françaises. On doit pouvoir le retrouver, ce n'est pas un journal rare. Reste à tomber sur la bonne livraison, bien sûr.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

oui,mais je possède presque tous les livres de mouloudji,pour qui j'ai toujours eu une"tendresse" pariculière....rappelons pour l'anecdote qu'il fut en 44(?) le premier lauréat de l'éphémère "prix de la pléïade pour son roman"Enrico",prix qui réunissait le plus prestigieux des jurys jamais constitué:Eluard,Malraux,Camus,Paulhan,blanchot,Queneau,Arland, Sartre....
le numéro 1000 doit bien pouvoir être retrouvé,qu'on puisse reconstituer tout le début des "chants de la fureur"
Savez-vous si Ferré a pu connaître Testori,l'auteur de "Rocco et ses frères" dont il a mis deux poèmes en musique...je regrette que ces deux textes n'aient pas été traduits,à ma connaissance;même en lisant un peu l'italien,ils sont difficilement accessibles,Testori écrivant le plus souvent en dialecte lombard,comme les premiers remans de Pasolini sont en frioulan,ou alors mon italien de méthode assimil est trop sommaire

Écrit par : francis delval | lundi, 19 février 2007

Je tâcherai de retrouver ce numéro 1000. Mais comprend-il davantage de choses que le numéro de La Rue qui donne intégralement le chant 1 des Chants de la fureur ? Ce n'est pas sûr.

Je ne comprends pas l'italien. Je ne suis donc pas à même de faire la différence entre le lombard, le toscan ou quoi que ce soit d'autre. Je ne sais pas s'il a rencontré Testori, malheureusement.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Intéressante note, qui me fait penser à ceci : sait-on le contenu de la bibliothèque de Ferré ?

Cela aiderait à mieux cartographier son contexte intellectuel...

Écrit par : The Owl | lundi, 19 février 2007

Non, je ne le connais pas. J'imagine qu'on y trouve les poètes, des biographies, des dictionnaires, des ouvrages sur les peintres... C'est du moins ce qu'il déclarait lire dans différents entretiens.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Il y a bien eu au moins une rencontre avec Testori et cela a été filmé à la télévision italienne. Je vais essayer de retrouver le lien de la vidéo qui avait été postée sur dailymotion ou youtube.

Dans le dernier livre sorti sur Ferré de Marouani, on a une photo d'une partie de sa bibliothèque, j'avais regardé rapidement à la Fnac, je me souviens juste qu'il avait les fables de La Fontaine entre autres livres... mais on arrive y lire les titres des livres avec un peu d'effort.

Écrit par : Raoh | lundi, 19 février 2007

Testori : oui, c'est exact. Je n'ai plus tout en tête, je vieillis.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

à propos de testori:dans les cahiers Ferré n°9, il y a un article de 3 pages sur le rencntre Ferré-Testori,je l'avais oublié!la littérature italienne n'est pas facile,faute d'unité linguistique véritable(en France,les basques,les catalans connaissent aussi le français,grâce à l'école républicaine-ce n'est pas le cas de l'italie)
mais on s'éloigne du sujet....l'inventaire d'une bibliothèque est un moyen souvent utilisé par les chercheurs;mais on n'a pas forcément lu tous les livres que l'on possède, et on a lu des tas de livres donnés,revendus ou perdus
Dans le cas de Ferré,avec ses multiples déménagements,parfois précipités par les crises intimes,il a dû en laisser beaucoup derrière lui,et sa dernière bibliothèque n'est pas forcément significative des ses lectures:il faut des précaution de méthode pour aborder un auteur par ce biais là

Écrit par : francis delval | lundi, 19 février 2007

Les Cahiers, j'aurais pu m'en souvenir, tout de même ! Quand je dis que je vieillis...

Oui, l'inventaire des bibliothèques doit tenir compte des "accidents" de la vie, bien entendu.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Quelques éléments à rajouter à la périphérie des rencontres proprement dites de Léo Ferré dans les milieux littéraires : Tout d'abord bien sûr son prof de philo au début des années 30 Armand Lunel, Prix Renaudot en 1926 (cf. Belleret, Une Vie d'artiste) ; un rendez-vous manqué avec Francis Carco (me semble-t-il) auprès duquel lequel Ferré avait une lettre d'introduction et qu'il renonça à rencontrer ; une confrontation rapide de sinistre mémoire avec le poète Maurice Fombeurre qui avait interrompu un tour de chant de Ferré à ses débuts parisiens en lançant "On manque de bras dans l'agriculture !" ; l'échange épistolaire avec Gaston Bachelard en 1956 à l'occasion de la parution du recueil "Poète... vos papiers !" etc. (sans doute !)

Écrit par : Jacques MIQUEL | lundi, 19 février 2007

Eh oui, tout cela est parfaitement juste. J'avais bien dit que mon relevé n'était pas exhaustif.

C'est étonnant : j'étais persuadé que cette note n'intéresserait personne parce qu'elle n'était qu'une liste à peine agrémentée de quelques détails. Et les commentaires affluent.

Je ne comprendrai jamais rien à internet. Les notes dont j'attendais le plus (plus exactement : dont je pensais qu'elles intéresseraient davantage que d'autres) sont celles qui recueillent le moins de commentaires, voire pas du tout.

Je sais bien que l'intérêt d'un propos ne se mesure pas au nombre de commentaires, mais tout ça m'étonne quand même.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

On sait que Ferré est allé à l'enterrement de Benjamin Péret:son rapport à Péret a dû être assez complexe(cf les chants de le fureur),notamment par leur antisyndicalisme radical:Peret a écrit avec Munis "les syndicats contre la révolution",on y trouve des formules proches de Péret chez Ferré:
les syndicats c'est comme un fuel plutôt glaçant
les syndicats c'est la mort de la révolution(death,death....)
Cela, Ferré était capable de le penser tout seul,mais il y a une convergence de points de vue et de formulation qui n'est probablement pas fortuite
Peret est un peu au purgatoire, c'est dommage,il vaut largement certaines têtes couronnées de la poésie française

Écrit par : francis delval | lundi, 19 février 2007

Si je ne me trompe pas, Péret est un des rares surréalistes qui ne se soient pas fâchés avec Léo Ferré, à la suite de sa brouille avec Breton.

Charles Estienne, lui aussi, lui est resté fidèle, mais son attitude fut ambigue, de l'aveu même de sa propre femme. Demeuré l'ami des deux hommes, il ne fit rien, apparemment, pour tenter de les rapprocher. Mais Péret non plus.

Jean-Claude Tertrais est également resté fidèle à Léo Ferré. A propos, Jean-Claude, si vous passez par ici, parlez-nous un peu.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Suite de mon commentaire sur l'environnement littéraire de Ferré et de façon tout aussi désordonnée, il convient de mentionner le philosophe Emile Cioran qui a émis des appréciations très positives sur le poète qui de son côté a dit toute son estime à son égard. Les deux hommes se sont-ils rencontrés ?

Écrit par : Jacques MIQUEL | lundi, 19 février 2007

Euh, là, j'ai un trou complet. Cioran a évoqué Léo Ferré et réciproquement ? Où donc ?

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

Si cette rencontre Cioran-Ferré par citations interposées,donnez-nous les références..... ce serait une "curieuse" rencontre,Ferré étant très loin du pessimisme foncier de Cioran;
Cioran était de surcroit ami depuis toujours d'Ionesco,qui a dit pis que pendre de Ferré,qui ne l'a pas raté dans "les temps difficiles"
Ionesco, encore un écrivain croisé par Ferré,ici pour croiser le fer.Ferré a raconté comment il avait refusé de serrer la main d'Ionesco lorsque leur ami commun Philippe Soupault(avec qui Ferré a travaillé à la radio-la liste set longue,cher Jacques des "écrivains "de Ferré...)le lui a présenté
et il y eut aussi Jean d'Ormesson qui fit venir Ferré pour chanter à Normale sup,vers 46 ou 47
il va falloir proposer un autre sujet?

Écrit par : francis delval | lundi, 19 février 2007

D'Ormesson ? Normale ? 1946 ou 1947 ? Quid ? J'en apprends, aujourd'hui ! Des détails, messieurs, des détails !

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 19 février 2007

La rencontre avec d'Ormesson est brièvement évoquée par Lacout dans son livre de 91(livre malfoutu s'il en est et plein d'erreurs:comment Ferré a-t-il pu le cautionner?),et j'ai entendu un jour d'Ormesson le raconter:préparant l'agreg de philo à normale sup,et vaguement trotzkyste à l'époque,il avait entendu Ferré dans un cabaret,et,organisant une soirée pour les normaliens,il avait fait venir Ferré(Lacout parle aussi de piaf)
N'oublions pas Etiemble,qui écrivit à Ferré pour le remercier d'avoir écrit "la langue française", et que Ferré appréciait beaucoup...Henri- François Rey,qui présenta Guimard à Ferré,et l'ami Yvan Audouard
et Deleuze,qui donna quelques lignes superbes ,souvent citées,sur Ferré(probablement à la demande de Lacout qui suivit ses cours)
On doit en oublier,on ne sait pas tout,heureusement
Ces rencontres n'ont d'intéret que si elles ont un impact sur l'oeuvre

Écrit par : francis delval | mardi, 20 février 2007

"Ces rencontres n'ont d'intérêt que si elles ont un impact sur l'oeuvre" : c'était un peu mon propos au départ. Elles ont aussi un intérêt quant aux circonstances biographiques. Yvan Audouard permet à Léo Ferré de rencontrer Gabin, qui enregistrera De sacs et de cordes.

Nous avons tous oublié Henri Girard, alias Georges Arnaud, rencontré en 1947.

Etiemble, oui, c'est un rendez-vous manqué. Il aurait pu y avoir rencontre et peut-être collaboration (à quel titre, je ne sais pas, peut-être quelque chose sur la langue, les mots).

Pour d'Ormesson, il faudrait pouvoir retrouver dates et lieux, peut-être le programme de la soirée ou un simple prospectus.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 février 2007

CIORAN-FERRE : Désolé je n'ai pas conservé les références de ce que j'ai avancé. Simplement je me souviens que Cioran avait salué "Il n'y a plus rien" comme un texte significatif de la pensée sceptique (donc vers 1972/1973) et qu'à la suite de ce commentaire il y avait eu soit rencontre soit réponse reconnaissante de Ferré qui par la suite évoqua la personnalité de Cioran avec émotion. Bien sûr si je retrouve quelque trace écrite ou sonore à ce sujet je le mettrai dans le bolg.

Écrit par : Jacques Miquel | mardi, 20 février 2007

Ah, damned ! Les petits textes de rien du tout que je publie sur ce blog suscitent quelquefois des réactions faisant état d'informations très peu connues, voire entièrement neuves : las, personne n'a les références complètes ou des documents sous la main. Frustrant ! Je suis preneur de toute information sur Léo Ferré en général et, en particulier, des choses rares comme ces questions de Cioran, de d'Ormesson... Si vous ne pouvez pas les garder chez vous, hébergez-les chez moi où l'on n'en est plus à ça près... De toute façon, chez moi, il n'y a plus de place depuis longtemps, donc je ne risque plus rien.

Je précise, si c'est nécessaire, que toute cette information est destinée, dans mon esprit, à être partagée sous une forme ou une autre (livre, blog, documentation...) Il ne s'agit en aucun cas de collectionner stérilement et idiotement. Tout a servi, sert ou servira à une meilleure connaissance de la vie et de l'oeuvre de Léo Ferré.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 février 2007

Cela étant, force est de constater qu'aucun de ces écrivains n'a produit de texte "de fond" sur Ferré, à l'exception de Charles Estienne. Les textes de Breton, Aragon, Péret restent somme toute des textes de circontances. Je ne dis pas cela pour déplaire (car je sais bien qu'il existe un mélange entre l'idée d'une malédiction et en même temps un désir de légitimation, chez les admirateurs de Ferré) mais simplement parce qu'il est nécessaire de rester objectif. J'ajoute que la réciproque serait vraie car Ferré n'a jamais manifesté clairement son admiration pour tel ou tel de ses grands contemporains (en tout cas dans "ses" domaines: la musique, la poésie). On peut trouver cela tout aussi décevant (un grand artiste pour Ferré est surtout un artiste mort).

Sur Cioran, il semble que ce soit Buisson qui ait évoqué un rapprochement, à propos d'Avec le temps: mais on pourrait comprendre, dans la formulation, qu'il s'agit d'un rapprochement opéré par le seul Buisson (sur des thèmes similaires, une vision de la vie présentant des traits communs). Il faudrait le vérifier dans son livre, ce que je ne puis faire maintenant.

Toujours au rayon des écrivains réacs, on peut ajouter Finkielkraut, car il entend dans Les Vieux Copains, contre l'idéologie djeuns, une invitation au respect des ... Anciens!

http://209.85.135.104/search?q=cache:4yPzRcHlk3kJ:leportique.revues.org/document350.html+Finkielkraut+ferr%C3%A9&hl=fr&ct=clnk&cd=7&gl=fr

Écrit par : gluglups | mardi, 20 février 2007

C'était un des buts de la note : nourrir notre réflexion sur le sujet "Ferré, qu'est-ce que c'est ?" J'entendais bien lier les rencontres et l'éventuel résultat artistique : il n'y en a pas eu beaucoup. Le disque avec Aragon, quand même, et les poèmes de Bérimont (collaboration interrompue, je ne sais toujours pas pourquoi puisqu'il a été question de continuer).

J'espère toujours rencontrer Marie-Hélène Fraïssé, la dernière compagne de Bérimont, pour lui demander justement pourquoi celui-ci n'a rien écrit de conséquent sur Léo Ferré, en admettant qu'elle le sache.

La réciproque : le seul écrit conséquent de Léo Ferré sur un de ses contemporains, c'est son Caussimon. Autrement, son admiration pour Breton et pour Aragon ne s'est pas traduite par un écrit. Je renvoie par ailleurs aux notes des 19 et 21 décembre 2006 qui traitent de la manière dont il concevait les préfaces, manière qui fait qu'il n'aurait de toute façon pas pu écrire un essai stricto sensu sur un de ses contemporains.

Ah bon, Cioran reste une interprétation de Buisson, non une rencontre. Je rechercherai.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 février 2007

J'ajoute que -- on s'en est aperçu, je pense -- je n'ai jamais autant été objectif et prudent que sur ce blog et qu'il ne s'agissait pas ici, de ma part, d'une volonté de légitimation, mais uniquement d'un questionnement : j'ai écrit "On lui reconnaît, semble-t-il, quelque chose qui le différencie des chanteurs, au sens où ce mot est habituellement employé" et je me demandais ce que pouvait être exactement ce "quelque chose". Ce que je ne sais toujours pas.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 février 2007

CIORAN-FERRE:Cioran admirait Ferre car il disait de lui qu'il faisait dans le "fulgurant". Je n'ai pas la référence de mon propos,et n'étant pas chez moi,mais si je retrouve cet écrit, je vous en ferai part

Écrit par : mathieu | mardi, 27 février 2007

Bien volontiers. Je ne crois pas avoir jamais lu cela. C'est nouveau, pour moi.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 28 février 2007

CIORAN- FERRE : Bien sûr je reste attentif à tout ce que Mathieu pourrait nous dire sur cette relation que j'ai eu l'imprudence de soulever sans citer de référence !

Écrit par : Jacques Miquel | mercredi, 28 février 2007

juste pour compléter:j'ai entendu autrefois Michel Déon raconter à la radio qu'il avait bien connu Ferré...chez les frères à Bordighera,et que bien que plus jeune de trois ans,n'étant donc pas dans la même classe,il se souvenait bien de lui...j'ignore si la réciproque est vraie.Puisque nous sommes dan les hussards,Ferré a probablement connu aussi Blondin,comme tout lemonde à Saint-germain

Écrit par : francis delval | jeudi, 01 mars 2007

Déon ? Tiens, encore du nouveau. Je ne le savais pas. Mais il me semble que ce souvenir est peut-être réinventé : trois ans de différence, quand on est jeune, c'est beaucoup. Comment se seraient-ils connus ?

Blondin, certainement, oui, mais je ne sache pas que la rencontre ait été marquante.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 01 mars 2007

le collège ne devait pas être très peuplé,le souvenir n'a rien d'impossible,et on voit bien sur les photos( ex:la fanfare) que les élèves de tous âges sont mélangés
cele est d'aileurs de peu d'importance

Écrit par : francis delval | jeudi, 01 mars 2007

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