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lundi, 02 février 2009

Chanter Apollinaire

Parmi les disques que je regretterai toute ma vie – pour cette excellente raison qu’ils n’existent pas – figurent en tête de liste Léo Ferré chante André Breton ou bien La Légende des siècles, Ferré chante Hugo. Et pourquoi pas Les chansons de La Fontaine chantées par Léo Ferré ? On peut rêver… Patrick Dalmasso avait il y a quelque temps réalisé une belle pochette imaginaire pour le premier (recto, verso, intérieur 1, intérieur 2).

 

Je regretterai également toujours Ferré chante Apollinaire et cette fois, j’ai une bonne raison pour cela. Je veux dire que de nombreuses poésies ont été mises en musique et enregistrées en studio ou en public, mais qu’il n’existe aucun ensemble comparable à ceux qui ont été proposés pour les autres poètes. Bien entendu, je mets à part les trois versions de La Chanson du mal-aimé, qui est un cas différent.

 

De mémoire, Léo Ferré a chanté Apollinaire au travers des pièces suivantes : Le Pont Mirabeau (deux enregistrements dont un en public), Marizibill (deux versions, toutes deux en public), L’Adieu (deux enregistrements dont un en public, a capella), Marie (deux versions en studio à des années de distance, une en public accompagnée par Popaul), La Porte (deux versions, toutes deux en public), Les Cloches (et) la tzigane, Automne malade. On peut y ajouter les versions en public pour lesquelles on dispose uniquement d’un enregistrement en vidéographie.

 

Quant aux textes écrits à propos d’Apollinaire (Il y a vingt ans que je n’écris pas de musique, Guillaume, vous êtes toujours là !, La Chanson du mal-aimé, c’est…), on peut imaginer qu’ils auraient constitué le contenu d’une pochette de disque. Tout cela est bien dommage.

 

J’observe que la maison Barclay, en 1980, paraît s’être déjà posé la question. Elle avait fabriqué une compilation de deux titres, L’Adieu et Marie, c’est-à-dire le regroupement des faces B de deux 45-tours, celui de 1970 (Avec le temps, L’Adieu) et celui de 1973 (Je t’aimais bien, tu sais, Marie). Cette compilation avait elle aussi la forme d’un 45-tours, présenté sous une pochette uniquement typographique. Elle était intitulée, justement, Léo Ferré chante Apollinaire. Ce disque était hors-commerce (on peut le voir sur le site L'Encyclopédisque).

 

Il n’est pas vraisemblable que Léo Ferré ne se soit pas posé la question. Qu’est-ce qui a fait que cet album n’ait jamais existé ? Considérait-il La Chanson du mal-aimé comme « son » Apollinaire au point de ne pas désirer aller plus loin et de considérer que des poèmes épars n’avaient pas à être regroupés ?

 

Curieusement, j’avais rédigé cette note (en me rappelant très bien que nous avions déjà parlé de la musique écrite pour Apollinaire par Léo Ferré) lorsque je me suis aperçu que… j’avais déjà traité le sujet ici même. Comme quoi cela m’obsède.

10:40 Publié dans Propos | Lien permanent | Commentaires (8)

Commentaires

Si nous avons trois versions de "la chanson du mal-aimé",c'est vrai qu'il nous manque un album "Apollinaire"...Je rappelle qu'il existe dans les archives Ferré une version maison de "zone", qui sortira bien un jour..de même que "Je parle à n'importe qui", que nous attendons depuis aussi longtemps que "zone",finira bien par faire surface....

Écrit par : Francis Delval | lundi, 02 février 2009

Je crois qu'en fait, Léo Ferré ne pouvait pas mener à bien l'ensemble de ses projets en matière artistique, ce n'était pas possible : une question de temps, simplement. J'observe d'ailleurs, à ce propos, que les Caussimon épars chez Odéon n'ont jamais été rassemblés non plus. Il y en a également chez Barclay. Il a fallu attendre 1985 pour que sorte un ensemble consacré à Caussimon.

On peut donc imaginer que, si une autre vie lui avait été donnée, il aurait fait un album Apollinaire.

Tout de même, faire deux fois la même note, c'est la première fois que ça m'arrive. Je suis définitivement devenu un vieillard cacochyme et libidineux, au cerveau ramolli. Plus bon à rien.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 02 février 2009

"Libidineux" en même temps que ramolli... c'est la neige qui te fait cet effet peut être :-))

Écrit par : Martine Layani | lundi, 02 février 2009

Le "Caussimon" de 85 contient " j'entends passer le temps"..qui
m'a toujours fait penser à Apollinaire..Non pas un pastiche, mais
une parenté évidentes...Ce disque est par ailleurs assez inégal.
Mais pourquoi vouloir absolument faire des disques en fonction des paroliers ou des poètes mis en musique?...A côté du
Verlaine-Rimbaud, il y a quand même quelques Rimbaud qui sont , isolés, sur d'autres albums.et des Verlaine , des Baudelaire....Où est le problème ?

Écrit par : Francis Delval | lundi, 02 février 2009

Il n'y a pas de problème à proprement parler.

Il existe, pour Verlaine, Rimbaud, Baudelaire et même Caussimon : des ensembles d'une part ; des pièces disséminées d'autre part.

Rien de tel pour Apollinaire, si j'isole le cas du Mal-aimé. C'est ce qui m'étonne, c'est tout.

De plus, un ensemble présente une unité technique : même orchestre, mêmes dates d'enregistrement (à quelques jours près), donc même voix et même prise de son. Et ça, ça change beaucoup de choses.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 02 février 2009

Je dirais que ton goût du rassemblement des choses est sans doute dû à ton manque obsessionnel de racines. Quoique personnellement, j'ai celui de rassembler les gens, sans pour autant en manquer.

Écrit par : Martine Layani | mardi, 03 février 2009

Votre "Apollinaire", vous pouvez le faire vous -même, en important les chansons à la suite dans "I Tunes" par exemple.
Vous pourrez les écouter à la suite, c'est mieux que d'en faire
une cassette...

Écrit par : Francis Delval | vendredi, 13 février 2009

Oh, vous savez, il y a déjà des années que j'ai fait une cassette...

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 13 février 2009

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